Depuis le 1er janvier 2023, les activités des laboratoires d’hydrobiologie ont été transférées à l’Office français de la biodiversité (OFB). Parmi les missions des laboratoires, qui sont agréés par le Ministère en charge de l’environnement, figure notamment l’évaluation de l’état écologique des eaux, en application de la Directive Cadre Européenne sur l’eau (DCE).
Les laboratoires d’hydrobiologie ont été créés en 1971 au sein du ministère de l’agriculture pour appuyer les expertises en matière d’analyses du domaine de l'eau et des milieux aquatiques (ces laboratoires faisaient aussi de la chimie jusque dans le début des années 2000). Cette compétence a transité par diverses structures régionales de l’État avant d’aboutir à l’OFB.
Pour disposer d’un maillage efficace du territoire, les laboratoires d’hydrobiologie ont été placés sous la responsabilité de chaque direction régionale de l’OFB. A ce jour, il existe 17 laboratoires d’hydrobiologie.
Les principales missions des laboratoires sont les suivantes :
Concrètement, en amont de chaque campagne de prélèvement, les laboratoires d’hydrobiologie déterminent leur part de participation aux analyses biologiques, qui relèvent de la responsabilité des agences de l’eau et réalisent les prélèvements et analyses de la flore et de la faune des cours d’eau afférents. Ces analyses, permettent d’assurer la surveillance de l’état biologique des cours d’eau dans le cadre des réseaux de suivi dont elles ont la charge. De par leur expertise et leurs compétences naturalistes et techniques, les laboratoires font référence dans leur domaine. En outre, cette légitimité leur permet de contrôler et valider l’ensemble des données produites par les prestataires des agences de l’eau.
Par ailleurs, les laboratoires d’hydrobiologie apportent un éclairage aux services (régionaux ou déconcentrés) en charge de la police de l’eau lors de l’instruction de dossiers sensibles ou en cas de pollution accidentelle majeure, afin par exemple de sécuriser les actes administratifs, d’améliorer la pertinence des suivis milieux prescrits ou d’évaluer l’impact d’une pollution sur la faune ou la flore.
Enfin, par le biais de groupes de travail nationaux (voire internationaux), les laboratoires contribuent à l’évolution des normes en matière de qualité des eaux et à l’élaboration de nouvelles méthodes ou protocoles de suivis en appui des équipes de recherche d’organismes publics, voire à la dispense de formations.
Comment suivre la qualité biologique d’un cours d’eau ?
En complément de l’analyse des variables physico-chimiques (pH, température, salinité…), l’analyse de la composition faunistique et floristique d’un cours d’eau permet d’en évaluer l’état biologique. Pour ce faire, des organismes aquatiques sont prélevés dans le fond des cours d’eau et sont ensuite identifiés, selon des protocoles très précis. Ces prélèvements concernent les macro-invertébrés, les diatomées (algues siliceuses) et les plantes aquatiques (macrophytes et phytoplanctons), organismes vivants intégrateurs des conditions physico-chimiques et hydromorphologiques du milieu.
Les données issues des analyses sont disponibles sous l’outil Naïades de diffusion du portail Eaufrance, point d’accès unique à toutes les informations et les données publiques relatives à l’eau et aux milieux aquatiques.
Dès 2017, des réflexions ont été amorcées sur l’avenir des laboratoires d’hydrobiologie. Ces travaux ont démontré l’aspect stratégique de ces structures pour la connaissance et le diagnostic des milieux aquatiques, sur lesquels s’appuie l’ensemble des politiques de l’eau. Ces éléments ont conduit le ministère en charge de l’écologie à confirmer en mars 2021 le maintien des missions d’hydrobiologie dans la sphère de l’État et à acter de leur transfert définitif à l’OFB (décret n° 2022-668 du 26 avril 2022) au 1er janvier 2023.
Ce transfert permet de rassembler l’ensemble des compétences publiques en hydrobiologie au sein d’un même établissement et ainsi de gagner en réactivité dans la mobilisation de ces compétences.
En outre, l’intégration des laboratoires d’hydrobiologie à l’OFB contribuera à l’amélioration de la connexion entre expertise de terrain et activités de recherche. En effet, l’expertise de terrain pourra nourrir la recherche sur les milieux aquatiques, qui à son tour contribuera au renforcement des compétences des agents de l’OFB et à l’évolution des méthodes et des protocoles.
La mise sous bannière unique de l’OFB de l’ensemble des laboratoires va permettre de mutualiser plus largement les compétences et outils afin d’être plus opérationnel : mise en place d’un système de management commun, construction d’outils informatiques communs, gestion du processus de formation à une échelle nationale…