Des actions en faveur de la biodiversité ligérienne

La richesse naturelle de la Loire est connue depuis bien longtemps, et des actions été mises en œuvre pour la préserver. Depuis quelques décennies, ce mouvement s’est accéléré. Pouvoirs publics, associations ou simples citoyens, de nombreux acteurs contribuent à sauvegarder ce patrimoine unique.

Une biodiversité reconnue, des sites protégés

De nombreux sites naturels ligériens sont protégés par la loi, ou valorisés par différents labels.

Une reconnaissance internationale

Le Val de Loire est inscrit depuis l’an 2000 au patrimoine mondial de l’Unesco, une reconnaissance internationale qui consacre un paysage culturel et naturel exceptionnel le long de la Loire.

Les Etangs de la Brenne, Basses vallées angevines, Lac de Grand Lieu, Grande Brière, Marais salants de Guérande et du Mes et Marais Breton sont les zones humides reconnues d’importance internationale au titre de la Convention de Ramsar.

Un chapelet de sites protégés

De nombreuses réserves naturelles nationales protègent les milieux naturels et leur biodiversité remarquables au fil de la Loire : Val d’Allier, Val de Loire, ou encore, celle du Marais communal de Saint-Denis-du-Payré gérée par l’Office français de la biodiversité, en partenariat avec la LPO, Ligue pour la protection des oiseaux.

Acheter des sites naturels pour mieux les préserver

Dans le massif central, dans la plaine du Forez, dans le Val de Loire, les vallées angevines ou encore dans l’estuaire, de nombreux sites naturels sont placés sous la vigilance des conservatoires des espaces naturels. Ces associations présentes en métropole et en outre-mer achètent ou louent des terrains afin de protéger, d’améliorer la qualité une large diversité de milieux naturels. Ils travaillent avec acteurs locaux, propriétaires, communes associations….

C’est aussi la vocation du Conservatoire du littoral le long du littoral français, en vue de préserver leur valeur patrimoniale pour le bien-être social de tous. Dans l’estuaire, cet établissement public a acheté 65 sites. Il veille ainsi sur une superficie de 2 492 hectares.

L’OFB en pays de Loire 

La région des Pays de la Loire a été la première à définir une Stratégie Régionale Biodiversité à laquelle participe l’OFB. Pour démultiplier les synergies en faveur de la protection de la biodiversité, l’OFB et la Région participent actuellement à la création de l’Agence régionale de la biodiversité (ARB) Pays de la Loire.

Inventer un aménagement équilibré du fleuve

Dans les années 1980, le projet d’aménagement de la Loire prévoyait la construction de plusieurs barrages destinés en particulier à limiter les inondations et à relever les étiages. Ce projet a fait l’objet d’une forte contestation et a donné naissance au collectif SOS Loire Vivante. Suite à ces conflits, le Plan Loire Grandeur Nature est lancé en 1994 ; il propose une nouvelle vision, plus équilibrée du bassin versant : abandon des grands projets de barrages, restauration du lit, démantèlement de deux barrages, dont celui de Maisons-Rouges sur la Vienne, restauration des milieux naturels…

Restaurer les milieux naturels 

De nombreux sites naturels ont été dégradés. Leur fonctionnement écologique doit être restauré afin de leur permettre de retrouver une riche biodiversité. Des actions sont entreprises comme la remise en eau des « boires », la lutte contre certaines espèces envahissantes, comme le baccharis, par exemple.

Prendre soin des espèces remarquables

Dans certains cas, il est souhaitable d’intervenir directement sur certaines espèces sensibles, et de suivre leur évolution.

Le castor : une réintroduction réussie

Chassé pour sa fourrure, pour sa viande et pour le « castoreum », le castor d’Europe avait disparu de la plupart des rivières françaises à la fin du XIXe siècle. Il a été protégé au niveau national en 1968. Une quinzaine d’individus capturés dans la vallée du Rhône, où l’espèce était encore naturellement présente, ont été transférés sur la Loire, en 1974 par la Société pour l’étude et la protection du Loir et Cher. Une seconde opération fut menée en 1994 par la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA), à l’amont du barrage de Villeret. Depuis, le castor a colonisé tout le cours aval de la Loire et de ses affluents. Sa répartition et sa progression sont depuis bien suivies par le réseau Castor. Il est l’emblème d’une biodiversité capable de s’adapter dans un environnement occupé par les humains.

Le retour de la loutre


La loutre avait disparu de la Loire après des décennies de chasse et de piégeage.

Interdite à la chasse depuis 1972 et intégralement protégée en 1981 en France, ce bel animal a lentement et spontanément recolonisé la Loire et ses affluents.

Un Plan National d’Actions Loutre a été mis en place pour le suivi de cette espèce fragilisée par la mauvaise qualité de l’eau par la destruction de ses habitats et la circulation routière.

Tout mettre œuvre pour la migration du saumon

Une salmoniculture conçue pour repeupler les rivières d’Europe en saumons est installée depuis 2001 sur la commune de Chanteuges, le long de l’Allier en Haute-Loire.

Ce Conservatoire national du saumon élève des saumons sauvages dans des eaux et un milieu aquatique de qualité. Il s’est spécialisé dans la production des jeunes saumons qui se préparent à repartir vers la mer, appelés smolts.

Les agents de l’OFB, les fédérations de pêcheurs et l’INRAE, l’Institut national de recherche pour l’agriculture et l’environnement l’alimentation ont pour rôle d’évaluer l’abondance des jeunes saumons appelés tacons.

Les pêcheurs amateurs et professionnels doivent demander des autorisations spécifiques, se soumettre à des quotas. Leurs captures sont contrôlées.

L’élevage de saumons de Chanteuges. Crédit photo : Jean-Louis Michelot / Ecosphère