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L'Office français de la biodiversité à Saint-Pierre-et-Miquelon
Présentation
Le service territorial de l’Office français de la biodiversité (OFB) à Saint-Pierre-et-Miquelon est composé de quatre agents :
deux inspecteurs de l’environnement,
un volontaire en service civique chargé de missions techniques,
une secrétaire administrative.
Basé à Saint-Pierre, chef-lieu de la collectivité territoriale, ce service constitue l’antenne locale de l’OFB sur l’archipel. Saint-Pierre-et-Miquelon est le seul territoire ultramarin français se trouvant dans l'atlantique nord-ouest à quelques encablures de la province canadienne de Terre-Neuve-Labrador. Ce territoire de seulement 242 Km² est un archipel qui possède plusieurs écosystèmes accueillant une riche biodiversité. Placé à la confluence du courant du Labrador et du gulf Stream, les eaux baignant l'archipel attirent de nombreux mammifères marins et plusieurs espèces d'oiseaux marins. Contrairement aux autres départements d'Outre-mer, le territoire est dépourvu de dispositif de protection réglementaire, à l’exception de deux réserves de chasse et de faune sauvage. Pourtant, l’archipel se distingue par sa richesse écologique, avec 40 zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), chacune accueillant au moins une espèce ou un habitat naturel rare ou remarquable.
Sur le territoire de Saint-Pierre-et-Miquelon pour préserver, protéger et améliorer la gestion de la biodiversité, le service territorial tente de mettre en œuvre les grandes missions confiées à l’établissement.
Carte des implantations de l'OFB à Saint-Pierre-et-Miquelon
Les agents du service territorial de Saint-Pierre et Miquelon mènent des actions de police judiciaire et administrative sous l’autorité du procureur de la République et du préfet.
Nos actions de police de l’environnement se concentrent notamment sur :
La préservation de la qualité de l'eau et des habitats ;
La protection des espèces menacées ;
La chasse des espèces à fort enjeux patrimoniaux ;
La pêche fluviale et la pêche maritime du bord;
Ces missions peuvent être réalisées avec la gendarmerie ou les douanes pour les espèces CITES et les agents de la Direction des Territoires de l'Alimentation et de la Mer pour la préservation de la ressource en eau.
Photo d'un relâché de faucon émerillon. Crédit photo : Bruno Letournel / OFB
Groupe d'Arlequin plongeur dans la RCFS du Sud de Saint-Pierre. Crédit photo: Bruno LETOURNEL
À Saint-Pierre-et-Miquelon, s’il n’existe pas d’aires marines protégées ou de réserves naturelles, deux Réserves de chasse et de faune sauvage (RCFS) ont été créées il y a quelques dizaines d’années. Ces espaces protègent certaines espèces à valeur patrimoniale importante à l’échelle régionale.
La lagune du « Grand barachois », « joyaux des habitants de l’archipel » est un plan d’eau saumâtre de 1000 hectares où, à mer basse, découvrent de larges bancs de sables. Pendant la période d’hivernage ce plan d’eau, accueille des populations d’anatidés. Le canard Noir, une espèce typiquement nord-Américaine, réalise une partie de son cycle de vie dans la lagune où il se nourrit essentiellement de zostère.
Le grand barachois, grâce à sa dimension reste la lagune la plus importante pour la région de l’île de Terre-Neuve. Cet écosystème accueillant pas moins de 12 espèces de limicoles en automne lors de la migration.
Le phoque veau-marin, utilise cette lagune comme site de mise bas et de repos.
Les eaux bordant la côte Sud de Saint-Pierre sont également placées en RCFS. Avec ses hauts-fonds riches en échinodermes et ses bancs de maërls, ce site est essentiel pour l’hivernage des anatidés marins. L’Eider à duvet et de l’Arlequin plongeur sont des canards coutumiers dans cette réserve. Avec la réserve écologique de Cap St-Mary à Terre-Neuve (Canada), Saint-Pierre est considéré comme l’un des 2 « spot » d’hivernage, le plus important pour l’Arlequin plongeur dont la population ne dépasse pas 7 000 individus sur toute la région Est de l’Amérique du Nord.
L'Office français de la biodiversité accompagne et apporte son appui aux acteurs publics, privés et à la société civile pour la conception, la mise en œuvre ou l’évaluation des politiques publiques en faveur de l’eau et de la biodiversité.
L’Office français de la biodiversité à Saint-Pierre-et-Miquelon, intervient dans les plans d’actions, programmes et stratégies de gestion de la ressource en eau au titre de la solidarité inter-bassins en cofinançant certaines stations de refoulement devenues défaillantes.
Dans le cadre de la relocalisation du village de Miquelon, il finance également, la station de traitement des eaux usées.
Enfin en 2025, pour la première fois sur la lagune du "grand barachois", nous voyons la création d'une aire marine éducative permettant aux élèves de "l'école du Socle" de Miquelon avec des experts, de découvrir les milieux aquatiques et ainsi de mieux participer à la préservation et la mise en valeur de la biodiversité.
Travaux de réhabilitation des pompes de refoulement de la ville de Saint-Pierre. Crédit photo: Bruno Letournel / OFB
À Saint-Pierre-et-Miquelon, nous mettons en œuvre plusieurs suivis naturalistes sur l’avifaune migratrice présentant des enjeux de conservation importants au niveau international et régional. Ces suivis concernent principalement les limicoles migrateurs, les anatidés hivernants et les alcidés nicheurs. Pour les espèces migratrices, ils sont réalisés en collaboration avec le service canadien de la faune, les collègues des Antilles, les scientifiques du CNRS et les services de l’État.
En 2025, les colonies d’oiseaux marins de l’île du Grand colombier ont été à nouveau inventoriées en collaboration avec les scientifiques du CNRS. Les données montrent que la population de Macareux moine a fortement augmenté puisque nous sommes passés de + - 10 000 couples nicheurs à environ 88 000 couples. Pour l'Océanite cul blanc, les données montrent que la population a chuté puisqu'elle est située à 120 000 couples. À l'échelle nationale, l'île du grand colombier reste le site le plus important pour les alcidés nicheurs.
Deux agents de l'OFB sont dans l'herbe pour une opération de suivi des limicoles. Crédit photo : Clémence Gabarros
Envolée de Macareux moines au dessus de l'île du grand colombier. Crédit photo: Victor Genevois / OFB
La protection de la biodiversité nécessite l’implication de tous. C’est pourquoi les agents territoriaux mènent des actions de sensibilisation auprès de l’ensemble des acteurs de Saint-Pierre-et-Miquelon. Par exemple, nous organisons des journées grand public autour notamment des limicoles et des anatidés. Ces événements rencontrent un franc succès, tout comme notre participation annuelle à la Fête de la Nature.
Depuis 2020, en partenariat avec la Gendarmerie Nationale et l’Éducation Nationale, nous avons lancé le « Permis Nature » destiné aux élèves de 6ème. Nous intervenons aussi au Forum de l’orientation pour présenter aux lycéens les missions de l’OFB, ainsi que les parcours possibles pour rejoindre notre établissement.
Nous tentons au travers des appels à projets de mobiliser les acteurs associatifs ou les collectivités pour mieux prendre en compte l'intérêt de préserver la biodiversité. Actuellement, l'OFB finance un projet d'intérêt majeur permettant de mieux comprendre les dysfonctionnements de la lagune du "Grand barachois". Nous finançons également un projet de mise en valeur de la biodiversité marine à travers l'implication de l'association du "Club nautique Saint-Pierrais".
Stand de l'Office français de la biodiversité à la Fête de l'animal. Crédit photo: Célia Verdier
Priorités d'action
Dégâts sur Sapin baumier commis par le cerf de Virginie. Crédit photo: Bruno Letournel / OFB
Si la police de l'environnement est une composante importante pour protéger l'environnement, celle-ci ne peut venir qu'en aval des actions de connaissance, d'expertise, d'appui et de concertation.
À l’OFB, notre rôle essentiel est de comprendre les inter-actions qui existent entre les espèces et les pressions anthropiques. Mais aussi de démontrer aux acteurs locaux aux travers d'études que ces pressions portent atteintes à la biodiversité.
L'expertise est ainsi essentielle pour une meilleure prise en compte de la préservation de la biodiversité au sein des politiques publiques.
Les espèces envahissantes de faune et de flore sont des causes de l’érosion de la biodiversité.
Lutter contre les espèces exotiques envahissantes et limiter leur impact sont des priorités de l'établissement.
L'avifaune migratrice réalise des voyages importants entre leurs quartiers d'hiver et les zones de nidification.
Les oiseaux d'eau utilisent pour voyager des zones humides d'importance stratégique pour le maintien des populations.
Ces zones humides sont menacées par l'activité humaine qui mettent en péril certaines populations d'anatidés et plusieurs espèces de limicoles.
Suivre ces populations à travers la mise en place de protocoles standardisés est une priorité qui revêt une enjeu fort.
Gravelot semipalmé. Crédit photo: Bruno Letournel / OFB
Comprendre et agir
Les dispositifs pilotés par l'OFB à Saint-Pierre-et-Miquelon
L’appel à micro-projets TeMeUm a pour but d’accompagner de petites initiatives en faveur de la préservation de la biodiversité en Outre-Mer.
Ce dispositif simple permet à des associations à travers une aide (15000 euros maximum) de mettre en valeur leurs résultats, de sensibiliser le public ou, de se lancer dans des actions de suivi et de restauration de la biodiversité. Il permet également le financement de formations pour une monter en compétences des acteurs.
Par exemple en 2022, l'association "transboréales", lauréat du dispositif à Saint-Pierre et Miquelon a sensibiliser le public à travers le projet "Inouie". Une manière très originale et artistique de toucher le public aux nuisances sonores dans les océans.
Une aire éducative est un petit espace identifié, avec ou sans contrainte réglementaire, destinée à sensibiliser les jeunes scolaire à la découverte de la biodiversité. Ainsi les élèves avec leurs instituteurs accompagnés d'experts se rendent sur le site pour découvrir, apprendre et mettre en valeur la biodiversité.
En 2025, une première aire éducative marine a été créée sur la commune de Miquelon-Langlade au niveau de la lagune du « Grand barachois ». Au fil des saisons, les élèves de « l’école du Socle" de Miquelon se rendront sur cette aire pour découvrir le milieu et apprendre les espèces qui y vivent.