La biodiversité constitue une richesse essentielle qu'il est urgent de protéger pour garantir le bon fonctionnement et la résilience des territoires. Sa préservation et sa restauration nécessitent l'engagement de tous les acteurs des territoires. Que vous soyez un élu, une collectivité, une entreprise, un service de l’État, une association ou un particulier, l’Office français de la biodiversité met à votre disposition une boîte à outils pour vous accompagner dans la mise en place de stratégies et de plans d’action en faveur du vivant.
De l’aménagement au « ménagement » du territoire
L'aménagement du territoire désigne l'ensemble des politiques mises en œuvre pour encadrer ou infléchir les évolutions spatiales et temporelles d'un territoire. Il permet donc de croiser les questions de mobilité, de logement, d’énergie, de climat, d’alimentation et de biodiversité. Dans un contexte de défis climatiques et écologiques, ces politiques sont amenées à la fois à réduire les pressions sur la biodiversité dont elles sont à l’origine et à construire des projets ou des opérations de reconquête de la biodiversité. Illustrant le plus souvent une logique de « ménagement » des territoires, ces nouvelles dynamiques reposent sur une plus grande prise en compte du vivant et du vivre ensemble.
Bassins filtrants du parc du Chemin-de-l'Ile à Nanterre. Crédit photo : Sylvain Giguet / Terra
Des pressions…
L’urbanisation, les routes, les voies ferrées, les barrages, l’agriculture intensive ou encore la pollution lumineuse sont autant de facteurs qui viennent perturber la vie et les déplacements des espèces animales et végétales. Du fait de ces phénomènes, le nombre et la taille des habitats naturels diminue, et la distance qui les lie augmente, empêchant certaines espèces d’accomplir leur cycle de vie.
Certains milieux sont plus sujets aux pressions que d’autres
72 % des zones humides ont disparu en France entre 1960 et 1990
290 millions d’hectares de forêts ont disparu dans le monde entre 1990 et 2015, en grande partie à cause de l’agriculture et de l’urbanisation
500000 hectares de terres agricoles et d’espaces naturels ont disparu en France entre 2006 et 2015, soit l’équivalent de six Paris, en grande partie à cause de l’étalement urbain Observatoire national de la biodiversité
Vers de nouveaux modèles d’aménagement : de l’attractivité à l’habitabilité des territoires
Le tourisme concentre 80 % de son activité sur seulement 20 % du territoire français, entraînant des impacts environnementaux négatifs et une saturation des espaces. L'attractivité, c’est-à-dire la capacité d’un territoire à attirer visiteurs et investisseurs, favorise les intérêts extérieurs au détriment des habitants, qui subissent les effets secondaires tels que l’érosion de la biodiversité, la hausse des prix de l’immobilier et les inégalités sociales.
Aujourd’hui, il est nécessaire de passer d’une logique de compétitivité vers une logique de coopération et d’habitabilité. L’habitabilité désigne la capacité d’un territoire à créer des conditions durables et justes pour ses habitants, en préservant l’environnement et en favorisant une coexistence respectueuse entre humains d’abord, et entre humains et non-humains. Cela implique de repenser la gestion du territoire, non pas comme une destination à exploiter, mais comme un territoire de vie à préserver pour le bien-être collectif et l’équité sociale.
… aux solutions mises en place par l’OFB
Préserver les espèces de faune et de flore, les milieux naturels, de même que les fonctions et les services associés à ces écosystèmes, nécessite d’adapter, voire de modifier certaines pratiques en matière d’aménagement du territoire. Trois principaux dispositifs juridiques se conjuguent pour atteindre cet objectif et font naître dans les territoires des démarches exemplaires.
Agir aux deux échelles de l’aménagement du territoire
La biodiversité est source de bénéfices directs et quotidiens sur les territoires : outre la fourniture de biens indispensables comme l’eau ou les matières premières, elle contribue à la prévention des risques, à l’adaptation au changement climatique, à la santé des habitants, à la qualité des paysages. Les acteurs des territoires, au premier rang desquels les collectivités, ont un rôle majeur à jouer pour préserver la biodiversité et les services qu’elle rend, que ce soit à l’échelle de la planification territoriale ou de l’opération d’aménagement.
Intégrer la biodiversité dans la planification territoriale
Intégrer la biodiversité de façon transversale dans la planification est une démarche gagnant-gagnant pour le territoire et les écosystèmes. Aux côtés de la planification sur l’eau et des documents stratégiques de façade, les schémas régionaux tels que le SRADDET et les documents d’urbanisme que sont le Schéma de cohérence territoriale et le Plan local d’urbanisme constituent un cadre d’actions privilégié pour préserver et aider à restaurer la biodiversité. L’OFB participe à de nombreux projets et partenariats pour une plus grande prise en compte de la biodiversité dans la planification territoriale.
Le Schéma d’aménagement et de gestion des eaux
Le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) est un outil de planification des politiques publiques créé par la loi sur l’eau de 1992, destiné à la gestion durable de l’eau à l’échelle des bassins versants. Il est conçu pour fixer les objectifs et les règles nécessaires à la préservation des milieux aquatiques, la gestion de la qualité de l’eau, la protection des écosystèmes, la prévention des risques d’inondation et la lutte contre les pollutions. Élaboré par la Commission Locale de l’Eau (CLE), le SAGE est un cadre pour une gestion concertée et collective de l’eau entre les différents acteurs locaux (élus, usagers, associations, services de l’État, etc.). Une fois validé par le préfet, il devient un document réglementaire, servant de référence pour la gestion de l’eau au sein du périmètre défini.