Alors que certaines populations de poissons se portent mieux dans les eaux françaises, d’autres restent fragiles. Les activités de pêche continuent d’avoir un impact sur la vie marine : elles peuvent modifier les fonds marins et affecter aussi bien les espèces pêchées que celles capturées par accident. Pour préserver la richesse et l’équilibre des océans, les techniques et les pratiques de pêche doivent encore évoluer. L’Office français de la biodiversité travaille main dans la main avec les professionnels, les scientifiques et les acteurs du secteur pour accompagner cette transition vers une pêche plus durable.
Les pressions de la pêche sur la biodiversité
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 1,5 milliard de personnes dans le monde dépendent des produits de la pêche pour leur alimentation. La pérennité des ressources marines est donc un enjeu majeur, à la fois pour la sécurité alimentaire mondiale et pour l’activité économique qu’elle génère.
Mais la pêche, qu’elle soit professionnelle ou de loisir, exerce une pression importante sur la biodiversité marine.
Elle agit directement sur les espèces exploitées, et indirectement sur celles non ciblées, comme les oiseaux ou mammifères marins capturés accidentellement. Certaines pratiques peuvent aussi altérer les habitats, en provoquant l’abrasion des fonds ou la remise en suspension des sédiments.
La surpêche contribue, avec d’autres pressions, au déclin de nombreuses espèces, notamment migratrices (esturgeon, anguille, saumon, lamproies, aloses) ou encore des espèces emblématiques comme les requins et les raies.
En France, selon l’Ifremer, 56 % des volumes de poissons pêchés en 2023 proviennent de populations exploitées durablement, contre 54 % en 2021 — une tendance à l’amélioration continue depuis vingt ans.
Cependant, un poisson sur cinq reste surexploité, et 2 % proviennent de populations considérées comme effondrées.
Malgré une réduction de l’effort de pêche, les études scientifiques montrent que les pressions sur les ressources halieutiques et les écosystèmes restent fortes.
Pour réduire ces impacts, il est essentiel d’accompagner la transition vers des pratiques plus durables : modifier les niveaux d’effort de pêche, protéger certaines zones particulièrement sensibles, d’adapter les engins ou encore de moderniser les navires.
Enfin, la préservation de la biodiversité marine ne dépend pas uniquement de la gestion de la pêche.
Elle passe aussi par la réduction d’autres pressions majeures : pollution, artificialisation des côtes, perte et dégradation des habitats marins.
Pêche professionnelle et pêche de loisir : vers des pratiques plus durables
Qu’elle soit professionnelle ou de loisir, la pêche occupe une place importante dans notre culture maritime et dans la vie des territoires côtiers. Mais ces activités, très différentes dans leurs finalités, partagent aujourd’hui un même défi : préserver la biodiversité marine et garantir la pérennité des ressources.
Pêcheur artisanal au Racou sur Argelès-sur-Mer. Crédit photo : Frédéric Larrey
Les mesures pour une pêche durable : du global au local
Les mesures prises à l’échelle mondiale, européenne et nationale visent à encadrer la pêche pour qu’elle soit durable, c’est-à-dire compatible avec le renouvellement des ressources et la préservation des écosystèmes marins.
Les actions de l’OFB pour une pêche durable
L’Office français de la biodiversité s’engage à plusieurs niveaux pour accompagner la pêche professionnelle et de loisir vers des pratiques plus durables. Nous proposons des actions pour réduire l’impact des activités halieutiques sur les espèces et les milieux sensibles. Nous travaillons étroitement avec les services de l’État et les ministères en charge de la pêche et de l’écologie, et nous impliquons les acteurs de la pêche ainsi que différents partenaires dans de nombreux projets. Nous menons notamment, en lien avec les organisations professionnelles, des analyses de risque “pêche” sur le territoire hexagonal.
Pour la pêche de loisir
Pour la pêche professionnelle
L’une des missions confiées à l’Office français de la biodiversité par l’État est de mieux comprendre les interactions entre la pêche et les écosystèmes marins, afin d’évaluer, de gérer et de proposer des solutions permettant de réduire les impacts potentiels.
Nous finançons et coordonnons des dispositifs de suivi scientifique, en complément des actions de l’Ifremer, et accompagnons les professionnels pour mettre en œuvre des pratiques plus durables.
En partenariat avec le Comité national des pêches et des élevages marins, nous aidons les professionnels à mettre en œuvre des solutions plus durables et moins impactantes sur la biodiversité marine.
Nous réalisons des analyses « risque pêche » pour évaluer les incidences des activités de pêche professionnelle, notamment dans les sites Natura 2000, et testons avec les pêcheurs et les services de l’État des mesures concrètes visant à concilier exploitation et préservation de la biodiversité, comme la réduction des captures accidentelles.
Les parcs naturels marins sont également des espaces d’accompagnement privilégiés : nous y soutenons l’adaptation des engins, la pêche de petits métiers, le suivi des cantonnements et le développement de filets biodégradables.
Nous participons aussi à la lutte contre la pêche et la revente illégale d’espèces protégées et donnons des avis sur les projets susceptibles d’impacter le milieu marin, contribuant ainsi à préserver durablement la biodiversité.