Pour préserver les écosystèmes et leurs services, il est essentiel de comprendre l’origine des pressions qu'ils subissent, d’en mesurer l’ampleur et de proposer des actions concrètes pour les réduire. Cette démarche permet d’agir à la source, en accompagnant les transitions nécessaires vers des pratiques plus durables. Travailler à la fois sur leur origine et leurs conséquences, permet également de tenter de les limiter.
Pourquoi réduire les pressions est-il vital ?
Connaître les pressions sur l’environnement est aussi important que de connaître l’état de la biodiversité, l'enjeu est de préserver la qualité de vie des sociétés humaines.
En identifiant les liens entre activités humaines et pressions, il devient possible de mettre en œuvre des réponses techniques et réglementaires adaptées afin de diminuer les impacts et favoriser un équilibre durable entre activités humaines et environnement. C’est tout l’enjeu de la transition écologique.
En quoi consistent les pressions et d’où viennent-elles ?
L’environnement subit de nombreuses pressions exercées par les activités humaines, qu’elles soient liées à l’aménagement du territoire, à la production d’énergie, à l’agriculture, à la pêche, aux transports, aux modes de consommation ou encore aux loisirs.
Ces pressions prennent des formes variées : destruction ou fragmentation des habitats, surexploitation des ressources, pollutions, introduction d’espèces invasives, ou encore perturbations liées au changement climatique.
Les pressions à l’origine du déclin de la biodiversité diminuent notre capacité de résilience
Les pressions humaines fragilisent les écosystèmes, déjà soumis au phénomène global de changement climatique, et compromettent notre capacité à répondre à des besoins essentiels tels que l’alimentation, l’eau, la santé ou la sécurité.
Il est donc nécessaire de limiter les pressions, pour :
- anticiper les crises futures,
- protéger les ressources naturelles
- et garantir la résilience des territoires face aux bouleversements en cours et à venir.
Travailler sur les pressions, c’est aussi offrir la possibilité d’agir pour préserver la biodiversité.
Comment agir sur les pressions ?
Pour agir, il est nécessaire de préciser à la fois l’origine des pressions (les liens entre activités humaines et pressions), et leurs conséquences (les effets des pressions sur la biodiversité).
- Les liens entre activités humaines et pressions permettent de comprendre l’origine des pressions. Une pression (par exemple la fragmentation des paysages) est en général engendrée par de multiples activités. À l’inverse, une activité humaine exerce souvent de nombreuses pressions. En testant différentes manières de concevoir, planifier, et ou réaliser les activités humaines, il est possible d’aller plus loin et d’identifier les pratiques engendrant le moins de pressions. Ces pratiques qualifiées de moindre impact constituent des solutions pour concilier activités humaines et préservation de la biodiversité.
- Les liens pressions-impacts permettent de préciser les conséquences des pressions sur la biodiversité. Dans un contexte où de multiples pressions s’exercent sur la biodiversité, la compréhension de ces liens est indispensable pour identifier les pressions ayant le plus d’impacts sur la biodiversité et ainsi établir sur quelles pressions agir en priorité.
- L’action consiste alors à adapter ou faire évoluer les pratiques (que ce soit dans les activités économiques, de loisir ou de la gestion des territoires) vers les solutions de moindres impacts préalablement identifiées. Cela implique une mobilisation collective, combinant sensibilisation, évolution des comportements et adoption de stratégies de gestion durable.
L’immensité de la tâche réside dans la multitude d’activités humaines qui exercent une grande diversité de pressions sur les écosystèmes. Heureusement, les solutions établies peuvent être transposables entre activités (par ex. au sein du même secteur d’activités économiques). Il est ainsi intéressant de raisonner activité par activité mais il peut aussi être utile de raisonner par type de pressions comme dans le cas où il faudrait agir prioritairement contre l’une d’entre elles (par ex. la pollution aux PFAS, substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées).
Caractériser les pressions, les réduire ainsi que leurs effets : différentes approches
À chaque activité humaine, ses méthodes et ses solutions
Toutes les activités humaines, qu’elles concernent l’aménagement du territoire, l’exploitation des ressources ou encore les loisirs en nature, exercent des pressions sur la biodiversité et les services écosystémiques. Principe fondateur du droit de l’environnement, la séquence « éviter – réduire – compenser » (ERC) doit guider la mise en œuvre de toute activité, même sans contrainte réglementaire. Méthodes et solutions sont déclinées par type d’activités afin d’être plus pertinentes.
Agir par type de pressions
Il n'est pas toujours pertinent d’agir à l’échelle d’une activité humaine, en particulier lorsque la cible de l’action est une pression précise. Dans ce cas, il existe des méthodes spécifiques à chaque type de pression pour la mesurer et quantifier son impact sur la biodiversité et les écosystèmes.
Ce sont particulièrement : le changement d’usage des sols et des mers, l'exploitation directe des espèces et habitats, la pollution, le changement climatique, les risques "naturels" ou les espèces invasives.
- Stratégie écologique territoriale - Intégrer la biodiversité dans l'aménagement du territoire
- Changement climatique : identifier, s'adapter et atténuer
- Pollutions et contaminants
- Concilier transition énergétique et reconquête de la biodiversité
- Les espèces exotiques envahissantes, une menace complexe pour la biodiversité
- La gestion adaptative des espèces
- Gérer le risque incendie dans les espaces naturels
Approches par milieux
Les milieux subissent différemment les pressions, que ce soit au niveau "physique", écologique, chimique... Lorsque le gestionnaire d'un espace s'occupe de milieux spécifiques (aire marine, cours d'eau...) ou rencontre des problématiques associées, des connaissances et méthodes adaptées sont privilégiées.