Caractériser, suivre et évaluer les écosystèmes : approches transversales ou spatiales

• Les méthodes transversales peuvent être mises en œuvre quel que soit le milieu ou l’espèce étudié. C’est par exemple le cas de la bio-écoacoustique qui peut se déployer aussi bien en milieux terrestres qu’en milieux aquatiques.
• Les méthodes intégratives permettent de caractériser un écosystème dans son ensemble sans le réduire à l’une ou l’autre de ces composantes, par exemple pour qualifier l’état écologique d’un site.

Des méthodes et techniques en progrès constants

La télédétection

La télédétection utilise des images satellitaires, des lidars aéroportés et des capteurs in situ pour observer et suivre les milieux naturels, offrant des applications variées pour la gestion et le suivi des écosystèmes, de l’échelle nationale à l’échelle locale. Elle est applicable aussi bien en milieux forestiers qu’en milieux lacustres ou marins.

La bio-écoacoustique

La bioacoustique et l’écoacoustique utilisent les enregistrements sonores pour étudier la biodiversité, en analysant les sons pour comprendre les interactions entre les espèces et les écosystèmes. Ces techniques permettent de réaliser des analyses de l’échelle de l’individu jusqu’à celle des paysages, devenant des outils précieux pour la recherche écologique ainsi que pour la gestion et la conservation des espaces naturels. Ces approches sont développées en milieux terrestres mais aussi en milieux aquatiques.

L’ADN environnemental

L’approche de l’ADN environnemental (ADNe) est applicable à tous milieux et consiste à collecter les traces d’ADN contenues dans l’environnement (par exemple l’air, l’eau, le sol…) afin de détecter et d’identifier les espèces présentes dans ce milieu. 

La bioindication

La bioindication est une approche intégrative basée sur la sensibilité des  êtres vivants aux pressions qu’ils subissent. La présence relative d’espèces polluo-sensibles, ou tolérantes, au sein des peuplements offre ainsi une mesure intégrée dans l’espace et dans le temps des pressions qui s’exercent sur les milieux. Cette approche est applicable quel que soit le milieu étudié.

Les aires protégées : des éléments adaptés et transposables

Les gestionnaires d’aires protégées ont pour mission de développer la connaissance de la biodiversité, d’assurer un suivi scientifique au regard des changements globaux, et d’évaluer l’efficacité des mesures de gestion mises en œuvre pour préserver ces patrimoines naturels. 

Cette démarche est essentielle, car de nombreuses espèces et habitats présentent des états de conservation préoccupants à l’échelle nationale ou régionale. Les espaces protégés qui les abritent portent une responsabilité particulière pour leur préservation. Le statut de conservation doit donc être régulièrement réévalué, permettant, le cas échéant, l’inscription sur les listes adaptées et l’engagement de mesures de gestion ciblées. Pour accompagner cette démarche, un ensemble d’outils méthodologiques et techniques est mis à disposition afin de guider la conception et la mise en œuvre de suivis adaptés.

Guide d'élaboration des plans de gestion des espaces naturels, dit CT88

Ce guide est un outil méthodologique développé pour l'élaboration des plans de gestion des espaces naturels protégés en France. Il s'inscrit dans une démarche stratégique visant à structurer la gestion de ces sites en cinq étapes clés : l'analyse de l'état des lieux, la définition des enjeux, l'établissement des objectifs de gestion à long terme, la conception du plan d'action opérationnel, et l'évaluation continue de l'efficacité des mesures mises en œuvre.

Autres références