Transformer la relation au vivant

Déconstruire nos représentations et faire évoluer nos façons de cohabiter avec l’ensemble du vivant sont devenus essentiels pour enrayer l’effondrement de la biodiversité et viser un futur souhaitable. L’Office français de la biodiversité agit en s’appuyant sur ses outils de mobilisation, ses liens avec la recherche, son ancrage territorial, son rôle dans la mise en œuvre de politiques publiques et sa capacité de mise en réseau pour encourager le passage à l’action, partout et avec tous.

Comprendre notre lien au vivant : origines et enjeux

D’après la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), la perte de biodiversité est liée à des structures politiques et économiques historiques, reposant sur une vision dominante où :

  • les humains sont perçus comme séparés et supérieurs à la nature ;
  • la nature est considérée comme un objet à exploiter, plutôt qu’un ensemble de processus ou d’entités sensibles ;

Autrefois majoritairement rurale, la population s’est massivement urbanisée depuis la révolution industrielle. Ce processus a contribué à transformer la perception et les normes des citadins vis-à-vis de la nature, ainsi que leurs comportements à son égard. Les zones urbaines se sont étalées et les sols ont été massivement artificialisés. Les avancées technologiques ont ensuite permis des progrès considérables : meilleure santé, confort accru, accès rapide à l’information. Mais elles ont aussi apporté une société de surconsommation et une population plus sédentaire

Parfum d'Aventures dans la forêt de la Vallée de Mialet. Crédit photo : Céline Lecomte / Office français de la biodiversité

Comment renouer notre lien avec la nature ?

En mai 2019, l’IPBES a dressé un constat alarmant : la biodiversité décline à un rythme sans précédent, menaçant les écosystèmes et notre bien-être. Pour inverser cette tendance, la plateforme appelle à des changements profonds, appelés « changements transformateurs », qui touchent nos représentations du vivant et nos relations avec lui.

Ces transformations passent par les fondements mêmes de notre culture : l’éducation, les arts et la culture, la formation, les institutions, les valeurs, les normes et les technologies. Il s’agit de réinventer nos récits, de repenser nos pratiques sociales, économiques et culturelles autour du vivant.

L’IPBES propose cinq stratégies pour concrétiser ces changements :

  • Conserver, restaurer et régénérer les lieux qui ont une valeur pour les individus et la nature et qui illustrent la diversité bioculturelle.
  • Impulser des changements systématiques et intégrer la biodiversité dans les secteurs les plus responsables du déclin de la nature.
  • Transformer les systèmes économiques pour la nature et l’équité.
  • Transformer les systèmes de gouvernance pour qu’ils soient inclusifs, responsables et adaptatifs.
  • Changer les points de vue et les valeurs pour reconnaître l’interconnexion entre les individus et la nature.

Ces stratégies se traduisent concrètement par : introduire le non-humain dans les villes, adapter l’agriculture pour concilier production et biodiversité, reconnecter l’école avec la nature, et réintégrer le vivant dans nos récits et imaginaires... Il est temps de changer de paradigme et de considérer la biodiversité comme un bien commun.

La construction de nouveaux récits se nourrit :

  • Des recherches en humanités environnementales, comme Société, nature, biodiversité (CGDD, 2021), qui explore les représentations sociales et les liens des Français à la nature.
  • Des initiatives de mobilisation, artistiques et éducatives, variées et multiformes : universités populaires, débats publics, festivals, spectacles, formations… à différentes échelles sur tout le territoire.

Pour que ces transformations soient durables, les politiques publiques et les actions institutionnelles doivent s’inspirer de ces recherches et initiatives, afin de faire évoluer profondément notre rapport au vivant.

Les actions de l'OFB pour initier des changements

L’OFB cherche à encourager le passage à l’action à toutes les échelles, en s’appuyant sur ses dispositifs de mobilisation et de diffusion des connaissances, ses liens avec la recherche, sa forte implantation territoriale et sa capacité de mise en réseau. Via ses actions et celles de ses partenaires, l’objectif in fine est de lutter plus efficacement contre l'effondrement de la biodiversité en appliquant les changements transformateurs recommandés par l’IBPES.