Dans les Outre-mer

La richesse de la biodiversité des Outre-mer est incomparable. Sur le nombre d’espèces découvertes en France, neuf sur dix le sont dans les Outre-mer. Grâce à ses territoires ultra-marins, la France est présente dans quatre des cinq océans de notre planète, ce qui en fait le 2e domaine maritime mondial. Ces terres abritent sur leur sol et dans leurs eaux, une faune et une flore au caractère exceptionnel.

La responsabilité incombe donc à la France de protéger ces territoires ultramarins, refuges pour les espèces animales et végétales, ressources pour la science et la médecine, lieux de vie et de subsistance pour les populations qui y résident.

500 000 à 1 million d’espèces sont menacées d’extinction, c’est le constat alarmant du rapport scientifique de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémique (IPBES), paru en mai 2019. Cette menace globale pèse d’autant plus sur les territoires d’Outre-mer, qu’ils sont souvent caractérisés par leur insularité. Ainsi, soixante des cent espèces des plus envahissantes au monde étaient présentes dans les Outre-mer en 2016, parmi lesquels la Liane papillon à La Réunion ou encore l’Iguane vert en Martinique.

Quelques actions emblématiques

  • Développer la connaissance des espèces et des milieux ultramarins

On connaît peu la biodiversité des Outre-mer. Près des deux tiers des groupes d’espèces présents sur ces territoires sont d’ailleurs insuffisamment répertoriés (données Observatoire National de la Biodiversité).

  • Lutter contre les atteintes à la biodiversité des Outre-mer et en particulier contre les espèces exotiques envahissantes

La plupart des espèces présentes dans les Outre-mer sont endémiques, c’est-à-dire qu’elles sont uniquement présentes sur un territoire restreint. Par exemple, le Pétrel de Barau, est une espèce endémique de La Réunion. Cet oiseau est en danger d’extinction (liste rouge UICN) depuis l’arrivée sur l’île de nouveaux prédateurs, les rats noirs et les chats errants. Les espèces introduites envahissantes font partie des cinq principales causes mondiales de disparition de la biodiversité.

  • Contribuer à la création d’aires protégées

L’Office gère des aires protégées par le biais de ses parcs marins, du sanctuaire Agoa, et d’une réserve de chasse et de faune sauvage située au sud de Saint Pierre et Miquelon. L’établissement contribue à l’amplification de ces aires pour atteindre les objectifs de la France.

  • Concourir à la protection du patrimoine corallien

Avec une augmentation de 1.5°C de la température moyenne à la surface de la Terre, la perte des récifs coralliens s’élèverait à 70 voire 90 %. Avec 2°C, la proportion des récifs détruits serait même de 99 %. L’Office participe activement à une vaste étude internationale baptisée Score Reef. Son objectif : comprendre et évaluer l’état des récifs coralliens, pour en tirer des enseignements sur la gestion de ces écosystèmes complexes.

Des ressources et des expertises déployées sur le terrain

Les inspecteurs de l’environnement représentent environ un quart des effectifs totaux.
Leurs missions de terrain sont diverses : lutte contre le braconnage, vérification du bon usage et de la gestion de la ressource en eau, surveillance de pêcheries…  

Des unités de recherche et de connaissance tentent de répondre aux préoccupations exprimées dans les Outre-mer.
Par exemple, comment faire face dans les Antilles au fléau que représentent les sargasses ? Peut-on transformer ces algues brunes en bioplastique ou encore en charbon actif ? L’Office français de la biodiversité participe au Programme caribéen sur les sargasses.

L’Office apporte son concours en ingénierie aux acteurs publics et peut, par exemple, appuyer les préfets dans l’instruction de dossier touchant à la biodiversité.
C’est notamment le cas avec l’appui apporté aux services de l’État pour réhabiliter les lits des criques (cours d’eau) de Guyane, fortement endommagées par les actions d’orpaillage.

Avec l’appui d‘autres partenaires, l’établissement a lancé dès 2018 une suite d’appels à projets pour financer des initiatives locales de protection de la biodiversité.
En Guyane, une équipe "Économie et biodiversité" est chargée de créer, développer et promouvoir des activités économiques et des filières de valorisation responsable de la biodiversité. Elle intervient en priorité dans les Outre-mer mais également sur l'ensemble du territoire hexagonal.

Près de la moitié des agents déployés dans les Outre-mer travaillent dans les parcs marins.

Lever du jour sur l'inselberg Memora, bassin de l'Oyapock, dans le cœur du Parc amazonien de Guyane. Crédit : Guillaume Feuillet / Parc amazonien de Guyane

Financements

Mobilisation des acteurs, gestion de l'eau et de l'assainissement, projets économiques ou scientifiques… L’Office français de la biodiversité propose plusieurs appels à projets, appels à manifestation d’intérêt et enveloppes budgétaires pour soutenir financièrement les actions en faveur de la biodiversité dans les Outre-mer.
Pour découvrir l’ensemble de ces financements, l’OFB propose deux outils en ligne qui détaillent les montants accessibles, les critères d’éligibilité ainsi que les calendriers de candidature de chaque dispositif :

Un guide des financements des projets en faveur de la biodiversité dans les Outre-mer français élaboré en partenariat avec l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN International) est également disponible en ligne. Sans être exhaustif, cet ouvrage a pour objectif de dresser un panorama des différents types d’aides et de faciliter l’accès aux financements pour les acteurs de la biodiversité ultramarine :

Préserver et consolider des refuges pour la biodiversité

L’Office français de la biodiversité gère deux parcs marins situés dans les Outre-mer. Ils ont pour objectif de participer à la connaissance du milieu marin, à sa protection et au développement durable des activités marines.

Les pêcheurs se dirigent sur le platier lors de la réouverture de la pêche à Mtsahara. La zone a été fermée pendant 3 mois pour permettre aux poulpes de mieux grandir et se reproduire. Crédit photo : Camille Lecat / OFB

Parc naturel marin de Mayotte

Date de création : le 18 janvier 2010
Superficie : 68 381 km2

Les écosystèmes mahorais abritent une biodiversité exceptionnelle mais menacée : le lagon regorge de 760 espèces de poissons tropicaux, tortues, dugongs, raies manta ou encore de crabes blancs.
L’observation des mammifères marins étant en plein essor à Mayotte, un label de « tourisme bleu » soutenu par le Parc a été créé. Il vise à enseigner et promouvoir les pratiques de navigation qui permettent d’approcher les dauphins et baleines à bosse sans les perturber.

 

Parc naturel marin de Martinique

Date de création : le 5 mai 2017
Superficie : 48 900 km2

A la jonction de la mer des Caraïbes et de l’océan Atlantique, il abrite la totalité des habitats marins de Martinique : plages, mangroves, îlets, herbiers, récifs coralliens, habitats profonds et haute mer. On estime que 12 % des emplois de la Martinique se rapportent directement à l’environnement marin. Le parc marin naturel organise des opérations de ramassage des déchets en mer et sur les plages, baptisées Récup’Mer.

 

Tortue verte (Chelonia mydas) dans les eaux limpides martiniquaises. Crédit photo : Benjamin Guichard
La monnaie caraïbe à ocelles (Cyphoma gibbosum) se nourrit exclusivement de gorgones. A l’aide de sa langue, cette espèce broute les tissus externes de la gorgone, laissant apparaître le squelette sombre corné. La gorgone n’est jamais totalement consommée par son parasite. Le squelette mis à nu sera colonisé par les algues ou d’autres organismes coloniaux. Crédit photo : Jeffrey Bernus / Office français de la biodiversité

 

Le Sanctuaire Agoa aux Antilles

Baptisé du nom d’une divinité amérindienne, ce lieu a été créé en 2010 dans les eaux des Antilles françaises. Agoa est la deuxième aire marine protégée française en termes de superficie avec 143 256 km².

Plusieurs États participent à la mise en valeur et à la protection de ce site unique pour les mammifères marins. Des programmes scientifiques internationaux y sont menés pour identifier et mieux connaître les cétacés qui évoluent dans ces eaux.

 

La solidarité interbassin dans les Outre-mer

L’Office finance des travaux d’infrastructures d’eau et d’assainissement à hauteur de 22 millions d’euros par an, participant à ce que l’on appelle la solidarité interbassin.

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