Grace aux progrès de la recherche et la mobilisation de l'ensemble des acteurs de la biodiversité, de nouvelles espèces d'animaux, végétaux, champignons ou bactéries sont découvertes chaque année. Pourtant, en France et dans le monde les extinctions d'espèces s'accélèrent à un rythme sans précédent.
Une espèce est un groupe d’êtres vivants qui se ressemblent, peuvent se reproduire entre eux et avoir des descendants fertiles et viables. Aujourd’hui, il est difficile d’estimer combien d’espèces sont présentes dans le monde car la majorité nous sont encore inconnues, notamment dans les océans ou les profondeurs de la Terre. Selon l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) et l’Observatoire national de la biodiversité (ONB), plus de 2 millions d’espèces ont été découvertes alors que 8 à 12 millions seraient encore à découvrir.
Environ 10 % des espèces répertoriées dans le monde sont présentes en France dont 104 172 en métropole et 96 629 en outre-mer. Bien que la France possède le deuxième domaine maritime mondial, seulement 46 264 espèces marines ont été inventoriées contre 150 112 terrestres et d’eau douce. Cette proportion s’explique, d’une part, par la réalité biologique et, d’autre part, par le fait qu’il est plus difficile d’acquérir des connaissances dans les fonds marins.
La connaissance des espèces en France est en effet encore très incomplète, notamment dans les territoires ultra-marins que l’on estime être le foyer de 80 % de la biodiversité française, mais elle évolue tous les jours.
Chaque année plus de 600 nouvelles espèces sont décrites – en d’autres termes découvertes, identifiées, nommées et classées – en France, dont près de 80 % dans les Outre-mer.
Ce travail est réalisé par l’INPN qui recense l’ensemble des espèces grâce aux acteurs de l’environnement nationaux et régionaux.
Dans les collectivités, la réalisation d’Atlas de la biodiversité communale (ABC) participe également à l’inventaire des espèces.
Sur l’ensemble des espèces recensées en France, 11 % sont dites endémiques, c’est-à-dire que l’ensemble de la population de cette espèce est concentrée sur un territoire.
C’est le cas par exemple de l’Helix de Corse, escargot évalué comme « en danger critique d’extinction ». Il bénéficie de mesures de protection et de restauration de son habitat pour assurer sa conservation.
Les 89 % restant sont des espèces indigènes - arrivées sur un territoire sans intervention humaine - ou exotiques (introduites par l’homme volontairement ou involontairement).
Parmi ces dernières, les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont reconnues comme l’une des principales menaces pour la biodiversité et font l’objet d’une règlementation nationale depuis 2018.
Par exemple, le vison d’Amérique (EEE) peut entrer en compétition avec son cousin indigène, le vison d’Europe, pour l’accès aux ressources alimentaires, et ainsi menacer la survie de l’espèce.
Le vison d’Europe est classé comme espèce en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Selon la liste rouge de l’UICN, la France est le 6ème pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées.
Pour remédier à cette situation et préserver la biodiversité, certaines espèces bénéficient d’un statut de protection légale. Il est donc interdit de les chasser, de les cueillir, de les détruire ou de les déplacer à tous les stades de leur développement.
Sur le territoire français, 7 269 espèces bénéficient actuellement de ce statut.
L’Office français de la biodiversité pilote, coordonne ou participe à plusieurs programmes et plans nationaux en faveur de leur protection comme le saumon, le loup, l’ours, le vison d’Europe... et des unités sont dédiées à leur préservation.
Si en France la chasse est une activité de loisir réglementée, le braconnage est illégal et passible de 2 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende. En métropole et dans les Outre-mer, l’Office français de la biodiversité lutte contre cette pratique et le trafic d’espèces en collaboration avec les services de l’Etat. Des programmes ont été notamment mis en place pour lutter contre le braconnage de la civelle (alevin de l’anguille) ou la tortue marine à Mayotte.
Tous les chiffres sont issus du livret "100 chiffres expliqués sur les espèces" - juillet 2020 - INPN et ONB
Identification de la faune sauvage protégée
Depuis la parution de l’arrêté ministériel du 08 octobre 2018, les détenteurs d’une espèce figurant dans la liste des espèces protégées de la faune française ou des annexes A, B, C et D du règlement CITES, doivent les faire identifier.
Pour cela, ils doivent les faire marquer (bague, puce électronique, tatouage ou photographies règlementaires) puis les enregistrer avec un numéro unique dans le fichier national « i-fap ».
Cette procédure permet de faciliter les recherches en cas de perte et de lutter contre les vols.
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