Éviter l’utilisation de tourbe en jardinage

Les Français sont de plus en plus férus de jardinage et la consommation de terreaux et autres supports de culture (tourbe, fibre de coco, écorce, compost, terre de bruyère, laine minérale) ne fait qu’augmenter. La période de confinement COVID a accentué le phénomène et cela ne va pas aller en diminuant. Les chercheurs estiment qu’entre 2017 et 2050 la demande augmentera de 415%. Il est temps d’engager une démarche écoresponsable dans le choix des supports de culture à utiliser au jardin.

Apport de terreau sans tourbe à la terre de jardin. Crédit : Annick Maroussy / Biosphoto

À quoi servent les supports de culture ?

Les supports de culture favorisent la croissance des plantes. Ils permettent aux plantes de développer leur système racinaire et de s’ancrer correctement dans le sol.

Quels supports de culture pour vos plantations ?

Un support adapté au besoin : il existe une multitude de supports et terreaux, adaptés à chaque type de plante.
Un support de bonne composition : pour une démarche écoresponsable, éviter la fibre de coco en France métropole en raison de son empreinte carbone et privilégier le terreau sans tourbe.

Blocs de tourbe, séchant. Crédit : Christophe Sidamon-Pesson / Biosphoto

Qu’est-ce que la tourbe ?

Issue de matière végétale fossile, la tourbe provient des tourbières qui sont connues pour être très humides.

Au jardin, elle est souvent utilisée pour transformer des sols lourds en sols plus légers et enrichir la terre. Or, il s’agit d’une matière naturelle non renouvelable.

Pour obtenir 5 cm de tourbe, il faut environ 1 siècle !

En termes de volumes, la tourbe représente plus de 50% du volume total des supports de culture (source 2018-2020 AFAIA). Même si des efforts ont été réalisés par les producteurs de terreaux français ces 15 dernières années pour réduire voire éviter son utilisation, la tourbe utilisée en France dans les terreaux provient majoritairement des pays baltes, de Finlande et d’Allemagne. Il reste de rares sites encore en activité en France.

Pourquoi préserver la tourbe ?

C’est un bouclier contre le changement climatique : les tourbières sont des milieux uniques. Quand elles sont en bon état, elles jouent un rôle important de stockage du carbone. A contrario, elles émettent des gaz à effet de serre si elles sont exploitées pour la tourbe et dégradées.
Elle préserve notre ressource en eau en la stockant : les tourbières sont de véritables « châteaux d’eau » car elles sont constituées à 90% d’eau. Les sphaignes – espèces de mousses- qui les composent, sont de véritables « éponges » capables de stocker 20 fois leurs poids en eau.
Elle accueille une grande biodiversité : de nombreux oiseaux y nichent, les amphibiens (grenouilles rousses, crapauds …) viennent y pondre en masse. On y retrouve aussi une grande quantité d’insectes comme des libellules et des papillons. Certaines espèces sont rares et/ou protégées comme les droseras, plantes carnivores ou la gentiane pneumonanthe, plante-hôte d’un magnifique papillon l’azuré des mouillères, protégé également.

Queue de l'étang de Frasne, Zone humide d'une richesse exceptionnelle. Crédit : Sébastien Lamy / Office français de la biodiversité

Droséra dans la tourbière. Crédit : Laëtitia Boutet-Berry / Office français de la biodiversité

Rare et protégé, l'azuré des mouillères (Phengaris alcon) est en déclin en France. La gentiane pneumonanthe, sur laquelle il est posé, est son unique plante hôte. Crédit : Sébastien Gautier / Office français de la biodiversité

Amendement d'un potager avec terreau de feuilles mortes. Crédit : Alexandre Petzold / Biosphoto

Adapter ses pratiques au jardin et remplacer la tourbe

De plus en plus de terreaux sans tourbe et de plantes horticoles cultivées sans tourbe sont proposés en magasin.

Concernant les terreaux, le premier réflexe à avoir avant d’acheter est de bien lire leur composition pour éviter ceux qui contiennent de la tourbe.