L’océan et les mers qui lui sont adjacentes couvrent près de 71 % de la surface du globe terrestre. Ils abritent une biodiversité riche mais en majorité encore inconnue. L'Office français de la biodiversité œuvre au quotidien pour protéger le milieu marin et les espèces qui y vivent.
Le milieu marin se caractérise par sa salinité, sa continuité et une grande stabilité. C'est là que la vie est apparue il y a plus de 3 milliards d’années.
Les espaces côtiers et littoraux constituent des hauts lieux de biodiversité. Ils recèlent une diversité d’écosystèmes remarquables : estuaires, marais salés, estrans rocheux, plages et dunes, prairies sous-marines, récifs coralliens, mangroves, îles et atolls…
L'océan et sa biodiversité fournissent à l’humanité de nombreux services vitaux :
L’océan, si propice à la vie, est aujourd’hui menacé par deux types de pression :
La France est présente dans 4 des 5 océans de la planète : Atlantique, Indien, Pacifique, Austral. Son espace maritime couvre plus de 10 millions de km² - plus de 20 fois la surface des terres - dont 97 % se situent dans les Outre-mer.
Alors que la France possède le deuxième espace maritime mondial, seules 20 % des espèces françaises (soit 36 305 espèces) actuellement inventoriées sont issues du milieu marin.
En effet, Il est plus difficile d’acquérir des connaissances sur ces espèces et leurs habitats, notamment dans les grands fonds.
Quelques chiffres de la biodiversité marine en France
Un réseau trophique se définit comme l’ensemble des relations alimentaires entre espèces au sein d’un écosystème.
Tout déséquilibre ou retrait dans la chaine trophique entraine un impact et une réorganisation de l’ensemble de cette chaîne. Ces déséquilibres touchent en grande partie les derniers maillons des chaînes alimentaires, les prédateurs supérieurs.
La France n’échappe pas à l’érosion et à la perte de biodiversité marine, phénomène constaté à l’échelle mondiale par le rapport sur les océans du GIEC.
En France métropolitaine :
Dans les Outre-mer :
80 % des pollutions des océans proviennent de la terre. Les cours d'eau, les estuaires et les sols sont les principaux corridors utilisés par les déchets et les pollutions pour se déverser en mer. Selon le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, 75 % des déchets sont des plastiques.
La lutte contre les déchets marins passe principalement par des actions de réduction des déchets à la source mais aussi par une meilleure gestion des déchets terrestres une fois produits.
Aux différentes échelles (internationales, régionales, européennes, nationales ou locales…) des politiques sont engagées pour préserver et restaurer la biodiversité en rétablissant le bon état du milieu marin :
La mobilisation de tous les acteurs individuels et collectifs dans la préservation de la biodiversité marine est l’une des conditions de la réussite des politiques de préservation. Le développement d’aires marines protégées ou d'aires marines éducatives, ainsi que les engagements volontaires des usagers de la mer y contribuent.
Des résultats à intensifier
En partenariat avec les Agences de l’eau, les experts, ingénieurs et inspecteurs de l’environnement de l’Office français de la biodiversité conçoivent et mettent en œuvre les plans de surveillance des écosystèmes marins à l’échelle des façades maritimes mais aussi des aires protégées. Ces plans de surveillance permettent d’évaluer l’état écologique des milieux marins, le niveau de pressions des activités humaines et l’atteinte des objectifs environnementaux.
Les agents de l’OFB élaborent et participent également à des programmes d’acquisition de connaissance et de recherche sur l’évaluation de la biodiversité marine. Ces expertises servent de base pour rendre des avis et émettre des recommandations sur des projets relatifs à la biodiversité marine (avis des délégations de façades et des parcs naturels marins, recommandations dans le cadre de la séquence Éviter - réduire - compenser...).
En outre, l’OFB fédère le système d’information sur le milieu marin qui veille à la bancarisation, à la valorisation et à l’accessibilité des données relatives à la biodiversité marine, et anime l’observatoire national de l’éolien en mer conjointement avec l’Ifremer.
Les programmes OBSCAMe et OBSCAMe+
Face au phénomène grandissant des échouages, l’Office français de la biodiversité est engagé dans plusieurs travaux dont les projets OBSCAMe et OBSCAMe+ qui a pour objectif d’étudier les prises accidentelles de dauphins communs dans le Golfe de Gascogne grâce à des caméras embarquées sur les navires de pêche.
Depuis sa création en 2021, le projet OBSCAMe a permis d’identifier plus de 170 captures accidentelles de mammifères marins sur 20 navires volontaires.
Les experts de l’OFB contribuent à l’élaboration, à la mise en œuvre et à l’évaluation des politiques et stratégies de protection de la biodiversité marine :
Les documents stratégiques de façade
Afin de garantir le bon état écologique et une meilleure valorisation économique et sociale de la mer et du littoral, la France s’est dotée d’une stratégie nationale pour la mer et le littoral (SNML) en février 2017.
Pour chacune des façades maritimes de métropole, un document de planification, le document stratégique de façade ou de bassin (Outre-mer), précise les conditions de mise en œuvre de la stratégie nationale en tenant compte des spécificités locales.
Pour la période 2018-2024, 198 actions en faveur de la biodiversité marine et littorale ont été adoptées par les préfets coordinateurs. Ces actions comprennent notamment des mesures pour réduire les pressions des activités humaines sur la biodiversité, des actions de conservation et des opérations de restauration. L’OFB est impliqué (pilote ou contributeur) dans 135 actions.
L’Office français de la biodiversité assure la gestion des aires marines protégées suivantes :
Par ailleurs, l'établissement anime les réseaux des gestionnaires d’aires marines protégées et la conférence des Aires protégées (CAP) pour la montée en compétence des gestionnaires d’aires marines protégées, et pour leur fournir un appui à la gestion.
Les parcs naturels marins
Les parcs naturels marins sont des aires marines protégées qui ont pour objectif de contribuer à la protection et à la connaissance du patrimoine marin tout en concourant au développement durable des activités professionnelles et de loisirs liées à la mer.
Un parc naturel marin est gouverné par un conseil de gestion composé d’acteurs du milieu marin : usagers professionnels, usagers de loisirs, élus, associations de protection de l’environnement, scientifiques, services de l’Etat.
Le conseils de gestion agissent sur délégation du conseil d’administration de l’OFB, qui met également à leur disposition les moyens humains, techniques et financiers nécessaires à leur action.
La France compte huit parcs naturels marins dont deux qui sont situés en Outre-mer.
Gérer et restaurer les espaces protégés
Les inspecteurs de l’environnement mettent en œuvre les plans de contrôles de l’environnement marin en programmant et effectuant les contrôles des activités sur le littoral et en s’assurant qu’elles respectent le cadre légal et réglementaire.
Sous l’autorité des parquets, ils relèvent les éventuelles infractions et réalisent les enquêtes judiciaires.
Ils mènent des actions de sensibilisation lors de leurs opérations de terrain, notamment lors des grandes marées.
La lutte contre le trafic de civelles
La civelle est l’alevin de l’anguille. Cette espèce protégée est très prisée en l’Asie où elle se commercialise entre 2 000 et 6 000 € le kg).
Pour préserver cette espèce, l’OFB :
Pour la saison de pêche 2021-2022, 159 opérations ont été réalisés sous le pilotage de l’OFB, 274 pêcheurs ont été contrôlés, 47 procédures ont été dressés et 726 000 civelles ont été remises à l’eau
L'Office français de la biodiversité mène aussi des actions auprès des usagers de la mer et du grand public.
Il communique sur les bonnes pratiques à adopter, propose et expérimente des mesures pour concilier activités professionnelles et préservation de la biodiversité (mouillages innovants, filets de pêche biodégradables pour la pêche en mer, bacs à marée, etc.).
Pour sensibiliser le jeune public à la protection du milieu marin, l'OFB pilote l'initiative aires marines éducatives (AME).
Cette démarche pédagogique et écocitoyenne permet à des élèves et leur enseignant de gérer de manière participative une zone maritime littorale de petite taille.
Les Parcs naturels marins aussi proposent des outils de sciences participatives.
Par exemple, le Parc naturel marin de Mayotte a lancé le réseau TsiÔno (signifiant « j’ai vu » en shimaoré) qui vise à mobiliser et fédérer les usagers de la mer par la collecte de données sur le milieu marin
L’application Nav&Co
Nav&Co est une application réalisée en partenariat avec le SHOM et la DGAMPA. Elle permet aux navigateurs plaisanciers de découvrir la biodiversité marine et d’être alertés en entrant dans une zone de réglementation environnementale. L’application est gratuite et disponible pour toute la métropole et la Guadeloupe. Le prochain objectif, pour son déploiement, est la Martinique.