Est-il trop tard pour enrayer la dégradation de la biodiversité ? Non. Les espèces vivantes ont l’étonnante capacité de compenser certains déséquilibres, de s’adapter aux situations de crise. C’est la résilience. Encore faut-il que l’homme n’abuse pas et laisse le temps nécessaire à la biodiversité de se régénérer. Pour cela, il est urgent d’opérer des changements fondamentaux audacieux et rapides de nos modes de vie, à tous les niveaux, des citoyens aux gouvernements en passant par le secteur privé.
La biodiversité nourrit : grâce à elle il est possible de pêcher, cultiver, faire de l’élevage, de la cueillette. Se nourrir est un besoin vital. Les consommateurs ont le pouvoir entre leurs mains : leurs choix au quotidien peuvent faire changer certaines pratiques agricoles et industrielles, afin de limiter leurs impacts sur les ressources naturelles.
En bref :
Pour aller plus loin :
La biodiversité soigne : elle procure une alimentation saine, de l’eau pure, agit sur notre forme mentale. Elle fournit les médicaments dont ont besoin les humains et les animaux. Son observation enseigne l’art de prendre soin de la santé.
Une biodiversité dégradée fait peser des risques importants sur la santé humaine, comme le développement des épidémies.
Pour aller plus loin :
La biodiversité permet de se loger. Sable, roches, bois, eau, charbon, électricité, gaz. Elle offre tous les matériaux indispensables aux constructions et aux modes d’énergies. Toujours plus nombreux, les humains prélèvent sans compter. Aujourd’hui, maisons, quartiers, villes doivent réduire leurs impacts sur les sols, les ressources naturelles et lutter contre le changement climatique.
Pour aller plus loin :
Les confinements successifs imposés par la propagation du virus SARS-CoV-2 ont renforcé le besoin de nature des Français. S’immerger dans la nature, se reconnecter à la biodiversité ont des effets bénéfiques sur le bien-être et la santé psychologique, et ce à tout âge.
Il fait si bon de prendre l’air, à condition, bien sûr, de ne pas accentuer la dégradation de la biodiversité qui, elle, prend si bien soin de tous.
Les choix de consommation à la maison, au jardin, les modes de déplacement ont des conséquences visibles ou invisibles sur la qualité de l’environnement et sur la santé. Polluer moins, c’est aussi dépenser moins et vivre mieux !
Quelques exemples :
Qui dit croissance économique à tout-va, dit consommation et déchets, avec gaspillage des matières premières qui constituent ces déchets ! Ceux-ci s’empilent en montagne, emplissent des vallées, étouffent les océans et les poissons. Il y a mille et une manières de les limiter.
Trier papier, verre et aussi plastique dans leurs propres poubelles. C’est de plus en plus le cas aussi pour les déchets ménagers compostables. Ce n’est donc pas compliqué de trier ses déchets, de rapporter ses piles en magasins dans les réceptacles prévus à cet effet…
Limiter les achats préserve la nature. Un smartphone contient plusieurs métaux précieux et la fabrication de vêtements neufs nécessite beaucoup d'eau et de produits polluants.
A plusieurs on est plus fort !
Soutenir la biodiversité, c’est aussi donner son avis, affirmer ses choix, refuser. C’est voter, participer aux enquêtes publiques, aux conseils de quartiers, se réunir entre voisins et agir dans son immeuble, son quartier, son village, sur les rives d’une rivière…
Les actions collectives ont plus de poids.
Aujourd’hui, 8 Français sur 10 se sentent concernés par la biodiversité.
Dans les communes, les départements, les régions, des actions se progressivement mettent en place pour préserver la biodiversité.
Pour que les espèces puissent se nourrir et se reproduire, il faut qu’elles puissent se déplacer d’un îlot de nature à un autre. Lors de projets de construction, les élus peuvent mettre en place des aménagements qui préservent ou renforcent ces milieux identifiés par des trames vertes (allées d'arbres, haies, trottoirs enherbés… ) et des trames bleus (rivières, mares, canaux…).
Les collectivités déterminées à agir pour la biodiversité créent des espaces naturels, des alternatives aux pesticides, introduisent des aliments issus de l’agriculture biologique à la cantine, ménagent des zones d'expansion des crues pour prévenir les inondations, favorisent l'écotourisme... Un dispositif analogue se déploie dans les entreprises.
C’est l’inventaire des espèces et des milieux à l’échelle d’un territoire communal ou intercommunal. Cet outil permet une aide à la décision dans le but de préserver la biodiversité.
Il s’agit d’un concours qui, depuis 10 ans, reconnaît les actions mises en œuvre dans des territoires, tant urbains que ruraux, par catégorie, du village à l’intercommunalité, y compris dans les territoires d’Outre-mer.
Depuis janvier 2020, l'Office français de la biodiversité, né de la fusion de l'Agence française pour la biodiversité et de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), œuvre dans le cadre juridique de la préservation de la biodiversité renforcé en 2016.
C’est le plan qui doit permettre à la France de tenir ses engagements internationaux. La 3ème stratégie nationale pour la biodiversité est en cours d’élaboration. Elle permettra de fixer des objectifs à atteindre dans les dix prochaines années pour préserver la biodiversité, la renforcer, la restaurer et d’en assurer un usage durable et équitable.
Réserve naturelle nationale ou régionale, arrêté de protection de biotope, parc national, parc régional, réserve biologique… Il existe de nombreuses protections réglementaires en France pour préserver des écosystèmes et leurs espèces vivantes. Ces espaces protégés sont des lieux privilégiés de découverte de la biodiversité, de conservation ainsi que de réintroduction d'espèces menacées d’extinction.
La stratégie nationale pour les aires protégées, terrestres ou maritimes, dans l'hexagone ou dans les Outre-mer offre un programme d’actions coordonné.
Depuis 2012, cette Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques fournit des évaluations scientifiques aux Etats. C’est l’équivalent du GIEC pour le climat. En 2019, l’IPBES a rendu publiques ses préconisations pour limiter l’effondrement de la biodiversité.
Mise en place lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, cette convention, sous l'égide de l'ONU, est depuis réévaluée régulièrement. La prochaine conférence des parties, la COP15 qui se tiendra en Chine en octobre 2021, pourrait aboutir à un accord pour protéger 30 % des territoires marins et terrestres au niveau mondial.
Adopté en 1973, cet accord international entre Etats réglemente le commerce international des espèces animales et végétales sauvages menacées d’extinction.
Depuis 1992, l’Union européenne met en place des mesures pour protéger la faune et la flore, conserver les habitats naturels, préserver l'eau et le milieu marin (directive oiseaux, directive cadre sur l’eau, par exemple) Le réseau Natura 2000 protège des sites, des habitats et des espèces représentatifs de la biodiversité européenne. Il comprend à présent 27 522 sites, soit 18 % des terres et 11 % des mers de l’Union européenne.
Créée en 1948, cette organisation non gouvernementale de protection de la nature conseille l’UNESCO sur l’inscription de sites naturels à protéger. Elle dresse aussi les listes rouges des espèces et des sous-espèces végétales et animales menacées d’extinction.