La stratégie nationale pour les aires protégées présente pour la première fois une ambition et un programme d’actions coordonné pour l’ensemble des aires protégées, qu’elles soient terrestres ou maritimes, dans l'hexagone ou dans les Outre-mer. Après avoir participé à son élaboration, l’Office français de la biodiversité est l’un des acteurs majeurs de sa mise en œuvre.
Les milieux naturels sont soumis à des pressions et des changements d’une ampleur et d’une rapidité inédite. Ces menaces qui pèsent sur les écosystèmes sont principalement issues des activités humaines : pollution, artificialisation des sols, fragmentation des milieux, prélèvements…
Forte de ses territoires ultra-marins, insulaires ou continentaux, la France bénéficie d’un patrimoine naturel riche et diversifié. 10 % des 1,8 millions d’espèces recensées dans le monde sont présentes sur le territoire national, notamment en outre-mer qui abritent plus de 80 % de la biodiversité française.
Elle porte de fait une responsabilité importante en matière de protection de la biodiversité mondiale.
Les aires protégées sont des espaces géographiques clairement définis, reconnus, consacrés et gérés, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d'assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui leur sont associés (Annexe 1 de la SNAP). En fonction des enjeux du territoire (espèces menacées, écosystèmes fragiles, patrimoine culturel, paysager …), il existe deux niveaux de protection : les aires protégées et les zones de protection forte qui font l’objet d’un cadre réglementaire plus contraignant.
Ces espaces naturels contribuent, entre autres, à la protection de la vie sauvage, la préservation des écosystèmes et des paysages et rendent des services comme l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. Ce sont des outils primordiaux pour lutter contre l’effondrement de la biodiversité, comme le souligne le dernier rapport de l’IPBES (2019) qui recommande de les renforcer.
L’Office français de la biodiversité est directement gestionnaire ou co-gestionnaire d’aires protégées. Parmi elles, les 8 parcs naturels marins français, 113 sites Natura 2000 et 27 réserves. Les 11 parcs nationaux de France sont également rattachés à l’OFB.
Pour animer et gérer ces espaces, l’OFB fournit des moyens humains et financiers ainsi que son appui technique à l'ensemble des réseaux de gestionnaires d’aires protégées. Il s'appuie pour cela sur la conférence des aires protégées (CAP), instance qui regroupe l’ensemble des grands réseaux nationaux d’aires protégées.
En 2007, la France lance sa première stratégie de création et de gestion d’aires marines protégées (SCGAMP), renouvelée en 2012. Cette stratégie se complète en 2009 avec la mise en place de la stratégie de création des aires protégées (SCAP) pour le milieu terrestre. Cela a permis des avancées notables pour conforter le réseau des aires protégées comme la création du Parc national des Calanques en 2012 ou le développement du réseau des parcs naturels marins mais aussi en matière de gestion : dispositifs d’évaluation, accompagnement des activités...
Pour aller plus loin dans les actions menées, une nouvelle stratégie nationale pour les aires protégées (SNAP) est publiée en janvier 2021.
L’Office français de la biodiversité a contribué à la définition, la mise en œuvre et l’évaluation de l’ensemble de ces stratégies.
Pour la première fois, la France se dote d’une stratégie unifiée pour la métropole et les outre-mer qui reconnait le lien évident entre les enjeux terrestres et marins, concerne tous les types statutaires d’aires protégées, et s’intéresse tant à leur création qu’à leur gestion.
Elle ambitionne de protéger 30 % du territoire national et des eaux maritimes d'ici 2030, dont 10 % en protection renforcée.
En 2021, seulement 1,8 % de ces espaces étaient sous protection forte.
La SNAP se veut plus ancrée dans les territoires pour une meilleure implication de l’ensemble des acteurs. Elle s’appuie pour cela sur de nombreux partenaires locaux et nationaux.
Au delà de la création d'aires protégées, cette nouvelle stratégie donne aussi une place essentielle à la gestion de ces espaces à travers 7 objectifs et 18 mesures.
Chacune de ces mesures a vocation à traiter d’un enjeu de la stratégie pour les 10 prochaines années.
Leur mise en œuvre est assurée par des plans d’actions d’une durée de 3 ans. Un premier plan d’actions national couvre la période 2021-2023.
Dans chaque territoire (Régions, façades et bassins maritimes, collectivités compétentes des outre-mer…) des plans d’actions locaux sont élaborés pour mettre en œuvre cette stratégie.
Afin de décliner et de mettre en place cette stratégie, l’OFB appuie le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires au niveau national, mais aussi dans les territoires auprès des Préfets et des collectivités. L’OFB assure l’animation, le suivi et l'évaluation de la stratégie, notamment par des indicateurs et la mise à disposition d'outils cartographiques et documentaires.
Il est également pilote ou copilote national de plusieurs axes ou actions de la stratégie, en lien avec la mobilisation des acteurs et partenaires concernés par ces sujets.
Par ailleurs, de par son rôle de gestionnaire d’aires protégées, l’OFB est un acteur direct sur le terrain de cette mise en œuvre, avec une ambition d’exemplarité.