Le chat forestier d’Europe (Felis silvestris silvestris) est une espèce sauvage de félin extrêmement rare et protégée, qui ressemble à s’y méprendre à un chat domestique. Jusqu’à cette année 2020, il n’avait été observé en France que dans les Pyrénées et dans le quart Nord-Est. La découverte récente par l’Office français de la biodiversité (OFB) d’une population dans le département de l’Hérault est donc exceptionnelle et soulève de nouvelles questions quant à l’aire de répartition de cette espèce.
Les nombreux pièges-photo utilisés pour suivre la faune présente dans la réserve nationale de chasse et de faune sauvage du Caroux Espinouse ont, dès 2014, mis sur la piste du chat forestier, le technicien de l’OFB en charge de cette réserve.
L’ensemble de ces photos ne laissait déjà peu de place au doute sur la présence du chat forestier. La découverte d'un cadavre de chat sur la commune de Saint Génies de Varensal et des analyses génétiques menées sur ce dernier ont définitivement permis de confirmer scientifiquement en 2020 la présence de cette espèce sauvage dans le département de l'Hérault.
A moins de disposer d’excellentes photos, il est extrêmement difficile de distinguer le chat domestique du chat forestier (Faune Sauvage n°292 S. Ruette, E. Germain, F. Léger, L. Say, S. Devillard).
Voici quelques critères de détermination :
Aisément confondu avec le chat domestique, qui est souvent victime de tirs illégaux, le chat forestier pourrait pâtir de cette ressemblance. Rappelons que c’est une espèce protégée listée dans l’Annexe II de la Convention de Berne. A ce titre, sa destruction est passible de 3 ans d’emprisonnement 150 000 euros d’amende.
Cette découverte, désormais confirmée, révolutionne les connaissances acquises jusqu’à maintenant sur l’aire de répartition du chat forestier et pose de nouvelles questions. Il est en effet peu probable que cette population de l'Espinouse soient totalement isolée. L’OFB poursuit donc ses recherches sur le terrain et se propose de vérifier l'identification de chats qui pourraient être considérés comme sauvages, notamment par étude génétique Il est en effet probable que l’aire de répartition de l’espèce s’étende jusque dans le sud du massif central et sur la montagne noire.