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Journée mondiale des océans : zoom sur l’Antarctique

International
Milieu marin

A l’occasion de la journée annuelle des Nations Unies en faveur de la protection des océans, l’Office français de la biodiversité (OFB) met à l’honneur l’Antarctique, territoire de l’extrême, primordial pour la régulation du climat et la biodiversité marine.

2021 est une année importante pour l’avenir de l’Antarctique. Du 14 au 24 juin 2021, la France organisera la 43e « Réunion consultative du traité sur l’Antarctique » qui réunira les 54 États signataires du Traité sur l’Antarctique pour échanger, étudier, formuler et recommander à leurs gouvernements des mesures destinées à assurer le respect des principes du traité et la poursuite de ses objectifs.

Signé en 1959 à Washington, le Traité sur l'Antarctique règlemente les relations entre les Etats pour tout ce qui concerne l’Antarctique.
Il stipule que le continent n'appartient à aucun pays et est voué à la paix et à la science. En outre, depuis le protocole de Madrid (1991), l’exploitation du continent ainsi que les revendications territoriales sont gelées pour 50 ans.

Ce traité a également permis l’entrée en vigueur en 1982 de la Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLAR) qui vise la conservation des ressources marines vivantes de l'Antarctique. La prochaine réunion de la CCAMLAR se tiendra en octobre prochain.

Une responsabilité particulière pour la France

La France fait partie des nations pionnières en Antarctique. Dès le XVIIIe siècle, des navigateurs et explorateurs français ont pris part à la découverte de ce continent de l’extrême sud du globe.

Aujourd’hui, la France est un des rares pays à posséder un espace marin en zone antarctique à travers les Terres antarctiques françaises (l'archipel Crozet, les îles Kerguelen, les îles Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam et la Terre Adélie). Pour la Terre Adélie, la souveraineté française s'exerce dans le cadre du Traité sur l'Antarctique.

Comme l’explique Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur français des pôles, les raisons de l’engagement de la France sur ce territoire hors norme sont multiples :

L’Antarctique

L’Antarctique aussi appelé « Continent Blanc » ou « Continent Austral » s’étend sur une superficie de 14 200 000 km², soit un peu plus de 22 fois la France.

Ce territoire concentre une vie animale et végétale riche et précieuse mais surtout vulnérable. Malgré l’éloignement géographique et les conditions météorologiques particulièrement extrêmes, s’y croisent baleines, manchots, léopard des mers, albatros, phoques... Parmi la faune, une espèce fondamentale soutient tout l’écosystème de la région : le krill, base essentielle de la chaîne alimentaire de l’Antarctique. Aujourd’hui, la réduction anormale de sa population est préoccupante puisqu’elle met en danger l’intégralité de l’écosystème marin. 

L’intérêt croissant pour la commercialisation du krill et la surexploitation de plusieurs espèces marines aboutissent à l’établissement de la CCAMLAR en 1982. L’objectif est la conservation de ces ressources. L’approche de gestion écosystémique de la CCAMLAR n’exclut pas l’exploitation mais celle-ci doit être durable et vigilante aux impacts de la pêche sur l’écosystème.

La première aire marine protégée en Haute mer a été créée en 2009 et couvre 94 000 km2 sur le plateau sud des îles Orcades du Sud. En décembre 2016, l’extension de la Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises autour des îles Crozet, Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam donne naissance à l’une des plus grandes aire marine protégée au monde avec 665 000 km².