Dans le cadre du rattachement des parcs nationaux à l’Office français de la biodiversité, des groupes de travail thématiques (GT) animés par l’OFB réunissent les chargé.e.s de mission des établissements. Le GT « police de l’environnement » a livré une note stratégique qui pose les fondements d’une réflexion partagée visant à reconnaitre les pratiques spécifiques des inspecteurs de l’environnement dans les parcs nationaux, dans l’objectif, à terme, d’harmoniser la mission de police de l’environnement sur l’ensemble du territoire national.
L'OFB compte plus de 1 600 inspecteurs de l’environnement au sein de la police de l’environnement. Ils sont appuyés par les agents des services déconcentrés de l’État et des parcs nationaux, dont le réseau est rattaché à l’OFB.
Afin de rendre les pratiques de la police de l'environnement plus lisibles et encourager la coopération, le groupe de travail (GT) inter parcs nationaux a produit, fin 2018, une note stratégique relative à la « place de la police de l’environnement au sein des missions des parcs nationaux ». Ce document, validé par le collège des directeurs de parcs, fait un état des lieux de la mission de police de l’environnement d’un parc national à l’autre du fait des enjeux propres à chaque territoire.
Il identifie 3 axes de cohérence permettant de rendre lisible la contribution de l’action de police de l’environnement du réseau des parcs nationaux à la préservation globale de la biodiversité :
Il existe en France une police de l’environnement spécialisée pour assurer la protection et le respect des milieux, espèces et espaces naturels.
La police de l’environnement, à la fois administrative et judiciaire, constitue l’instrument juridique qui permet :
Réorganisée en 2012, l'inspection de l'environnement est composée d'un ensemble de corps de l’État, qui exercent les mêmes missions de contrôle en lien avec la bonne application du droit de l’environnement, mais avec des disparités.
Un décret pris en Conseil d’État officialise le classement en parc national d’un espace reconnu comme exceptionnel par la richesse de sa biodiversité, la qualité de ses paysages et de son patrimoine culturel. Il différencie deux zones, le cœur et l’aire d’adhésion et y instaure des moyens différenciés de protection :
> Le cœur du parc bénéficie d’un haut statut de protection, par le biais d’une réglementation spécifique qui interdit les activités humaines qui pourraient nuire à la conservation des patrimoines (circulation, construction, bivouac et feu, chasse…). Le cœur est matérialisé par des panneaux situés le long des principaux sentiers et par des balises colorées.
> L’aire d’adhésion, constituée des territoires des communes signataires de la charte du Parc national obéit à quelques obligations spécifiques - limiter la publicité, la circulation motorisée sur les pistes – mais surtout un engagement des communes à mener des politiques et des actions en lien avec le développement durable.
Le directeur de l’établissement public du Parc national est l’autorité administrative compétente pour délivrer la quasi-totalité des demandes d’autorisations (ex : survol en hélicoptère, tournage d’un film…) en cœur de Parc national. Le conseil scientifique ou le conseil économique, social et culturel du Parc national peuvent être sollicités pour avis. Le conseil d’administration de l’établissement public peut aussi être amené à délivrer, à titre exceptionnel, des demandes d’autorisations, par exemple dans le cadre de travaux ne figurant pas sur la liste de ceux que le directeur peut autoriser ou lorsqu'une activité est susceptible d'altérer de façon notable le milieu marin compris dans le cœur.
Les gardes moniteurs sont des agents professionnalisés et experts sur les réglementations spéciales applicables.
Chargés de faire appliquer la règlementation stricte en cœur de Parc national, ils interviennent aussi en aire d’adhésion pour tous types d’infraction au code de l’environnement : faune et flore protégées, circulation motorisée, contrôle des travaux, chasse, pêche, loi sur l’eau, déchets...
Leur mission de police de l’environnement est par ailleurs pleinement intégrée à l’ensemble cohérent d’actions qui constitue la politique territoriale portée par chaque établissement sur son périmètre.
Leur métier est loin de se limiter à cette seule fonction. Reconnus pour leur statut d’experts de la nature, les gardes moniteurs sont des acteurs majeurs de l’information et de la médiation auprès du grand public, au hasard des rencontres sur les sentiers, à travers l’animation de sorties terrain, des rencontres, ou en animant des projets pédagogiques pour les scolaires. Cette complémentarité des compétences auprès des visiteurs et des habitants contribuent efficacement à la prévention et l’évitement d’infractions.
Les inspecteurs de l’environnement
Comme un policier ou un gendarme, l’inspecteur de l’environnement est un agent de l’État assermenté et commissionné. Disposant de compétences spécialisées, il intervient sur des thématiques précises comme la police de l’eau (pollution de la ressource, atteinte aux zones humides ou littoral), de la nature (espèces gibier ou protégées, lutte contre les trafics d’espèces) ou la lutte contre le braconnage. Son cadre d’intervention est fixé par de nombreux acteurs : le ministère de la transition écologique et solidaire (MTES), le ministère de l’agriculture et de l’alimentation (MAA) et les préfets qui fixent les priorités de contrôles ou encore les procureurs de la République qui déterminent les suites à donner aux constats d’infractions.
L’inspecteur de l’environnement est en poste dans les établissements publics et services déconcentrés de l’État en charge de la protection de la biodiversité. D’autres administrations dont l’Office national des forêts (ONF), le Conservatoire du littoral, les collectivités territoriales et les parcs nationaux disposent d’agents assermentés spécialisés dans le domaine de la police de la nature. Ils sont communément dénommés « gardes » (forestier, du littoral, champêtre ou départemental), ou gardes moniteurs dans les parcs nationaux.