Cette journée, organisée dans le cadre du projet Life ARTISAN, a permis d’identifier les vulnérabilités des territoires agricoles face au changement climatique, l’activité agricole étant d’ores-et-déjà impactée. Le partage des connaissances scientifiques sur le rôle de la biodiversité et des services écosystémiques en milieux agricoles a apporté un éclairage sur le concept de solutions fondées sur la nature (SfN).
La journée avait également vocation à présenter des méthodologies et outils d’accompagnement de la transition agroécologique dans une perspective d’adaptation de l’agriculture aux conséquences du changement climatique. Ainsi, le travail d’accompagnement réalisé par Solagro, bénéficiaire associé du Life ARTISAN, et le retour d’expériences des 4 territoires de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie est venu compléter la présentation de nombreuses initiatives régionales inspirantes pour l’adaptation de l’agriculture et la préservation de la biodiversité.
Le niveau de diversité végétale des parcelles et des paysages contribue efficacement à la régulation des bioagresseurs et favorise la biodiversité et les services écosystémiques rendus aux agriculteurs et à la société. Ces services écosystémiques renforcent la résilience des écosystèmes dans un contexte de changement climatique affectant les ressources, notamment en eau, dans le grand Sud-Ouest.
La Trajectoire d’adaptation au changement climatique pour le territoire métropolitain est de + 4°C à horizon 2100. Le secteur agricole est d’ores-et-déjà affecté par l’évolution du climat et les effets attendus (sécheresses, une baisse de la productivité, etc.)
Les rapports de l’IPBES et du GIEC appellent à des changements transformateurs pour favoriser l’adaptation de l’agriculture aux impacts du changement climatique et atténuer les incidences de l’activité agricole sur l’érosion de la biodiversité et le changement climatique. En résumé, des changements transformateurs sont nécessaires pour gérer l’inévitable et éviter l’ingérable. Le recours aux pratiques agroécologiques permet d’éviter la maladaptation, écueil identifié par le GIEC.
Si le changement climatique est bien identifié par les agriculteurs et les acteurs du secteur agricole, l’érosion de la biodiversité et la perte des services écosystémiques essentiels à l’agriculture est moins connue et prise en compte.
La production, la vulgarisation et le partage de connaissances scientifiques et de références techniques sont nécessaires pour éclairer les prises de décision en matière de transition agroécologique, aussi bien à l’échelle des exploitations que des stratégies territoriales.
Un consensus des acteurs investis dans la transition écologique émerge sur la nécessité de favoriser les synergies. L’animation et la coordination des acteurs, des programmes et dispositifs, jugés éparpillés, doit venir renforcer les transitions en cours vers l’agroécologie, conforter et accompagner ces orientations. L’animation a également vocation à valoriser les pratiques agroécologiques afin de rendre compte de la capacité d’agir des acteurs (agriculteurs, collectivités, coopératives, associations, etc.).
La transition agroécologique repose une approche systémique. Le changement systémique mobilise l’amont et l’aval de la production agricole ainsi que la relation entre l’agriculteur et les autres acteurs du territoire pour favoriser l’accès aux variétés, la formation, le conseil et échanges entre pairs, outils et agroéquipements, la gestion des infrastructures agroécologiques, la transformation, la logistique des circuit-courts, etc. Il s’agit non seulement de changer de pratiques agricoles mais également de comprendre que ces changements sont nécessaires à la préservation du capital agricole dépassant le capital économique. Ce capital agricole intègre aussi bien sur la fonctionnalité des sols que des dimensions sociales couvrant des enjeux liés à la transmission et l’installation, l’innovation en agroécologie, etc. L’enjeu est de pérenniser cette transition agroécologique et son efficacité pour répondre aux enjeux d’adaptation au changement climatique.
Si l’objectif de massification des pratiques agroécologiques semble partagé, les modalités proposées pour l’atteindre sont multiples :
Les Solutions fondées sur la Nature (SfN) se définissent comme des actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes pour relever directement le défi de l’adaptation au changement climatique. Concernant les agroécosystèmes, le concept renvoie à un ensemble de pratiques, parfois utilisées depuis de nombreuses années, qui s’assimilent à l’agroécologie.
Les filières agricoles, fortement dépendante de la biodiversité, s’adaptent au changement climatique à travers la mobilisation de solutions variées dont la restauration de la biodiversité : choix d’essences plus adaptées aux conditions climatiques, lutte biologique, restauration des sols et d’infrastructures agroécologiques (haies), etc. Ces solutions reposent sur le bon fonctionnement des écosystèmes ou agroécosystèmes et tirent leur plus-value des co-bénéfices apportés, par exemple :
La plus-value des SafN est qu’outre leur contribution à l’adaptation des filières agricoles, elles permettent d’éviter la maladaptation définie par le GIEC. Les SfN évitent la maladaptation en réduisant les risques climatiques sans augmenter la vulnérabilité d’autres acteurs ou territoires et surtout sans affecter la biodiversité et sans augmenter la production de gaz à effet de serre.
L'intérêt des SafN en milieu agricole pour faire face aux impacts du changement climatique
Du concept aux parcelles : retours sur l'accompagnement de 4 territoires en Sud-Ouest
Village des initiatives
Déploiement de la transition agroécologique en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine : outils et perspectives
Les accompagnements financiers
Présentation du 11ème programme et des paiements pour services environnementaux de l’Agence de l’eau Adour-Garonne
Guides des aides régionales pour l’agriculture de Nouvelle-Aquitaine : Néocoop, développement de l’agriculture biologique, etc.
Guides des aides régionales en Occitanie : contrat agriculture durable, plan bio, etc.
Les accompagnements techniques
Présentation des GIEE et des collectifs accompagnés dans la transition agroécologique
Présentation de l’activité de conseil et des démarches environnementales et de l’approche filière retenue par Euralis
Présentation du programme d’accompagnement à la démultiplication de pratiques agro-écologiques éprouvées (ADOPTAE) mis en œuvre par les chambres régionales d’agriculture en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie
Retrouvez l'ensemble des présentations de la journée :
Organisateurs : Direction régionale de l’Office Français de la Biodiversité Nouvelle-Aquitaine et Occitanie et l’Agence Régionale de la Biodiversité Occitanie (ARB Occitanie) en partenariat avec l'ADEME, SOLAGRO et l'Agence de l'eau Adour-Garonne, ainsi qu’avec l’appui du Conseil départemental du Gers.
Contacts : artisan@ofb.gouv.fr ; margot.vilette-belmont@ofb.gouv.fr ; alice.arnau@arb-occitanie.fr ; bénédicte.goffre@arb-occitanie.fr