Antilles

L’eau : une ressource à l’abondance contrastée nécessitant une gestion durable

Chutes Moreau, Guadeloupe. Crédit photo : Ingrid Neveu / OFB

Les Antilles françaises ont un climat tropical. Le régime pluviométrique, qui varie selon les époques de l’année, est rythmé par deux saisons principales : une pluvieuse, l’hivernage, et une sèche, le Carême.

Le relief, très marqué sur certaines îles, induit des variations spatiales de pluviométrie plus importantes que les fluctuations saisonnières. Saint-Martin, Saint-Barthélemy, et les régions basses de la Guadeloupe et de la Martinique ne reçoivent guère plus que 1 000 mm de pluie par an, tandis que les sommets de la Montagne Pelée ou de la Soufrière sont très arrosées, avec des records de pluviométrique annuelle dépassant 10 000 mm. Les îles les plus hautes sont irriguées par de denses réseaux hydrographiques pérennes, tandis que les basses ne sont traversées que de rivières de plaine. La relative abondance de la ressource ne doit pas masquer la variabilité saisonnière, le contraste entre les îles et au sein même des différents territoires.

Les enjeux liés à la gestion de l’eau sont considérables aux Antilles, tant en ce qui concerne la salubrité que l’accès pour tous à l’eau potable. Les ouvrages d’épuration des eaux sont parfois absents, et, parmi ceux qui existent, nombreux sont ceux qui ne sont pas conformes aux prescriptions de la Directive sur les Eaux Résiduaires Urbaines de 1991, ce qui entraine une pollution chronique des milieux récepteurs, des risques sanitaires, et peut ouvrir un risque de contentieux. Par ailleurs, si la ressource en eau est mobilisée en quantités importantes, l’eau potable distribuée est souvent insuffisante pour satisfaire les besoins de la population. Les défauts structurels de l’assainissement et de l’eau sont importants avec une surexploitation des eaux superficielles, des équipements de prélèvements conduisant à des ruptures des continuités écologiques, des unités de production à optimiser, des réseaux fuyards et des équipements d’assainissement défaillants. La présence de pesticides et la gestion des eaux pluviales contribuent également à la dégradation de la qualité des eaux et des milieux aquatiques.

L’Office français de la biodiversité agit à plusieurs niveaux des cycles de l’eau ; il est notamment engagé, au travers du dispositif dit de la « Solidarité interbassins », dans le soutien aux opérations concourant à la gestion intégrée de la ressource en eau, le maintien de la qualité des eaux par l’amélioration de l’assainissement et l’accès à l’eau potable (financement des infrastructures, développement d’équipements performants et adaptés, appui à la mise en place d’une gestion efficace des services). L’OFB est également impliqué dans la mise en œuvre de la Directive Cadre sur l’Eau de 2000 qui vise le maintien ou le retour à un bon état écologique des masses d’eau, au travers de la mise au point de méthodologies de suivi scientifique spécifiques aux conditions antillaises, ainsi que la structuration des réseaux de surveillance des cours d’eau. Enfin, l’OFB est garant avec ses partenaires du contrôle du respect des réglementations relatives à l’exploitation durable de la ressource et à ses usages, notamment en période de sécheresse, aux pollutions diverses, et au respect des continuités écologiques et des zones humides.