La 4e édition du Forum Biodiversité et Économie s’est tenue les 13 et 14 octobre 2022 à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris. À cette occasion, plusieurs ateliers étaient organisés pour mettre en lumière l’importance de la biodiversité pour les entreprises et comment agir.
Pour maintenir et développer leurs activités, les entreprises dépendent directement ou indirectement de la biodiversité. Alors que 90 % des consommateurs attendent des marques qu’elles s’engagent et les aident à mieux consommer, les actions en faveur de la biodiversité deviennent un enjeu environnemental mais aussi économique.
Dans ce contexte, l’Office français de la biodiversité organise tous les deux ans, le Forum Biodiversité et Économie pour mobiliser les acteurs économiques afin qu’ils s’engagent en faveur de la biodiversité et qu’ils la prennent en compte dans le développement de leurs activités.
L’édition 2022 proposait plusieurs ateliers pour donner toutes les clés aux entreprises, de la construction d’un plan d’actions à l’intégration de la biodiversité dans les outils de reporting, en passant par l’implication des parties prenantes.
Pour agir en faveur de la biodiversité, il est tout d’abord nécessaire de comprendre quels sont les impacts et les dépendances des activités de l’entreprise concernée mais également de les hiérarchiser. Ce travail va permettre de définir des enjeux prioritaires pour déterminer où et comment agir pour réduire ses impacts.
Les enjeux sur la biodiversité ne se trouvent pas uniquement au niveau des sites de l’entreprise, mais au niveau de l’ensemble de sa chaîne de valeur. C’est-à-dire chez les fournisseurs, les sous-traitants, les clients, les sociétés de transport, la distribution des produits, la vente des services, la consommation et l’utilisation des produits/services ainsi que leur fin de vie.
En ce sens, de nombreux ateliers du Forum ont rappelé l’importance d’inclure l’amont et l’aval des activités, notamment en travaillant sur les matières premières utilisées, sur le développement de l’économie circulaire ou encore sur la place d’activités comme la finance dans la préservation de la biodiversité.
Pour répondre à ces enjeux, la construction d’un plan d’actions est fortement encouragée. Cet outil de pilotage permet en effet de donner une vision globale et exhaustive sur la charge à venir tout en permettant d’optimiser les moyens humains et financiers.
Comme rappelé dans l’atelier « Construire un plan d’actions », ce plan doit être SMART :
Les parties prenantes, qu’elles soient internes ou externes, sont des acteurs indispensables d’un plan d’actions biodiversité réussi.
Elles permettent par exemple d’enrichir le projet en partageant les connaissances et les bonnes pratiques.
Au sein de l’entreprise, il est fondamental d’impliquer les directeurs et l’ensemble des salariés afin de partager une vision commune.
Pour une meilleure appropriation des enjeux, des outils comme le MOOC Entreprises et biodiversité, permettent de se former et de passer à l’action.
Mais cette implication ne doit pas uniquement se cantonner à l’entreprise. Il faut également mettre en lumière l’engagement de l’entreprise auprès des clients, des fournisseurs et des partenaires pour construire un véritable projet collectif.
Pour assurer la bonne mise en œuvre du plan d’actions, il est nécessaire de pouvoir suivre les actions biodiversité et de reporter ces résultats.
Ce suivi passe par la mise en place d’outils d’évaluation comme le « Global Biodiversité Score », lancé en 2020 par CDC Biodiversité.
Il permet aux entreprises et institutions financières de mesurer leur impact sur la biodiversité et d’intégrer cette information dans leur politique de pilotage opérationnel et leur stratégie décisionnelle.
D’autres outils existent également comme Biodiversity Footprint, l’Indicateur d’Interdépendance de l’entreprise à la biodiversité ou encore Bioscope.
Pour aider les entreprises à construire leur plan d’action. Des dispositifs d’accompagnement des acteurs existent. C’est le cas du programme Entreprises engagées pour la nature, une initiative nationale du ministère chargé de l’Ecologie, portée par l’Office français de la biodiversité. Il vise à faire émerger, reconnaître et valoriser l’engagement des entreprises en faveur de la biodiversité. Il permet aux entreprises de structurer leur action, d’intégrer un collectif d’acteurs et de pratiques ainsi que de donner de la visibilité à leurs engagements.
Ce sont déjà 190 entreprises, de tailles et de secteurs différents, qui ont rejoint le programme. Cette communauté d’acteurs s’est d’ailleurs réunie à l’occasion du FBE avec plusieurs dizaines de personnes sur scène lors de la plénière dédiée.