Dakata Do : ré-ensauvager la rivière de Farino

En Nouvelle-Calédonie, le projet « Dakata Do » de l’association X Graines vise à redonner progressivement à la rivière de Farino des caractéristiques écologiques et paysagères plus proches de son identité originelle. Ce projet vient d’être lauréat du prix national « Solutions fondées sur la Nature » 2024.

Perchée dans une montagne à 120 km de Nouméa, Farino est la plus petite commune de Nouvelle-Calédonie.

Elle abrite une importante forêt dense humide où la rivière de Farino prend source puis traverse progressivement des milieux de plus en plus ouverts et dégradés (parcelles agricoles, ouvrages routiers, propriétés privées) avant de se jeter dans le lagon.
Aujourd’hui, de larges parties de ses berges sont fragilisées, érodées ou couvertes d’espèces exotiques envahissantes, ce qui a un effet sur les crues, les infrastructures, la qualité de l’eau et les espèces endémiques présentes dans le cours d’eau.

Afin d’inverser cette situation, le projet « Dakata Do » de l’association X Graines a vu le jour en 2022, dans le cadre de l’appel à projets « Restauration écologique des milieux humides en Outre-mer » financé par l’Office français de la biodiversité.
Concrètement, ce projet prévoit de mettre en œuvre des opérations de restauration écologique sur deux hectares des berges du cours d’eau de Farino. L’objectif étant d’améliorer l’état écologique de la ripisylve en s’appuyant principalement sur le génie végétal et les solutions fondées sur la nature (plantations, semis).

Au préalable, un diagnostic écologique du cours d’eau et une analyse de l’ensemble des pressions s’exerçant sur ce milieu ont été réalisés. Cette première étape a permis de prioriser les zones à restaurer notamment grâce à une cartographie de la ripisylve permettant d’identifier les zones d’érosion des berges.

Les premières opérations de restauration ont débuté au printemps 2022, avec notamment des collectes de graines d’espèces endémiques, la production de 12 000 bombes de graines, la préparation de plants en pépinière. Trois opérations de plantation et de semis ont eu lieu sur une superficie d’1,4 hectares. La surface restante (0,6 ha) sera restaurée dès que les derniers plants auront atteint une croissance suffisante pour être replantés.

Au-delà des opérations de restauration, le projet cherche également à impliquer les riverains dans cette démarche afin qu’ils prennent conscience du rôle essentiel qu’ils jouent dans la préservation de l’identité de la rivière et la qualité de son écosystème.