Après plusieurs semaines de confinement, la levée progressive des contraintes peut comporter certains risques pour la nature. Elle intervient en effet au cœur de la période de reproduction de la plupart des espèces, et en particulier des oiseaux. Le risque est d’autant plus élevé que, profitant de la tranquillité liée au confinement, certains animaux ont réinvesti des lieux provisoirement délaissés par l’homme.
Certaines zones sont particulièrement concernées du fait de la sensibilité des espèces qui y nichent. Par exemple, sur le littoral, c’est le cas du gravelot à collier interrompu (voir photo ci-dessus). Cette espèce menacée, inscrite sur la liste rouge établie chaque année par l’OFB pour l’UICN, construit son nid sur la plage et est donc particulièrement sensible au dérangement. On la trouve dans des zones protégées (réserves, sites du Conservatoire du littoral, etc.) mais également parfois à quelques dizaines de mètres des stations balnéaires et à quelques mètres des sentiers du littoral.
En montagne, ce sont le grand tétras, le tétras-lyre ou le lagopède alpin qui sont particulièrement vulnérables à l’occasion des parades nuptiales et de la couvaison. Alors que les nids peuvent parfois se trouver à proximité des sentiers de randonnée, il est important de rester sur les sentiers balisés et de tenir son chien en laisse.
De nombreux canards comme la sarcelle d’été ou de limicoles comme l’avocette élégante nichent, pour leur part, dans les marais et à proximité des cours d’eau, qui sont également souvent des lieux d’oxygénation pour les randonneurs et les amoureux des sports de nature. Il convient donc d’être vigilant pour éviter de les déranger et qu’elles ne délaissent leur nid, mettant ainsi en péril les couvées.
Dans les territoires d’outre-mer, la vigilance doit être encore accrue du fait du caractère endémique de certaines espèces, telles que le tuit-tuit sur l’Ile de La Réunion. En danger critique d’extinction, les quelques dizaines de couples qui subsistent doivent affronter les risques liés au dérangement et aux incendies.
Partout en France, l’OFB et ses partenaires œuvrent pour approfondir la connaissance scientifique, améliorer les pratiques et informer les citoyens pour préserver ces espèces. A l’occasion du déconfinement, les 1 600 inspecteurs de l’environnement seront mobilisés sur le terrain pour effectuer des missions de surveillance et faire respecter la réglementation, dans l’objectif d’une meilleure prise en compte par chacun d’un patrimoine naturel commun et pourtant si fragile.