Du 29 janvier au 28 février, les zones humides sont mises à l’honneur dans toute la France. En Guadeloupe, le projet JA-RIV vise à protéger et restaurer la forêt marécageuse et la mangrove de Jarry.
Jarry est une zone industrielle et commerciale située sur la commune de Baie-Mahault. Elle concentre l’essentiel des activités économiques de la Guadeloupe et exerce de fortes pressions sur la zone humide adjacente, constituée d’une forêt marécageuse et d’une mangrove à haute valeur écologique, gérée par le Conservatoire du littoral. En 70 ans, 70 hectares de la forêt marécageuse de Jarry ont disparu.
Les enjeux de conservation de ce patrimoine naturel sont importants, notamment face aux conséquences du changement climatique, mais aussi parce que le cadre de vie des usagers et habitants en dépend.
Pour restaurer cette zone, le Conservatoire du littoral et l’Office français de la biodiversité ont signé une convention partenariale permettant le financement du projet JA-RIV en octobre 2019.
Pour la réalisation de ce projet, le Conservatoire et ses partenaires œuvrent conjointement pour limiter les sources de pollutions et restaurer les zones humides faisant l’objet d’occupation sans titre. En effet, certains occupants, principalement liés à des activités industrielles et commerciales, se sont appropriés des terrains en procédant à un remblaiement des zones naturelles, voire la construction de bâtiments afin d’agrandir leur occupation.
Pour libérer ces zones, la première action de ce projet fut alors de négocier avec les occupants en insistant sur les enjeux de reconquête de la zone humide impactée. Ces négociations ont donné le jour à une convention d’occupation temporaire qui stipule qu’au moins la moitié de la surface occupée par l’entreprise doit être libérée et que la restauration de cette surface est à la charge de l’industriel.
Dans le cas où les entreprises n’adhèrent pas à cette démarche les partenaires du projet JA-RIV exercent leurs prérogatives en matière de police de l’environnement pour faire cesser les atteintes à l’environnement et l’occupation sans droit ni titre du domaine public.
À ce jour, 2 hectares de terrains ont été libérés puis renaturés, et 1,8 hectare supplémentaire suit le même chemin.
En parallèle, un diagnostic écologique a également été mise en œuvre. Il a permis d’améliorer les connaissances sur cette zone et ainsi de comprendre le fonctionnement du milieu naturel, d’identifier les pressions qu’il subit et les dysfonctionnements engendrés.
La prochaine grande action de ce projet est l’aménagement d’un sentier pédagogique périphérique entre la zone humide et la zone industrielle. Il a pour objectif de faire découvrir cette zone naturelle peu connue et sensibiliser les citoyens aux enjeux de préservation des zones humides. Ce sentier est primordial afin d’assurer une gestion optimale du site, il permettra de délimiter physiquement la limite entre les terrains publics et privés afin d’éviter tout risque d’empiètement futur. Cette action sera prochainement mise en place sur les parties déjà libérées.