Dans le cadre du programme MIROMEN, 11 baleines ont été équipées de balise GPS afin de mieux comprendre leurs flux migratoires.
Les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) de l'hémisphère sud migrent chaque année depuis les zones d'alimentation de l'Antarctique vers les zones tropicales où elles se rassemblent pour s'accoupler et mettre bas. Leurs cycles migratoires font l'objet de beaucoup d'intérêt et des suivis satellitaires ont été entrepris en différents points du globe. Si ces routes sont désormais mieux connues, des zones d'ombre demeurent notamment au sud de l'océan Indien.
Pour lever ces inconnues, la mission MIROMEN (MIgration ROutes of MEgaptera Novaeangliae) a vu le jour. Mis en œuvre par l’association Globice en partenariat avec le service départemental de La Réunion de l’OFB et la Wildlife Conservation Society (WCS), ce programme consiste à étudier les parcours migratoires de ces cétacés par suivi télémétrique.
Après un premier volet en 2013, la mission MIROMEN II s’est déroulée entre 2019 et 2022. Cette opération a permis d’équiper 11 baleines à bosse de balises satellitaires Argos. En parallèle, des prélèvements cutanés ont été réalisés afin de déterminer le sexe de l’animal et procéder à son identification génétique.
Les trajectoires empruntées par ces 11 individus sont cartographiées au rythme de la réception et du traitement du signal émis par les balises vers le satellite. Aujourd’hui, deux balises demeurent actives après plus de 100 jours d'activité, les autres ayant été expulsées naturellement par l'organisme des animaux. Elles continuent de livrer de précieuses indications sur les trajectoires empruntées par les baleines à bosse pour atteindre leurs lieux de nourrissage en Antarctique et de reproduction dans les Mascareignes. Ces données pourraient permettre, en lien avec les pays voisins, de préserver des secteurs clés pour l’accomplissement du cycle biologique de l’espèce.
La pose d'une balise sur une baleine est un processus assez compliqué. Actuellement moins d’une dizaine de personnes dans le monde sont capables de poser des balises sur les cétacés.
Implanter une balise est surtout une question de patience, d'observation et de compréhension des mouvements des animaux.
Bien que la taille d'une baleine soit autour de 12 et 15 m de long pour un poids d'environ 30 tonnes, la pose de la balise doit se faire à un endroit précis : un rectangle d'à peine 1 m par 0,50 m situé sur le dos légèrement à l'avant de son aileron dorsal.
L’équipe doit approcher à moins de 2 m de l’animal en mouvement, sur un bateau qui bouge également en fonction de l’état de la mer et des conditions climatiques. Cette approche se fait ainsi le plus doucement possible et demande beaucoup d’anticipation de la part de la personne en charge du taguage et du pilote qui communiquent entre eux uniquement par gestes.
Le système d’attache de la balise est alors fixé dans la peau de l’animal à l’aide d’un fusil spécial, puis la balise émet ensuite sa position à chaque remontée en surface de la baleine. Au bout de quelques semaines ou mois, la baleine finit par "évacuer" l’équipement, à la manière dont les échardes peuvent être rejetées naturellement de la peau.
Coopération dans l'océan Indien
Plusieurs rendez-vous à l’échelle internationale ont été organisés ces derniers mois pour faciliter les échanges et une action concertée entre les différents organismes présents dans l’océan Indien. La Convention de Nairobi, signée en 1985, constitue le cadre privilégié pour les actions de coopération internationale relatives à la gestion et au développement de l’environnement marin et côtier de la région de l’Afrique de l'Est.
En novembre 2022, à Madagascar, la délégation territoriale océan Indien de l’OFB a ainsi participé aux négociations du protocole des aires protégées de la convention de Nairobi, aux côtés du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. En tant que membre de la délégation française, l’OFB apporte un appui technique sur la révision française du protocole.
Ce rendez-vous a fait suite à une première mission de coopération régionale avec l’île Maurice. La direction territoriale de l’OFB dans l’océan Indien était mobilisée pour nouer des partenariats bilatéraux avec les acteurs locaux sur des thématiques partagées comme la recherche scientifique, l’éducation et le développement durable.