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Retenir l’eau naturellement

Sensibilisation
Connaissances & données

Les mesures naturelles de rétention d’eau (MNRE) englobent de nombreuses actions visant la restauration des propriétés naturelles des écosystèmes. Elles ont pour principal objectif de ralentir le ruissellement de l’eau en surface et augmenter les capacités de rétention de l’eau dans les sols.

Rétablissement d’un maillage de haies ou d’un couvert végétal, parking rendu perméable ou encore restauration hydromorphologique d’un cours d’eau, de nombreuses mesures favorisent les processus naturels de rétention et d’infiltration des eaux dans les sols. Plusieurs opportunités et intérêts de mise en œuvre des MNRE existent déjà dans les milieux agricole, urbain et forestier, accompagnés de politiques nationales favorables à leur déploiement comme la gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (Gemapi), les projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) ou les contrats de transition écologique (CTE). Une journée d’échanges était organisée en février dernier par le Centre de ressources cours d’eau de l’OFB, l’OIEau et le Ministère en charge de l’écologie dans le cadre des Assises de l’eau.

Des exemples à suivre

Les retours d’expériences montrent qu’une MNRE, grâce à sa multifonctionnalité, favorise aussi la mise en œuvre conjointe et intégrée des politiques européennes telles que la Directive cadre sur l’Eau, la Directive Habitat et/ou la Directive Inondation.

Ainsi en milieu agricole, dans le cadre d’une réhabilitation des fonctionnalités de rétention d’eau en Bretagne, trois sites du réseau expérimental de restauration des zones humides bénéficient d’un suivi piézométrique (profondeur du sol par rapport à la surface avec la nappe phréatique). Les travaux démontrent que le niveau de la nappe augmente, y compris à l’étiage. L’éleveur a d’ailleurs choisi de faire pâturer des vaches de race Pie noire bretonne, adaptées à ce terrain humide.

Dans la forêt domaniale de Chaux dans le Jura, la suppression du drainage mis en place dans les années 1950 a permis de restaurer de nombreux ruisseaux.
Sur 45 km, plusieurs aménagements ont été faits comme le reméandrage de cours d’eau, l’obstruction de drains et de fossés pour réactiver d’anciens lits, l’ajout de débris et de sédiments pour rehausser certains chenaux. Au printemps comme à l’automne, l’eau reste jusqu’à quinze jours voire un mois de plus à certains endroits, preuves d’un fonctionnement hydrologique amélioré.

En région parisienne, les bassins de rétention de crue en vallée de Bièvre, entre Saint-Quentin-en-Yvelines et Massy, ont été reconnectés à la rivière. Créés il y a près de quarante ans, ces bassins étaient partiellement remplis pour des raisons esthétiques et récréatives. Dès 2016, les fortes crues hivernales y ont été intégralement supportées via la capacité de stockage.

A Fourqueux (Yvelines), la requalification d’une friche en logements a permis d’améliorer la capacité d’infiltration des eaux avec la création d’un chemin d’eau au sein d’un espace vert.

Cet aménagement a réhabitué la population aux rythmes de l’eau dans l’année : débordements, périodes de sécheresse tout en créant des îlots de fraîcheur et des espaces naturalisés.

Jardin des Eaux à Fourqueux dans les Yvelines : mise en place de bassin d’infiltration et bassin de rétention. Crédit : Agence ATM

Un panel de solutions réalisables est donc aujourd’hui disponible, que ce soit à l’échelle du bassin versant, de son réseau hydrographique (comme la restauration de cours d’eau ou de zones humides alluviales), ou de son territoire (par exemple la mise en place de zones tampons, de bocage ou de bassins d’infiltration).

Évaluer, expérimenter pour améliorer

L’évaluation des effets des MNRE sur la quantité d’eau retenue ou la réduction du ruissellement de surface apparaît comme majeure pour convaincre des résultats sur le cycle de l’eau. Cependant, ce besoin de mesurer leur efficience n’est pas un facteur limitant : de nombreux acteurs lancent déjà des projets intégrant ces mesures. Le numéro 72 de la collection « Les Rencontres de l’OFB » consacré aux mesures naturelles de rétention d’eau revient sur les retours d’expériences présentés par les gestionnaires pour répondre aux défis climatiques tout en privilégiant la biodiversité.

Consultez la publication Rencontre n°72

Le centre de ressources Cours d’eau

Ce centre de ressources s’adresse aux acteurs en charge de la mise en œuvre de la politique de l’eau et des milieux aquatiques et permet de les accompagner dans leurs actions de préservation et de restauration des rivières.
Ce dispositif multi partenarial et collaboratif repose sur trois moyens d’actions indissociables :

  • Animation de réseaux d’acteurs (évaluation des besoins, structuration des échanges, coordination de projets...)
  • Accompagnement technique (formations, journées d’échanges techniques...) ;
  • Conception, production et mise à disposition de ressources (méthodes et outils scientifiques et techniques, retours d’expériences...).

> Consultez le site web du Centre de ressources cours d’eau

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