Ce travail a été alimenté par une revue de la littérature, des dires d’experts, des échanges avec les animateurs régionaux Life Artisan, des échanges avec des porteurs de projets en Hauts-de-France, pour confronter les méthodes et données existantes dans la littérature et les programmes démonstrateurs aux méthodes utilisées en pratique en région.
Il ressort de ce travail que pour les SafN, les méthodes d’analyse et de performances économiques les plus appropriées sont celles permettant l’intégration d’externalités liées à l’environnement ou à la santé et pas uniquement économiques, type analyses coûts-bénéfices ou multicritères.
Afin d’évaluer les coûts, on peut utiliser la notion de coût global étendu, ou coût global par abus de langage, qui prend en compte l’ensemble des paramètres liés au coût d’un projet, y compris les externalités, notamment celles liées à l’environnement d’où son intérêt dans le cadre des SafN.
Pour une même adaptation face à un aléa climatique, les différents types de solutions (ingénierie classique ou SafN) sont associées à des co-bénéfices différents. Les SafN présentent de nombreux bénéfices liés aux services écosystémiques sur lesquels elles reposent. Cependant, les valeurs associées à ces services écosystémiques sont plus ou moins tangibles et difficiles à évaluer, il est donc nécessaire d’utiliser différentes méthodes (basées sur les coûts, sur les préférences déclarées, révélées, …) afin de pouvoir évaluer ces bénéfices.
Les coûts de la maladaptation et de l’inaction climatique permettent également de comprendre l’intérêt des SafN, mais, leurs coûts étant difficiles à évaluer, on utilise surtout des indicateurs d’impact (paramètres dont l’évolution permet de quantifier les effets du changement climatique.
Les limites majeures pour comparer la performance économique des SafN aux solutions grises sont le manque de données sur les performances des SafN, et la difficile évaluation des coûts et des bénéfices dans leur globalité, notamment du fait du manque de recul nécessaire ou de la complexité des écosystèmes.