Le renard

Dans les contes et légendes, le renard est décrit comme étant rusé : cela est dû à son extrême prudence et à sa capacité de réaction très vive. L’activité principalement nocturne de cet animal lui permet de vivre dans les agglomérations. La proximité du renard avec les centres urbains peut provoquer des appréhensions, voire poser parfois des difficultés. Toutefois, des gestes simples permettent une bonne cohabitation.

Portrait du renard

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Renard roux (Vulpes vulpes). Crédit photo : Philippe Massit / OFB
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Le renard roux (Vulpes vulpes) est un mammifère pesant entre 6 et 10 kg. C’est un canidé, sa morphologie se rapproche donc de celle d’un chien : corps allongé (environ un mètre du bout du museau au bout de la queue) et court sur pattes (seulement 40 cm au garrot). Son museau et ses oreilles sont très allongées et son pelage varie du roux au brun voire beige.

Le renard est un carnivore généraliste et opportuniste, c’est-à-dire qu’il consomme les aliments selon leur disponibilité et leur accessibilité.
Le régime alimentaire du renard peut ainsi se composer de proies d’origine animale (mammifères, invertébrés, poissons, oiseaux), de végétaux (fruits, épis de céréales), de champignons, ou d’aliments d’origine humaine (déchets trouvés dans les poubelles ou sur les composts, aliments pour animaux domestiques).

Le renard peut vivre seul, en couple ou en groupe. Dans les populations à moyenne ou faible densité, il est majoritairement monogame. L’accouplement a lieu en janvier-février et la gestation dure 53 jours. Pour la mise à bas au printemps, le renard choisit un environnement propice : arbre creux, cavité dans un éboulis, terrier d’une autre espèce (lapin, blaireau), meule de foin, buses sous une route. Cette capacité à utiliser un abri sommaire et pouvant être d’origine humaine explique en partie la présence du renard à proximité des centres urbains. Les portées sont en moyenne de 4 à 5 renardeaux, qui sortent de l’abri à l’âge de quatre à six semaines. Les renards atteignent la maturité sexuelle à 10 mois et peuvent s’accoupler dès leur première année de vie.

Un animal opportuniste  

L’abondance des renards sur un territoire dépend en partie de la disponibilité en zones refuge et en ressources alimentaires. Ainsi, la densité de renards pour un territoire est plus forte en zone urbaine et périurbaine, riches en ressources alimentaires (jusqu'à une dizaine d’individus par km² relevés en Angleterre). Sur l’ensemble du territoire français, la densité de la population semble demeurer stable ces dernières années.

Le saviez-vous ?

Les périodes du rut (en hiver) et d’émancipation des jeunes (en automne) sont les plus actives pour le renard. Il peut alors parcourir de grandes distances pour trouver une femelle ou un territoire sur lequel s’installer. Au moment du nourrissage des jeunes (en été), l’activité de chasse augmente. On peut alors observer les renards plus fréquemment. Cela n’indique pas une augmentation de leur population.

Un maillon du vivant

Le renard roux fait partie intégrante des écosystèmes, y compris urbains. Il participe à l’équilibre entre les espèces et prend toute sa place dans la chaîne alimentaire. Ainsi, les renards prédatent des rongeurs, parmi lesquels des ravageurs de cultures ou des porteurs de tiques (responsables de la transmission de la maladie de Lyme à l’être humain). Le renard participe par ailleurs à la dissémination et à la régénération d’espèces végétales. En effet, en digérant les fruits et les baies, le renard permet aux graines (pépins et noyaux se retrouvant dans ses déjections) d’être transportées et de germer dans de nouveaux espaces.

Les interactions avec l’être humain

Le renard a trouvé sa place dans nos agglomérations, suscitant des réactions diverses. Les uns apprécient de le croiser ou de savoir qu’il est symbole de ruse, d’autres craignent qu’il ne propage maladies et parasites. Qu’en est-il vraiment ?

Les questions sanitaires

Le renard peut être porteur de certaines zoonoses (maladies transmissibles à l’être humain) :

> L’échinococcose alvéolaire, une maladie due à un parasite (Echinococcus multilocularis) qui infecte les rongeurs et les carnivores sauvages ou domestiques (renards, chiens, chats). L’être humain peut être infecté accidentellement en ingérant les œufs du parasite via l’ingestion de fruits et de légumes récoltés proches du sol, ou en touchant le pelage d’animaux infectés.
Les contaminations n’aboutissent pas systématiquement au développement de la maladie, mais lorsque c’est le cas, les conséquences peuvent être graves.
Affectant le foie, la maladie est mortelle si elle n’est pas traitée, et les médicaments disponibles bloquent uniquement l’action du parasite, sans l’éliminer. Une quarantaine de cas par an seulement est signalée en France. Pour se protéger, il faut clôturer les zones maraîchères, se laver les mains après avoir jardiné et bien laver les végétaux. Les animaux domestiques peuvent également être porteurs après prédation de rongeurs sauvages contaminés, il est conseillé de traiter chiens et chats régulièrement (traitement mensuel au praziquantel ou vermifugation régulière). Dans les zones de forte endémie du parasite (Est de la France), il est recommandé de cuire ou congeler les végétaux récoltés proche du sol. En effet, seules la cuisson (70°C, 5 minutes) ou la congélation forte (-80°C, quelques jours) permettent l’inactivation des œufs du parasite.

> La rage, une maladie due à un virus (Lyssavirus) qui infecte les mammifères. Le virus se transmet par la salive d’un animal infecté à un autre animal (morsure, léchage de plaie), ou accidentellement à l’être humain. Affectant le système nerveux, la rage est une maladie mortelle. En France, la rage portée par les chiens a disparu (ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays du monde), et aucun cas de rage portée par les renards n’a été observé depuis 1998 grâce à une large campagne de vaccination de ces derniers. Afin d'éviter tout risque de réintroduction, la situation de la rage animale en France fait l'objet d’une surveillance permanente.

    Les bons réflexes

    Quelques gestes simples à avoir en tête pour une bonne cohabitation entre l’être humain et le renard :

    • Ne pas les nourrir : laisser des poubelles ou de la nourriture à l’extérieur (gamelle des animaux domestiques par exemple) attire les rongeurs mais aussi les renards, ce qui favorise leur implantation à proximité immédiate des logements
    • Ne pas chercher à les apprivoiser : le renard est un animal sauvage qui a des réactions imprévisibles
    • Ne pas les toucher : comme tous les animaux sauvages, le renard peut se montrer agressif s’il se sent piégé ou menacé. Par ailleurs, il peut être porteur de maladies transmissibles à l’être humain. La meilleure conduite à tenir est de garder ses distances. En cas de contact accidentel, se laver soigneusement les mains. En cas de manipulation d’animal mort ou blessé, il est indispensable de porter des gants
    • Protégez vos animaux domestiques : un poulailler est très attractif pour le renard, c’est une source de nourriture aisément accessible. Enfermer les volailles dans un poulailler pour la nuit, avec un grillage enterré pour empêcher l’intrusion du renard. Être vigilant à ce que les chiens ne pénètrent pas dans un terrier, afin d’éviter qu’ils se retrouvent nez à nez avec un renard ou un autre animal comme le blaireau (ces animaux sont susceptibles de se défendre contre leur agresseur)

    Le contexte légal de régulation

    En France, le renard est une espèce gibier et peut à ce titre être chassé durant les périodes d’ouverture de la chasse. C’est une espèce carnivore fortement chassée (environ 0,9 renard prélevé/km²/an).
    Par ailleurs, le renard fait partie dans certains départements de la liste des espèces d'animaux classées susceptibles d'occasionner des dégâts et peut à ce titre faire l’objet de mesures administratives de régulation. Le renard peut alors être régulé par tir, piégeage ou déterrage toute l’année. Pour connaître la situation du département, il faut se rapprocher de la préfecture.

    En cas de nécessité et sous réserve de l’existence du cadre juridique dans le département, il est possible de faire appel à des piégeurs ou chasseurs agréés par la préfecture pour résoudre certaines situations. Toutefois, il est recommandé d’appliquer des mesures alternatives pour diminuer l’attractivité du territoire (ne pas laisser de poubelles ou de nourriture en extérieur par exemple).
    En cas d’occupation de jardins ou de cours d’école durant l’été, le retour de la présence humaine incite généralement le renard à fuir.