La réserve de chasse et de faune sauvage du Hâble d'Ault

L'Office français de la biodiversité est co-gestionnaire de la réserve de chasse et de faune sauvage du Hâble d'Ault dans les Hauts-de-France.

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La réserve de chasse et de faune sauvage du Hâble d'Ault. Crédit photo : Nathalie Chevallier / OFB
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Située entre la baie de Somme et les falaises normando-picardes, la réserve de chasse et de faune sauvage du Hâble d’Ault est une lagune d'environ 180 hectares séparée de la mer par un cordon de galets. Ce substrat, les embruns chargés de sel et le vent pratiquement permanent expliquent l’absence d’une végétation haute et le développement d’une flore et d’une faune remarquables.

La réserve s’intègre au sein d’une entité géomorphologique particulière : les Bas-Champs qui sont initialement des « terres gagnées sur la mer » à des fins agricoles. Ici, les zones de pâturage extensif constituent l’essentiel du site. Les Bas-Champs sont situés en dessous du niveau de la mer et le cordon de galets permet alors sa protection.

Actuellement propriétés du Conservatoire du littoral, de l’OFB et de la commune de Cayeux-sur-mer, les terrains sont classés en réserve de chasse et de faune sauvage (RCFS) dont certaines parcelles depuis 1982.

La réserve du Hâble d’Ault est incluse dans :

  • le site Natura 2000 « Estuaires et Littoral picards » (directives oiseaux),
  • le site Ramsar « Baie de Somme »,
  • le site inscrit « Baie de Somme Sud ».

Habitats et espèces de la réserve

Ce site accueille une avifaune très riche aussi bien nicheuse qu’hivernante ou migratrice. Plus de 270 espèces ont été rencontrées depuis le milieu du XIXème siècle sur 365 espèces répertoriées sur le littoral picard. Le secteur du Hâble d’Ault est certainement un des plus importants sites du nord de la France pour les stationnements printaniers de différentes espèces d’oiseaux d’eau avec le passage d’Oies cendrées, de Canards souchets ou de Sarcelles d’été.

Les cordons de galets accueillent trois espèces de Gravelots : le Gravelot à collier interrompu, le Grand gravelot et le Petit gravelot. Le site de la réserve représente pour ces espèces un enjeu important puisqu’il est au sein de l’un des seuls secteurs de reproduction de ces espèces en Picardie. L’avocette y niche régulièrement, la Sterne caugek et la Mouette mélanocéphale s’y reproduisent occasionnellement.

Le site offre la particularité d'accueillir assez régulièrement et parfois simultanément les trois espèces de plongeons (Plongeon catmarin, Plongeon arctique, Plongeon imbrin) et les cinq espèces de grèbes (Grèbe à cou noir, Grèbe castagneux, Grèbe esclavon, Grèbe huppé, Grèbe jougris). La réserve est un site privilégié pour les haltes migratoires des passereaux, notamment pour le très rare Phragmite aquatique.

Mais la richesse n’est pas qu’avifaunistique, la juxtaposition de différents habitats permet le développement d’une flore remarquable protégée au niveau régional avec la présence d’espèces comme l’Arroche de Babington, le Chou marin, le Scirpe pauciflore ou bien encore pour les Characées (Chara curta et Chara canescens) bien présentes sur le site.

Plongeon catmarin (Gavia stellata). Crédit photo : Benjamin Guichard / OFB
Le chou marin (Crambe maritima) ou crambe maritime, une plante vivace vert grisâtre, formant souvent des touffes importantes. Crédit photo : Vincent Toison / OFB

L'OFB, co-gestionnaire de la réserve de chasse et de faune sauvage du Hâble d'Ault

Située à proximité immédiate de la réserve naturelle nationale de la Baie de Somme, la gestion de la RCFS est partagée entre le syndicat mixte de la baie de Somme – Grand littoral picard, également gestionnaire de la RNN - et l’OFB.
De nombreux partenaires (DREAL, Fédération départementale des chasseurs de la Somme, Conservatoire du littoral, collectivités) sont associés à la conservation de ces milieux littoraux remarquables.

Depuis la création de la réserve en 1982, quatre plans de gestion ont été élaborés par les deux co-gestionnaires. Le dernier plan de gestion a comme principaux objectifs de :

  • Garantir des conditions d’accueil et de reproduction favorables pour les oiseaux d’eau
  • Conserver et restaurer les habitats et les espèces végétales et animales autres que les oiseaux

Pour le premier objectif, il s’agit notamment de veiller à accroître la capacité d’accueil des couples d’anatidés hivernants et nicheurs et de laro-limicoles nicheurs. Cela se traduit par exemple par la création d’îlots pour la reproduction des anatidés. Des opérations d’amélioration des zones de gagnage pour les anatidés et un projet de restauration des roselières ont également été mis en place.

Différents suivis et d’inventaires scientifiques sont planifiés également dans ce plan de gestion : suivi de végétation, suivi des oiseaux par baguage, suivi de l’utilisation du site par les oiseaux, divers suivis faunistiques.

Le plan de gestion vise également à permettre que la fréquentation du site reste compatible avec les objectifs de conservation des milieux naturels en présence, en s’appuyant sur la pédagogie et l’information, en renforçant le dialogue avec les différents acteurs du territoire, et en aménageant en tant que de besoin des espaces d’observations dédiés et intégrés au mieux au paysage.

Réglementation dans la réserve

Une réserve de chasse et de faune sauvage est une zone de quiétude pour les animaux. La pratique de la chasse y est interdite ainsi que toute autre activité susceptible de déranger la faune sauvage (circulation des véhicules à moteur ou utilisation d’instruments sonores par exemple).

La circulation des personnes et des animaux domestiques est possible seulement sur les chemins balisés. Le site peut se visiter toute l’année à partir du sentier en accès libre menant à des panneaux d’informations et un observatoire.

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