L’Office français de la biodiversité gère le Parc naturel marin d’Iroise, situé au large du Finistère, en Bretagne.
Créé le 28 septembre 2007, le Parc naturel marin d’Iroise couvre une superficie de 3 500 km² à la pointe du Finistère, sur l’espace marin compris entre l’île de Sein, Ouessant et les limites de la mer territoriale.
Dans son périmètre, il abrite une réserve naturelle nationale située sur les îles de l’archipel de Molène et sa partie archipélagique est reconnue comme réserve de biosphère de l’UNESCO.
Avec la Communauté de communes de la Presqu’île de Crozon Aulne maritime, les équipes du Parc naturel marin d’Iroise co-gèrent également le site naturel protégé de l’Aber, propriété du Conservatoire du Littoral.
Pour la qualité de sa gestion, le Parc naturel marin d’Iroise a obtenu le label liste verte de l’UICN en 2018.
La mer d’Iroise est jalonnée de nombreux phares pour guider les navigateurs confrontés aux violentes tempêtes parmi les récifs aiguisés. Elle est traversée par le Fromveur, un courant froid et puissant très favorable au développement de la biodiversité marine.
Ses eaux accueillent de nombreuses espèces de poissons, crustacés et mammifères marins, dont le grand dauphin et le phoque gris, ainsi que plusieurs espèces d’oiseaux marins vulnérables, et le plus grand champ d’algues des côtes françaises.
Les parcs naturels marins reposent sur trois principes d’actions :
Chaque parc adapte ces objectifs pour répondre aux enjeux locaux dans ses orientations de gestion.
Les dix orientations de gestion du Parc naturel marin d’Iroise :
Ces orientations sont déclinées dans un plan de gestion, feuille de route du Parc naturel marin d’Iroise pour les 15 années à venir.
Un conseil de gestion définit et met en œuvre la politique du Parc, dans le cadre des 10 orientations de gestion fixées à la création du Parc. Il est composé d’acteurs de la mer d’Iroise – professionnels de la mer, élus, associations d’usagers et de protection de l’environnement, scientifiques et services de l’État, qui étudient, débâtent, et s’accordent pour proposer des mesures de gestion de cet espace marin.
Ils donnent également leur avis sur toute activité susceptible d’altérer le milieu marin du Parc.
Le Parc naturel marin regroupe une trentaine d’agents de l’Office français de la biodiversité, répartis sur deux implantations : Le Conquet et l’île Tristan à Douarnenez. Ils mettent en œuvre les mesures prévues dans le plan de gestion, procèdent à la surveillance et au contrôle des usages, réalisent les suivis scientifiques et sensibilisent les usagers et populations littorales du Parc.
Les agents inspecteurs de l’environnement, sont commissionnés et assermentés pour faire appliquer les réglementations en matière de contrôle des pêches, de police de l’environnement et de police des biens culturels.
> L'expertise de terrain
Le Parc naturel marin d’Iroise accueille deux groupes sédentaires de grands dauphins, totalisant une centaine d’individus. Des dauphins communs, des marsouins communs et quelques grands cétacés fréquentent également les eaux du Parc. En partenariat avec les organismes français et internationaux de recherche scientifique, le Parc mène des missions d’acquisition de connaissance qui en font un site pilote. Des méthodes permettent de mieux connaître les espèces et les habitats :
Les conclusions de ces études permettent au parc de proposer des mesures de protection. Des zones de tranquillité ont été mises en place pour les grands dauphins et le parc a fait évoluer les pratiques des entreprises de découverte du milieu marin pour éviter le dérangement.
> La gestion adaptée
L’Iroise attire de très nombreux visiteurs et la demande touristique y est en constante augmentation. Balades en mer, découverte des îles, sports nautiques... Ces activités de loisir peuvent avoir un impact important sur la biodiversité marine. Pourtant, elles permettent au plus grand nombre de découvrir les richesses de l’Iroise et de prendre conscience de la nécessité de les protéger. Le Parc marin a donc engagé un partenariat avec les professionnels du tourisme et des loisirs en mer pour en faire des ambassadeurs du milieu marin.
Les signataires de la Charte « Guide Partenaires » s’engagent à adopter des pratiques durables, plus respectueuses du milieu marin que la règlementation déjà en vigueur. Ils bénéficient en retour d’outils et de formations pour mieux connaître la biodiversité de l’Iroise et donc mieux sensibiliser le grand public à sa fragilité, au plus près du terrain.
> La qualité de l'eau
Depuis 2010, le programme de suivi PNMIR permet d'évaluer la qualité de l’eau de mer dans la zone du Parc, en lien avec le front thermique qui vient s’installer chaque été sur la zone : des masses froides et chaudes distinctes apparaissent, modifiant la circulation des courants et des espèces.
Le suivi est effectué 4 fois par an, au printemps, juste avant l'été et l'apparition du front thermique, en juillet et à l’automne, à sa destructuration.
Des prélèvements sont réalisés à l’identique sur des balises fixes (7 au nord et 6 au sud de la zone) sur le zooplancton, le phytoplancton et la chlorophylle. Les paramètres physio-chimiques, comme la température, la salinité et le pH sont aussi mesurés.
Cette enquête sur le long terme (14 années de recul) suscite l’intérêt des scientifiques (Ifremer, stations de biologie marine, institut européen de la mer) qui collaborent avec le Parc naturel marin d'Iroise pour mieux comprendre le lien entre qualité de l’eau, le plancton et les interactions alimentaires.