Comment organiser la planification territoriale à l’échelle intercommunale ? Lors des Rencontres biodiversité territoires, un atelier dédié à l’intégration de la biodiversité à la planification territoriale abordait cette problématique, avec l’intervention de plusieurs témoins.
Pour intégrer la biodiversité dans leurs politiques publiques, les collectivités disposent de plusieurs outils, mais elles doivent aussi imaginer de nouveaux modèles. « Le PLUi (plan local d’urbanisme intercommunal) est vivant, il peut s’adapter régulièrement lors des révisions. Le schéma de cohérence territoriale (SCoT), quant à lui est un outil politique structurant qui permet aux élus d’avancer » commente Stella Gass, directrice de la fédération nationale des SCoT. « De nouveaux modèles d’aménagement sont à inventer à l’appui des choix et priorités définies par les communes pour décider des trajectoires. Le politique est au cœur de la planification territoriale », précise-t-elle.
L’enjeu est aussi de sécuriser les aménagements et d’aider les acteurs à réinvestir les espaces non bâtis. La directrice de la fédération nationale des SCoT explique que les élus locaux ont compris qu’« il faut aménager différemment, avoir une vision systémique certes, mais surtout déporter le regard sur les espaces non bâtis. L’objectif est clair : connaitre ces espaces en les identifiant dans un premier temps, pour mieux comprendre leurs fonctions. »
Pour programmer la planification, le préalable est de bien connaitre son territoire. « Il faut commencer par assurer la continuité écologique, y compris dans les jardins de particuliers », commente Stella Gass. Le Scot du Centre Ardèche a ainsi fait le choix de lutter contre les phénomènes qui menacent la biodiversité comme le changement climatique par exemple. Il a choisi de s’orienter vers le renouvellement urbain, la valorisation de son patrimoine avec une augmentation de 7000 habitants. « Le travail réalisé par Centre Ardèche a nécessité une impulsion politique forte en structurant tout un écosystème d’acteurs » conclut Stella Gass.
Les communes du Grand Annecy bénéficient d’un cadre naturel exceptionnel, le lac, des plateaux, des zones humides, des massifs forestiers. Ce territoire est malgré tout confronté à de nombreuses pressions anthropiques : l’explosion de la fréquentation touristique, l’urbanisation, la randonnée aquatique et les nouveaux usages de la nature liés aux conséquences du changement climatique. L’agglomération a choisi de « modéliser son territoire pour avoir une représentation théorique du territoire avec une projection de résultats attendus. Disposer d’une cartographie simple et vulgarisée qui intègre tous les enjeux d’espèces et d’habitats est une étape importante qui nous permet de nous projeter et de convaincre les acteurs », témoigne Solenne Verbrugghe du Grand Annecy. Le Cerema est un partenaire incontournable pour définir cette modélisation : « Nous avons travaillé sur la base d’observations naturalistes, de données de l’observatoire régional de la biodiversité Auvergne Rhône-Alpes, la hiérarchisation des espèces, des données d’occupation des sols (forêts, zones humides…) et de données environnementales (pluviométrie, pente pour caractériser chaque maille du territoire) » complète Mylène Goux, représentante du Cerema.