Ne pas relâcher d'espèces exotiques dans la nature

  • Prendre soin des espèces et des espaces

La tortue de Floride a été un animal de compagnie très en vogue. Mais une fois relâchée dans la nature, elle s’est installée dans les lieux de ponte de notre tortue locale, la cistude d’Europe, qui depuis peine à se reproduire. Les poissons exotiques ne sont pas non plus inoffensifs. Par exemple, le poisson rouge originaire d’Asie, très gourmand et omnivore, avale tout ce qu’il trouve jusqu’à mettre en péril des écosystèmes entiers. 

Ces espèces, souvent issues de ces foyers où elles étaient des animaux de compagnie, peuvent devenir envahissantes et causer de graves dégâts. 

Des idées pour agir

Avec mes animaux de compagnie et mon aquarium :  

  • Je ne relâche jamais un animal dans la nature.
  • Je ne vide jamais l’eau de mon aquarium dehors.
  • Si je dois me séparer d'un animal, je contacte un vétérinaire, un refuge ou une association spécialisée. Les aquariums municipaux sont une alternative à l’abandon d’espèces aquatiques.
  • Je jette les plantes d’aquarium aux ordures, pas au compost ni dans la nature.

Avant d’adopter un nouvel animal : 

  • Je me renseigne sur son espérance de vie, ses besoins, sa taille adulte.
  • Je réfléchis à ma capacité à m’en occuper sur le long terme.
  • Je m’informe sur les espèces interdites ou réglementées.
  • J’achète mes plantes aquatiques et mes poissons dans des magasins spécialisés qui connaissent les bonnes pratiques.

Dans mon jardin : 

  • Je plante local.
  • Je vérifie les espèces interdites avant de semer.
  • Je retire les espèces envahissantes et les jette en déchetterie.

Les (é)co-bénéfices

🦋 Je protège la biodiversité

J’évite l’introduction d’espèces qui menacent la faune et la flore locales.

❤️ Je prends soin de ma santé

  • J’évite la propagation de maladies transmises par des espèces invasives (dengue, chikungunya…).
  • Je limite les risques d’allergies (ex : ambroisie).

💲 Je fais des économies

Moins de dégâts causés par les invasions = moins de frais pour la collectivité (plus de 12,5 milliards €/an en Europe).

Pourquoi c’est important ?

  • Relâcher dans la nature des animaux ou plantes venus d’ailleurs peut provoquer de graves déséquilibres. On parle alors d’espèces exotiques envahissantes (EEE). Ces espèces, une fois en liberté, peuvent se multiplier très vite, occuper l’espace, prendre les ressources (nourriture, eau, lumière) et évincer les espèces locales. C’est un peu comme si un invité discret finissait par envahir toute la maison.
  • Trop encombrants, devenus sauvages, certains animaux de compagnie sont parfois relâchés, bouleversant durablement les écosystèmes locaux. D'autres peuvent avoir un impact direct sur notre santé : certaines espèces introduites sont vectrices de maladies ou provoquent des allergies, comme l’ambroisie.
  • L’impact est aussi économique : les espèces envahissantes causent des dégâts dans les forêts, l’agriculture ou les milieux urbains, pour un coût estimé à plus de 12,5 milliards d’euros par an en Europe. Aucun milieu n’est épargné, en Hexagone comme dans les Outre-mer, où elles menacent des espèces uniques au monde.

En chiffre

Le saviez-vous ?

60% des extinctions globales d’espèces sont en lien avec les espèces exotiques envahissantes. Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES)

Politique publique

Depuis 2014 au niveau européen et 2018 en France, les espèces exotiques envahissantes sont encadrées par des lois spécifiques. L’État agit à travers un plan national de lutte, mais chacun peut aussi agir à son échelle pour limiter leur propagation.