Dans le deuxième numéro de Biodiversité, des clés pour agir, la revue technique de l’Office français de la biodiversité (OFB), Fanny Soulard et Pierre Boivin de l’Union nationale des Centres permanents d’initiatives pour l’environnement (CPIE), reviennent sur les outils proposés par le portail OPEN à destination des professionnels.
En introduction, cet article revient sur la nécessité de développer les sciences participatives. En effet, selon les auteurs « il est impossible de mettre un chercheur sous chaque arbre ou devant chaque fleur pour en observer l’évolution ». Pour combler ce manque de moyens humains, ces programmes de collecte d’informations qui impliquent le public permettent de produire « des quantités de données naturalistes jusque-là inenvisageables ».
Afin d’accompagner cette dynamique et de structurer l’écosystème d’acteurs toujours plus nombreux, le portail OPEN a été créé en 2018. Il s’appuie sur un réseau d’observatoires et de collectifs de professionnels que chaque citoyen peut rejoindre pour récolter des données sur la nature. Ces données sont ensuite vérifiées par des experts et concourront à l’amélioration des connaissances liées à la biodiversité.
Au-delà du recensement des différents programmes existants, OPEN organise des webinaires animés par l’Union nationale des CPIE. Ils permettent de « se former et acquérir collectivement un panel de compétences nécessaires à la mise en œuvre d’observatoires participatifs dans les territoires ».
Pour Fanny Soulard et Pierre Boivin, « Les participants tirent de ces temps d’échanges entre pairs des conseils concrets, transposables à leur territoire et à leur projet. Ces échanges de pratiques en ligne sont primordiaux pour développer l’interconnaissance et le sentiment d’appartenance à cette communauté, tous deux indispensables à la coopération entre pairs ».
Pour aller plus loin dans l’accompagnement, le portail propose également des mini-formations pour mieux communiquer, volet sur lequel « les professionnels sont souvent démunis ».
Prochainement, l’Union nationale des CPIE mettra à disposition des professionnels un programme de e-learning dédié à l’animation d’un programme de sciences participatives. Grâce à ce nouvel outil, « débutant dans le métier ou aguerri, chacun y trouvera son compte tant le programme pédagogique couvrira l’ensemble du métier en différents chapitres ».
La coopération à un programme de sciences participatives permet à tous les citoyens de devenir acteurs de la préservation de la biodiversité.
Grâce à plusieurs dispositifs, l’Office français de la biodiversité et ses partenaires proposent à chacun de contribuer à améliorer les connaissances du patrimoine naturel.
Par exemple, pour le suivi de certaines espèces l’OFB s’appuie sur des réseaux d’observateurs comme le réseau Loup-Lynx ou le programme Vigie-Nature.
Pour enrichir les connaissances sur l'écoulement des cours d'eau de France métropolitaine, le programme participatif En quête d'eau fait appel aux observations de toute personne volontaire, ce qui permet de constituer un réseau élargi d’observateurs. Depuis sa création en 2017, 9 369 observations ont été réalisées par 237 observateurs.
En Outre-mer, le Parc naturel marin de Mayotte a lancé le réseau TsiÔno qui vise à collecter de données sur le milieu marin dans un cadre scientifique. Plaisanciers, touristes ou professionnels de la mer peuvent tous participer à l’amélioration de ces connaissances.