Le 15 octobre 2020, la ministre de la Mer Annick Girardin était en visite officielle en Baie de Somme. Retour sur les échanges avec les acteurs de la côte picarde.
La ministre de la Mer a choisi le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale pour aller à la rencontre des acteurs de la mer. Cette aire marine protégée est située sur la côte picarde, en face du Royaume-Uni. La visite a commencé à Lanchères où se situe la Maison de la Baie de Somme. Un musée y présente la faune locale et ses migrations, la flore et les différents milieux de la côte picarde (falaises, plages de galets, dunes...). Le Syndicat mixte Baie de Somme – Grand Littoral Picard (SMBS-GLP) a proposé de revenir sur les principaux projets alliant aménagement du territoire, protection de l’environnement et activité touristique.
Direction la pointe du Hourdel, au port de Cayeux-sur-Mer pour rencontrer les équipes du Parc naturel marin et du Conservatoire du Littoral. Frédéric Fasquel, directeur délégué du Parc naturel marin, a présenté lors du cheminement dans la baie les enjeux de concilier les usages professionnels (pêche et tourisme notamment) avec la présence des colonies de phoques gris et veaux marins. Il a insisté sur le travail mené par le Parc et ses partenaires afin de mieux connaître les mammifères, leurs déplacements et leurs habitudes alimentaires, dans le but d’objectiver les échanges.
Le directeur délégué a également présenté l’expérimentation de zones de tranquillité temporaire. Ces espaces ont été instaurés pendant la période de reproduction et de nidification des Gravelots. Ces périmètres délimités visaient à éviter un afflux de personnes sur les secteurs les plus sensibles du littoral du Parc. Cette expérimentation sera reconduite l’année prochaine avant d’être pérennisée en concertation avec les partenaires locaux.
Au Hourdel, Pierre Bourgeon, chef du service opérations du Parc, a proposé à la ministre de la Mer d’observer les mammifères à l’aide d’une longue-vue. Il a en outre évoqué les missions de suivis naturalistes menées par son équipe, en complément d’importantes actions de sensibilisation.
Un échange était ensuite organisé entre Annick Girardin et des représentants des pêcheurs à pied de la Baie de Somme, membres du conseil de gestion du Parc.
Ici, des quantités de hénons, nom des coques picardes, sont ramassées puis affrétées en Espagne. Samuel Gamin, vice-président du comité régional de pêche de Boulogne-sur-Mer a évoqué cette situation avec la ministre.
Pour favoriser la commercialisation locale, notamment avec les restaurants, une nouvelle unité de purification pour nettoyer les coques devrait être construite au Crotoy, à proximité du centre conchylicole. Cet équipement permettrait aux pêcheurs locaux de conditionner la collecte de coques. Renée Michon, présidente de l’association des ramasseurs de salicornes, a ajouté que l’activité des pêcheurs à pieds professionnels est concurrencée par des pêcheurs de loisirs non déclarés. La ministre a conclu ces échanges en annonçant une réglementation plus stricte d’ici janvier 2021 de la pêche aux vers marins (Arénicoles, Nereis) pour lutter contre les pêches au noir qui pénalisent les professionnels agréés.
Annick Girardin a clôturé le 16 octobre les Journées nationales d’études de l’Association des élus du littoral à Saint-Valery-sur-Somme. L’ANEL renouvelait d’une part ses instances et organisait des ateliers thématiques sur le thème : Une crise majeure, quelle résilience pour les territoires littoraux ? Michel Peltier, délégué à la mer et littoral de l’OFB y intervenait sur la thématique de la préservation de la biodiversité côtière et qualité des milieux littoraux : démarches qualités, chartes, aires marines protégées, autant d’outils qui contribuent à la protection des écosystèmes marins.