Conséquences du changement climatique sur les poissons migrateurs en métropole

Le changement climatique désigne les variations à long terme de la température et des modèles météorologiques. Il peut s’agir de variations naturelles, mais depuis les années 1800, les activités humaines constituent la cause principale des changements climatiques. Il a des impacts sur l’ensemble des espèces et notamment sur les poissons migrateurs.

Les poissons sont des organismes à sang froid, dont la température corporelle dépend de celle du milieu. L’augmentation de la température de l’eau influe ainsi sur leur reproduction, leur croissance et les rythmes saisonniers.

Par exemple, des expériences en conditions contrôlées ont montré que l’augmentation des températures au-dessus de certains seuils réduisait fortement la fertilité et la survie des œufs du saumon atlantique, de la truite commune ou du chabot commun. Elle provoque également une accélération de la maturation et du développement des ovaires ce qui réduit leur durée de vie et leur taille.

De plus, le changement climatique provoque des changements sur les périodes de migrations. L’analyse des données françaises montrent que les aloses, la lamproie marine, l’anguille, le saumon et la truite remontent les cours d’eau quelques jours plus tôt à chaque décennie.

L’augmentation des températures a également des effets sur la qualité de l’eau. L’oxygène s’y retrouve en moins grande quantité et peut alors être limitant pour les organismes aquatiques. Les végétaux et les algues se développent également plus vite, notamment si les nutriments sont présents en grande quantité. Il peut en résulter des phénomènes d’eutrophisation.

Outre la température de l’eau, le changement climatique engendre des effets sur la disponibilité de la ressource en eau. Le débit moyen des rivières diminue et les étiages sont plus sévères et plus long ce qui impacte fortement la capacité des poissons migrateurs à se déplacer.

Au travers des résultats d’inventaires par pêche à l’électricité menés sur près de 1100 sites chaque année depuis plus de trente ans, l’OFB peut suivre l’impact du changement climatique sur les poissons d’eau douce. Des suivis sont également menés par de nombreux acteurs comme les collectivités, les fédérations départementales de pêche ou EDF.

L’OFB suit également spécifiquement les poissons migrateurs depuis plusieurs décennies avec l’INRAE via l’Observatoire de recherche en environnement sur les poissons diadromes dans les fleuves côtiers. Par exemple le suivi de la migration des juvénile de saumon rejoignant la mer permet de connaître les effectifs et les périodes de migration.

L’OFB peut aussi mener des études plus ponctuelles pour connaître l’impact de l’hydrologie et/ou de la température sur les migrations des poissons. C’est par exemple le cas du suivi télémétrique des adultes de saumons venant de l’océan et colonisant la Sélune mené avec INRAE.