Les 14 et 15 octobre 2023, une trentaine d’inspecteurs de l’environnement de l’Office français de la biodiversité ont été mobilisés dans le cadre d’une vaste opération de police qui a permis d’interpeler 14 chasseurs en infraction.
Depuis plusieurs années, des informations récurrentes faisaient état de prélèvements abusifs de grives et alouettes dans des enclos de chasse commerciaux situés dans le sud de la Gironde.
Après avoir investigué et préparé minutieusement cette enquête avec l’aide de la Gendarmerie Nationale, l’opération a été déclenchée le samedi 14 octobre vers 9h du matin. Sous l’autorité du parquet de Bordeaux, plus d’une dizaine d’équipes ont été déployées dans les enclos visés.
La faible migration d’oiseaux dans le ciel girondin a fait craindre un temps pour la réussite de l’opération, mais les chasseurs locataires des postes de chasse étaient finalement bien présents.
Sur place, les agents de l’Office français de la biodiversité ont interpelé 14 chasseurs en infraction, saisi 20 instruments prohibés (magnétophones reproduisant le chant des grives et alouettes), 12 fusils et une paire de filets de pante à alouettes, installation fixe de chasse traditionnelle.
Les chasseurs utilisaient des appareils pour imiter le chant des oiseaux. Ces derniers, déjà affaiblis par les grandes distances parcourues durant leur migration, sont irrémédiablement attirés par les chants diffusés en boucle. Cet acte de braconnage qui contribue à fragiliser les populations d’espèces en déclin est strictement interdit par la loi (article L424-4 du Code de l’environnement).
Pour rappel, les populations de l’alouette des champs ont décliné de 58 % en Europe ces 40 dernières années et celles de la grive mauvis de 11 %.
Les braconniers vont désormais devoir répondre de leurs actes devant le tribunal judiciaire de Bordeaux. Les peines encourues sont une amende de 1500 € maximum, la confiscation des armes et appareils saisis ainsi que le retrait du permis de chasser.