Des expérimentations pour allier développement agricole et biodiversité

Le 22 octobre 2024, une visite était organisée sur un site expérimental Agrifaune d’Île-de-France. Les premiers résultats sont prometteurs.

Créé en 2006, le programme national Agrifaune vise à la mise en place de pratiques agricoles qui concilient économie, agronomie et développement de la biodiversité. Pour mener à bien cet objectif, des expérimentations sont menées sur des exploitations agricoles partout en France.

À Presles-en-Brie, la Chambre d’agriculture d’Île-de-France et la Fédération départementale des chasseurs de Seine-et-Marne accompagnent l’EARL d’Autheuil depuis 2023 dans l’aménagement de son exploitation agricole.

L’objectif ? mettre en œuvre un ensemble de mesures favorable au maintien et développement de la biodiversité tout en préservant la rentabilité agricole.

Pour ce faire, trois axes d’actions ont été expérimentés :

• l’implantation de haies,
• la restauration de bordure de champs,
• la mise en place d’intercultures longues semées à la volée.

Concernant les intercultures, l’objectif des essais était de comparer différents mélanges de semis de couverts végétaux, sur les plans agronomiques et biodiversité.
Ainsi, 7 mélanges composés de plus ou moins d’espèces de crucifères, de légumineuses, de céréales et d’autres plantes à caractère floral ont été semés en juillet 2024.

Pour présenter les fruits de cette expérimentation, une visite était organisée le mardi 22 octobre en présence d’agriculteurs voisins intéressés par la démarche et de partenaires du territoire (Département de Seine-et-Marne, Association Hommes & territoires, Direction régionale et interdépartementale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt Île-de-France, Direction départementale des territoires de Seine-et-Marne et Syndicat mixte pour l'assainissement et la gestion des eaux de la vallée de l'Yerres).

Parmi les résultats, il semblerait que plus le mélange contient d’espèces différentes, plus ses chances de s’implanter augmentent, et plus il sera donc en capacité de capter de l’azote et favoriser la biodiversité. Une plus grande captation d’azote par les légumineuses permet d’envisager des économies d’engrais. Par ailleurs, de nombreux insectes et arthropodes ont été observés dans les couverts, puisqu’ils offrent des zones de refuge et d’importantes ressources en nectar et en pollen, tardivement en saison.

Si ces premiers résultats sont encourageants, ils seront néanmoins à comparer d’une année à l’autre afin d’affiner la composition des mélanges. La convention Agrifaune passée entre l’OFB, la Chambre régionale d’agriculture et la Fédération départementale des chasseurs a vocation à être renouvelée en 2025 et les prochaines années à venir.

Au-delà de ces expérimentations, il est essentiel que ces pratiques agroécologiques puissent être et soient répliqués sur l’ensemble du territoire français.