Échouages de mammifères marins et de tortues marines : des réseaux spécialisés

Régulièrement, des mammifères marins et des tortues marines sont retrouvés échoués sur les côtes françaises. Sur place, les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) en lien avec différents réseaux spécialisés sont mobilisés pour intervenir sur ces événements.

Le Réseau National Échouages pour les mammifères marins

Mis en place dans les années 1970, le Réseau national Échouages (RNE) intervient sur l’ensemble du littoral français lors d’échouages de mammifères marins. Il est constitué d’environ 500 correspondants – dont 135 à l’OFB – dans l’hexagone et les outre-mer, et coordonné par l’Observatoire PELAGIS (Unité mixte CNRS-La Rochelle Université).

Depuis les années 2000 le nombre d’échouages sur les côtes hexagonales a doublé, pour atteindre un record de 2 290 en 2019, principalement des dauphins communs (Delphinus delphis) et des marsouins (Phocoena phocoena) capturés accidentellement dans des engins de pêche.

En 2020, le RNE est également intervenu sur un nombre inhabituel de baleines échouées sur les côtes de l’Atlantique et de la Manche, notamment un rorqual tropical (Balaenoptera edeni) dans le Cotentin, espèce jamais observée dans les eaux européennes.

Les réseaux pour les tortues à Mayotte et en Méditerranée

Les échouages concernent également les tortues marines. Sur la façade méditerranéenne, le Réseau Tortues Marines de Méditerranée Française (RTMMF) est chargé de coordonner ces opérations, en lien avec les centres de soins : CESTMed dans l’Hérault et CRFS à Antibes.
Le RTMMF est par exemple intervenu - accompagné par des agents du Parc naturel marin du golfe du Lion habilités - lors de l’échouage d’une tortue caouanne (Caretta caretta) sur une plage de Port-Vendres (66), le 19 novembre dernier.

Les membres du réseau centralisent et analysent aussi les données récoltées lors des examens biologiques pour améliorer les connaissances sur les causes de mortalités de ces animaux.

Parmi les causes d’échouages, outre les captures accidentelles dans des engins de pêche, les collisions avec les navires sont une menace importante. Il s’agit en effet de la première cause de mortalité pour les grands cétacés (baleines et cachalots), et à Mayotte le REMMAT est déjà intervenu sur 4 collisions entre tortues marines et bateaux cette année.
À noter que la loi biodiversité de 2016 impose aux navires français de plus de 24 mètres, navigant plusieurs fois par an dans les eaux des sanctuaires de mammifères marins Pelagos en Méditerranée et Agoa aux Antilles françaises, de s’équiper de dispositifs permettant de signaler la présence de mammifères marins afin d’éviter les collisions.

Pour protéger ces espèces, il est donc primordial de réduire l’impact de la navigation sur les populations marines.