Le 27 mars 2023, l’Office français de la biodiversité (OFB) a lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) visant à soutenir et financer des projets de recherche-action sur les espèces exotiques envahissantes en France hexagonale et dans les outre-mer.
Les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont reconnues actuellement comme l’une des principales menaces sur la biodiversité à l’échelle mondiale. Toutes les espèces (faune et flore) sont concernées. Également tous les territoires, en particulier insulaires, et tous les milieux, terrestres, aquatiques et marins, sont impactés par ces invasions biologiques. La France n’échappe pas à ce phénomène, tout particulièrement en outre-mer.
Les projets éligibles doivent exclusivement entrer dans le périmètre de la recherche-action sur les EEE.
Ils doivent correspondre à des études/travaux de recherche finalisée/appliquée avec une démarche scientifique forte et des résultats immédiatement opérationnels, devant s’inscrire impérativement dans le périmètre de la recherche et développement défini à l’article L. 2512-5 du Code de la commande publique. Ils doivent associer des chercheurs et des gestionnaires, de préférence en consortium/groupement.
Les projets doivent répondre au recueil des besoins qui a été élaboré par l’OFB pour exprimer les besoins en termes de recherche-action sur les EEE. Trois thèmes et douze sous-thèmes constituent ce recueil de besoins.
Les projets proposés peuvent être situés sur le territoire métropolitain ainsi que dans tous les territoires ultramarins (Saint-Pierre-et-Miquelon, Guyane, Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Mayotte, La Réunion, les TAAF, Wallis et Futuna, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Clipperton).
Toutes les espèces exotiques (faune, flore, fonge) et tous les milieux, terrestres, aquatiques et marins, sont concernés par cet AMI.
L’enveloppe maximale de cet AMI est fixée à 1,8 million d’euros TTC.
Le montant de la contribution versée par l’OFB par projet lauréat sera encadré par un minimum de 50 000 euros et un maximum de 250 000 euros du coût total TTC des projets, cet apport devant représenter au maximum 80 % du coût total TTC.
Conformément à l’article L. 112-8 du Code des relations publiques entre le public et l’administration et au décret 2015-1404 du 5 novembre 2015 relatif au droit des usagers de saisir l’administration par voie électronique, les projets sont soumis de manière dématérialisée par voie électronique à l’adresse : ami-eee@ofb.gouv.fr
La sélection des projets lauréats se fait en deux étapes : la première avec des lettres d’intention et la deuxième avec des dossiers de candidature. Seuls les projets acceptés lors de la première étape peuvent accéder à la deuxième étape.
Le règlement administratif, téléchargeable ci-dessous, précise les documents à compléter et les pièces à fournir pour ces deux étapes. Il présente également les critères d’admission et les critères de priorisation des projets soumis.
L’AMI EEE a éveillé un grand intérêt puisque 54 projets inspirants ont été déposés lors de la 1ère étape pour un montant total d’environ 16,3 millions d’euros dont plus de 10 millions d’euros demandé à l’OFB. 28 de ces projets concernaient directement les territoires ultramarins, montrant les besoins importants dans ce domaine pour préserver la biodiversité locale.
Suite à l’évaluation par le Comité technique national et les Comités locaux ultramarins, 22 projets ont été retenus pour poursuivre en phase 2. Cette étape va permettre d’affiner et d’approfondir la construction des projets en s’appuyant sur les recommandations des experts. A noter qu’une attention particulière sera portée au volet financier et au respect des critères de Frascati encadrant la catégorisation des projets en « Recherche et développement ».
Les documents relatifs à la 2ème étape sont : la fiche projet, la fiche financière et la notice de candidature, téléchargeables ci-dessous. Les dossiers complets devront être envoyés pour le 9 juillet.
Oui. L’AMI porte sur les EEE règlementées (nationalement ou territorialement) ou reconnues scientifiquement comme telles (listes missionnées par DREAL/DEAL et validées par CSRPN, référentiel TAXREF, etc.), néanmoins un projet de recherche-action sur des espèces ne figurant pas encore dans ces référentiels peut être accepté si un argumentaire scientifique explicite l’enjeu de l’espèce et sa potentialité à devenir une EEE.
Vous être libre de vous référer à la classification de votre choix, il faut juste préciser laquelle.
Non. La lettre d’intention des partenaires, est une lettre sans format administratif défini (différent de la « lettre d’intention » du porteur de projet), qui explique l’intérêt pour les partenaires à s’investir dans le projet. Celle-ci peut être fournie lors du montage définitif.
Non. Du fait de leur statut, les sous-traitants ne doivent transmettre que leur RIB et leur SIRENE, le mandat et la lettre d’intention ne sont pas nécessaires pour les sous-traitants, contrairement aux partenaires.
Oui. Si les différents partenaires constituent des entités juridiquement distinctes, alors ils sont considérés comme tels, séparément (exemple : les différentes unités de l’INRAE).
Oui. Le budget du projet doit intégrer l’ensemble des coûts représentatifs des moyens humains, matériels, financiers directement mobilisés pour la réalisation du projet défini.
Oui. Les coûts du projet englobent les coûts d’investissement, de personnel, de fonctionnement, de prestation de service. Le financement d’un thésard peut donc être intégrer dans les coûts globaux de personnels.
Oui. Le salaire d’un chercheur payé par l’Etat peut tout-à-fait entrer dans la contribution du co-contractant dans la mesure où le co-cocontractant est un service de l’Etat. Par exemple, si le CNRS souhaite soumettre un projet, alors il doit calculer les moyens humains (nombre de journées d’un agent) nécessaires à la réalisation du projet.
Non. Un poste financé par un autre financement comme le FEADER, alloué pour un projet déterminé, ne peut pas être comptabilisé dans le cadre de l’AMI, cela constituerait un double financement. De façon générale, les financements obtenus pour d’autres projets, qui ont permis l’achat de matériel ou le recrutement de personnels, ne peuvent pas être intégrés dans le coût global du projet répondant à l’AMI-EEE. Ils ne peuvent pas être considérés comme un apport et comptabilisé dans les 20 %.
Oui. Tous les financements tiers dédiés au projet déposé sont acceptés, cela peut donc être un autre financement public.
Oui et non. Les biens et équipements acquis par le co-contractant dans le cadre du projet et immobilisés dans ses comptes sont valorisés à hauteur de la charge d’amortissement constatée durant la phase de réalisation du projet.
Attention : les dépenses antérieures à la signature de la convention de marché de R&D ne peuvent pas être retenues.
Oui. Ce type de dépense doit être inscrite dans le budget de fonctionnement du co-contractant mais doit être considérée seulement sur la durée du projet.
Attention la durée du projet est différente de la date de fin du contrat qui peut arriver 6 à 8 mois après et est dédiée à la remise des pièces comptables et rapports avant le paiement du solde du contrat).
Non. Le cofinancement des projets lauréats prendra la forme de contrat R&D signé dans le cadre d’un marché, ce n’est ni une convention-cadre ni un contrat de coopération ni une subvention (en gros cela revient à un achat de prestation). Dans la fiche financière, vous devez donc inclure l’ensemble des coûts inhérents à votre projet, toutes les charges fiscales, parafiscales, ou autres qui concernent les actions que vous proposez. La fiche financière doit comprendre toutes les dépenses résultant de l'exécution des actions issues du projet, incluant toutes les réunions de préparation, les réunions de COPIL/COSUI, la production des livrables, les frais de personnel, les frais de courrier, les frais de livraison éventuels, les frais de déplacement, les charges, les fournitures, matériels, etc.
Non. Il n’est pas nécessaire de faire la distinction entre frais de personnel permanents et non permanents, le prix présenté doit faire apparaitre le coût global TTC frais de personnel compris. La fiche financière doit recenser tous les coûts de personnels inhérents à votre projet, qu’ils soient permanents ou non, fonctionnaires ou non.
Oui. Le bénévolat peut être valorisé (si identifié dans le CERFA) mais il n’est pas pris en compte dans l’autofinancement du partenaire (20 %). Si le coût total du projet est de 100, bénévolat de 20 alors la participation OFB sera de 80 % de 80 soit 64.
Non. Une structure peut être désignée comme partenaire si elle contribue techniquement et/ou financièrement au projet. Elle est alors légitime à apparaitre dans les éléments techniques et financiers du contrat.
En cas de consortium, le groupement de partenaires devra apporter au moins 20% du coût total du projet mais il n’y a pas d’obligation que chaque partenaire apporte 20% (exemple : un partenaire qui n’apporterait que des bénévoles).
Concernant la TVA, il y a en effet une différence entre la métropole et les territoires ultramarins, mais aussi entre assujettis et non assujettis. Dans le cadre de cet AMI, c’est au porteur de projet qu’est versée l’intégralité des financements (acomptes et solde), il doit par la suite se charger de redistribuer les montants à ses partenaires. En tant que porteur de projet, vous devez appliquer à votre part, la TVA en vigueur pour vous, et prévoir de verser des montants avec une TVA plus élevée, moins élevée ou exonérée à vos partenaires par la suite. Cela est donc à prévoir dans les coûts et dans la fiche financière. Il faut que vous reportiez ce que le projet va réellement vous coûter.