Le 9e Forum mondial de l'eau s’est tenu du 22 au 25 mars 2022 à Dakar. Après une semaine d’échanges et d’ateliers autour de cette ressource vitale pour la vie humaine, il s’est conclu par un appel à la communauté internationale à "garantir le droit à l'eau et à l'assainissement pour tous".
La "Déclaration de Dakar, un blue deal pour la sécurité de l'eau et de l'assainissement pour la paix et le développement", est un plaidoyer signé par les participants au forum qui réclament l'accélération de "l'application du droit à l'eau potable".
Ce forum, organisé tous les trois ans par le Conseil mondial de l'eau, est le plus grand événement international sur l'eau. Il réunit de nombreux participants de tous les niveaux et dans tous les domaines, le monde politique et universitaire, la société civile, les entreprises privées ainsi que des organismes comme les Agences de l’eau et l’OFB.
Organisé pour la première fois en Afrique de l'Ouest, le forum a abordé des sujets au cœur des missions de l’OFB. L’établissement public français, représenté par Pierre Dubreuil, a été présenté comme la « référence nationale sur la question de l’eau et de la biodiversité ». Dans ses diverses interventions dans la programmation du Forum, il a insisté sur la nécessité de ne pas séparer la gestion de l’eau de celle des écosystèmes terrestres : « L’eau n’est pas une ressource en quantité stable et délimitée que l’on peut allouer : sa disponibilité et qualité dépendent d’un cycle marqué par de multiples interactions avec les écosystèmes ». Il s'agit de véritables alliés pour protéger la ressource en eau et nous prévenir des risques : « Des écosystèmes naturels comme les forêts préservent beaucoup plus efficacement les masses d’eau souterraines qu’un milieu artificialisé. C’est pourquoi à l’OFB nous travaillons à connecter les enjeux : agriculture, urbanisme, assainissement, etc. pour définir des moyens d’action sur les pressions ».
La thématique des solutions fondées sur la nature a été très présente durant le Forum, à la fois dans les sessions officielles et dans les évènements organisés par les acteurs dans l’espace expositions. Ces actions visent à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever directement les défis de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité.
Le projet européen Life Artisan, porté par l’OFB, vise à généraliser leur recours pour l’adaptation au changement climatique climatiques et aux conséquences sur les écosystèmes. Les territoires pilotes du projet Artisan offrent de précieux exemples, avec les mangroves en Martinique qui protègent efficacement des tempêtes, les zones humides ces « éponges » naturelles qui stockent l’eau, atténuant l’impact des inondations, et la relâchent progressivement en période estivale, limitant les épisodes de sécheresse, ou encore la désimperméabilisation des sols, en végétalisant les villes ou en limitant l’artificialisation, pour éviter les ruissellements torrentiels et améliorer la qualité de l’eau.
L’engagement des acteurs s’est matérialisé par plusieurs temps forts autour de la déclaration « Pas de sécurité écologique sans sécurité hydrique, pas de sécurité hydrique sans sécurité écologique » qui engage ses signataires à aborder ensemble les enjeux d’eau et de biodiversité. L’OFB, signataire et soutien de l’engagement, a réitéré son appui lors d’un évènement dédié le 24 mars.
Prochaine étape pour les acteurs de l’eau : porter ces enjeux à la conférence des Nations Unies sur l’eau en 2023, premier sommet officiel de l’ONU sur l’eau depuis 1977.