Six jeunes français engagés pour la biodiversité sont partis étudier les chiroptères pour trois mois en Afrique de l’Ouest. La Mission Lavia est une expédition itinérante ayant pour principal objectif l’acquisition de données scientifiques sur les chiroptères.
Le 8 mai 2024, six Français sont partis en expédition au Maroc, en Mauritanie, au Sénégal et en Guinée pour acquérir des données scientifiques sur les chiroptères de ces pays d’Afrique de l’Ouest. Le nom de la mission est d’ailleurs un clin d’œil à une espèce emblématique de chiroptère évoluant dans cette partie du monde : la Lavia frons.
Les membres de la mission Lavia ont également pour objectif de mobiliser les acteurs et la population de ces pays africains, via l’échange de savoirs entre jeunes francophones. Plusieurs étapes de cette expédition itinérante sont au cœur de lieux préservés, tels que le parc national du Souss-Massa au Maroc, le parc national du Diawling en Mauritanie, la Réserve naturelle communautaire du Boundou au Sénégal ou encore la forêt classée de Kounounkan en Guinée.
A leur retour prévu mi-août, ils comptent diffuser largement ce qu’ils auront appris pendant cette aventure humaine et scientifique. Un film documentaire et un carnet de voyage artistique seront produits pour témoigner de la diversité des espèces de chauves-souris mais aussi de l’expérience naturaliste et humaine partagée à travers les pays traversés. Un rapport scientifique exposant les résultats de la mission sera rédigé et très largement diffusé. Les données recueillies durant la mission seront mises à disposition des bases mondiales et locales.
La mission Lavia se compose d’étudiants d’AgroParisTech, de l’université d’Angers, de réalisateurs de l’Institut francophone de formation au cinéma animalier de Ménigoute, et d'une étudiante aux beaux-arts de Montpellier. Elle fait écho à l’expédition de Nicolas Chenaval et Vanessa Lelant, en 2010 (Chenaval & Lelant, 2011), basée sur des inventaires chiroptères en Mauritanie, au Mali et au Sénégal. Celle-ci avait permis l’apport de nouvelles données avec la capture de plus de 400 chauves-souris, 34 espèces (pour certaines très rares : 10e capture de Myopterus daubentonii pour le continent africain) et la découverte de 25 gîtes dans des arbres ou grottes regroupant pour certaines plusieurs centaines d’individus (plus de 1 000 Taphozous nudiventris au Missiriko).
Les captures nocturnes sur les sites identifiés seront nécessaires à l’inventaire des espèces de chauves-souris. Pendant la journée, l’équipe travaillera avec les locaux à la recherche de gîtes arboricoles, cavernicoles ou en habitats anthropisés. Les échanges avec les locaux font entièrement partie de la mission, leur connaissance du terrain et des espèces viendront consolider les données collectées. Enfin, l’étude acoustique, menée en période nocturne, permettra d’inventorier les espèces farouches ou plus difficiles à capturer.
Cette mission est soutenue par plusieurs partenaires : Fondation Biotope, Région Nouvelle-Aquitaine, Fondation AgroParisTech, Zeiss, Global Youth Biodiversity Network France et La caisse à Clous.
L’Office français de la biodiversité soutient la mission Lavia à hauteur de 7 000 euros. Plusieurs contenus inédits de cette expédition seront publiés sur les réseaux sociaux de l’OFB.
Des jeunes inspirés par la COP 15
Les jeunes francophones engagés dans la mission Lavia se sont rencontrés lors de la COP 15 à Montréal. De cette rencontre est née l’envie de construire des projets concrets sur le vivant, qui s’est concrétisée par la création du chapitre français du réseau mondial des jeunes engagés pour la biodiversité (GYBN France). Les Blairoudeurs, co-créateur de GYBN France, a ainsi pris l'initiative de créer et porter la mission Lavia, appuyé par son réseau.
Une expédition portée par les Blairoudeurs
La Fédération Blairoudeurs est un incubateur de projets concrets pour les jeunes engagés pour la biodiversité. Depuis sa création, plus de 500 étudiants ont rejoint le monde naturaliste en devenant des « blairoudeurs » dans les cinq antennes de l’association. Cette initiative a permis de créer un lien entre la jeunesse et le monde naturaliste, permettant aux jeunes de s’engager concrètement pour la connaissance et la préservation de la biodiversité.