Dans le cadre du nouveau jeu de grattage « Mission Nature », 20 projets de restauration de la biodiversité seront mis en œuvre. Retour sur le projet en faveur des tortues d’Hermann piloté par la Station d'observation et de protection des tortues et de leurs milieux (SOPTOM) et le Conservatoire d'espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur (CEN PACA).
Avec le changement climatique, la fréquence des incendies est en hausse. Entre 2007 et 2018, 4 000 incendies ont eu lieu chaque année en France. Ces épisodes catastrophiques menacent les habitations humaines mais également les milieux naturels et les espèces qu’ils abritent.
Dans le Var, l’incendie de 2017 qui s’est déclaré au Cap Taillat a été particulièrement violent avec une mortalité des populations de tortues d’Hermann estimée à plus de 90 %, ce qui en fait l’incendie le plus mortel enregistré pour cette espèce en Europe.
Cette espèce emblématique qui n’est plus présente en France métropolitaine continentale que dans une petite partie du Var est classée « En danger d’extinction » en région Provence-Alpes-Côte d’Azur selon la liste rouge de l’UICN.
« Si les tortues d’Hermann peuvent vivre plus de 50 ans, elles ne se reproduisent qu’au bout d’une quinzaine d’années et pondent très peu d’œufs chaque année. Les populations sauvages vont donc mettre plusieurs décennies avant de se rétablir naturellement » explique Sébastien Caron, directeur de la SOPTOM.
Dans le cadre de l’appel à projets « Restauration écologique en faveur de la biodiversité », un projet de sauvegarde des populations de tortues d'Hermann sera financé par une partie des gains du nouveau jeu de grattage « Mission nature ».
Piloté par la SOPTOM et le CEN PACA, ce projet prévoit de réaménager de façon naturelle le site du Cap Taillat pour que ces reptiles se réapproprient le territoire.
« Les tortues ont besoin d'endroits où se cacher, comme des trous, des tas de bois ou sous les pierres. Ces cachettes sont essentielles pour leur survie, en particulier en cas d'incendie, car c'est un refuge naturel. La mise à disposition d’eau via des mares est également un élément améliorant leur survie » précise le directeur de l’association.
En parallèle, les actions des deux établissements vont se poursuivent.
« Le relâché de jeunes tortues de l’élevage conservatoire habilité de la SOPTOM et les travaux de restauration post-incendie vont permettre d’augmenter la résilience des habitats naturels et des populations mais cela implique de développer/agrandir cet élevage pour mieux répondre aux besoins à venir ».
Ce projet mobilise un grand nombre d’acteurs techniques : le Conservatoire du littoral, le Parc national de Port-Cros, l’Office français de la biodiversité, l’Université d’Aix-Marseille, l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d'Écologie, le Centre d’Études Biologiques de Chizé-CNRS, le CEN PACA et la SOPTOM.
« Depuis plus de 35 ans, la SOPTOM s’engage en faveur de la préservation des tortues dans le Var et dans le monde. Nous sommes très fiers de la confiance accordée par les Français qui nous soutiennent en achetant un billet de Mission Nature. Avec l’ensemble de nos partenaires, nous voulons relever ce nouveau défi pour la protection de la Tortue d’Hermann ! » conclut Sébastien Caron.