C’est l’une des conclusions de l’étude menée par le CRIOBE (Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement) qui a passé au crible les 1062 Aires marines protégées (AMP) recensées en Méditerranée. Ces AMP représentent 6 % de la Méditerranée - soit moins des 10 % visés à l’échelle internationale. Ses auteurs considèrent que les AMP jugées efficaces selon la méthode d’évaluation utilisée dans le cadre de l’étude ne couvriraient que 0,25% de la superficie de ces 1062 AMP.
D’une façon générale, l’étude constate une situation contrastée entre les pays de l’Union européenne et les autres et un manque de cohérence du réseau à l’échelle du bassin :
La priorité de la France a été d’acquérir des connaissances sur le milieu marin et de désigner un réseau d’AMP ambitieux en métropole et dans les outre-mer : 23,5 % en 2019 sur l’ensemble de ses eaux contre 1 % en 2007. Elle s’attache désormais à renforcer la gestion de ces AMP. L’étude du CNRS montre d’ailleurs une très bonne couverture du réseau d’AMP en Méditerranée française (+ 61 %, 2e pays au classement). Toutefois, le niveau de protection y est jugé « faible » par les auteurs de l’étude en raison d’une trop forte pression exercée par les activités de pêche sur l’écosystème marin.
Une AMP est un espace délimité en mer au sein duquel un objectif de protection de la nature à long terme a été défini et pour lequel un certain nombre d’actions sont mises en œuvre : suivis scientifiques, zones réglementées, surveillance, information du public...
Il existe plusieurs types d’aires marines protégées. Parmi les AMP les plus connues ou nombreuses, on peut citer les parcs naturels marins, les parcs nationaux et réserves, les sites Natura 2000 ou du patrimoine mondial de l’Humanité, les sanctuaires de mammifères marins, etc.
Réglementaires ou non, spécifiques ou pas, côtières ou au large, petites ou grandes, toutes ces AMP sont complémentaires et visent notamment la protection de la biodiversité marine.
En savoir plus
Certaines AMP induisent de la réglementation à leur création comme les réserves naturelles ou les parcs nationaux.
Quelques exemples :
D’autres AMP peuvent proposer ou accompagner la mise en œuvre de la réglementation voire contribuer à faire mieux respecter des mesures existantes telles que :
Il faut aussi souligner des avancées récentes de la réglementation pour mieux protéger la biodiversité marine (qui s’appliquent dans AMP) :
De nombreuses actions autre que de nature réglementaire contribuent aussi à faire évoluer les pratiques ou à réduire les pressions sur la biodiversité de Méditerranée : campagne de retrait d’engins de pêche dans certaines AMP de Méditerranée coordonnée par l’OFB, amélioration de la gestion dans les petites pêcheries de Méditerranée (Projet FishMPABlue2 piloté par le réseau Medpan), chartes de bonnes pratiques, actions de lutte contre les espèces non indigènes…
Des zones fortement protégées au cœur de la prochaine stratégie
L’étude du CRIOBE vient étayer l’objectif énoncé par le Président de la République de classer en AMP 30 % dont 10 % en protection forte des eaux françaises. La création en mer de zones fortement protégées constituera l’une des priorités de la prochaine stratégie nationale des aires protégées. L’OFB participe d’ores et déjà à l’identification de ces zones à enjeux écologiques forts. Le renforcement de la protection et l’efficacité de la gestion constituent l’une des recommandations émises par les parties prenantes lors du colloque national des aires marines protégées de Biarritz de 2019.
En savoir plus :