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Hauts-de-France

Restaurer les tourbières de la Haute-Somme

Mobilisation

Dans le cadre du nouveau jeu de grattage « Mission Nature », 20 projets de restauration de la biodiversité seront mis en œuvre. Retour sur le projet en faveur des tourbières de la vallée de la Somme, piloté par le Conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France.

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Christophe Lépine, président du Conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France
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« Ici, dans la vallée de la Somme, l’objectif est de recréer des zones de tourbières fonctionnelles sur le site naturel du Marais d'Etinehem-Méricourt et d’en faire une zone de quiétude pour la flore et la faune. Ce projet est structurant pour la préservation de notre patrimoine naturel exceptionnel. » explique Christophe Lépine, président du Conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France.

Orchis négligé, Utriculaire commune, Blongios nain, Gorgebleue à miroir, Aigrette garzette, Agrion joli... de nombreuses espèces rares et menacées ont élu domicile dans les tourbières et dépendent de cet écosystème. Ces zones humides où la végétation est abondante jouent également un rôle important sur le stockage du carbone et dans le cycle de l’eau.

Durant les derniers siècles, les activités humaines ont eu de lourds impacts sur les marais et tourbières de la Somme, notamment en raison de l’assèchement de ces milieux pour les exploiter ou les urbaniser. Le projet financé par Mission Nature permettra d'améliorer leur état écologique.

« Depuis 2022, nous travaillons avec la Commune d’Etinehem-Méricourt et les acteurs locaux pour créer et restaurer les milieux tourbeux de la vallée. En amont, nous avons réalisé un diagnostic environnemental pour évaluer l’état du site afin de connaître son potentiel écologique, les dysfonctionnements, les usages et identifier des mesures de restauration et de gestion. » détaille Christophe Lépine.

Si cette expertise a permis d’identifier un important potentiel de restauration des tourbières, elle a également mis en avant des dysfonctionnements qui ne permettent pas à ce potentiel de s’exprimer pleinement, comme la forte variation des niveaux d’eau ou la présence de peupliers, espèces trop gourmandes en eau.

« Pour mener à bien ce projet, il est nécessaire de remettre en place une gestion de l’eau adaptée et de recréer des milieux ouverts. Cela passe principalement par l’installation d’ouvrages hydrauliques ainsi que des opérations de déboisements et d’étrépage. » précise le président du Conservatoire d'espaces naturels.

Les marais et tourbières sont des milieux sur lesquels les interventions de restauration nécessitent une grande technicité car les sols sont fragiles et gorgés d’eau. La réalisation des travaux sera donc confiée à des entreprises spécialisées avec du personnel expérimenté et du matériel adapté. Ils devraient débuter au second semestre 2024 et s’achever en 2026.      

« Le soutien de Mission Nature va nous permettre de préserver et de restaurer ce site incroyable aux paysages à couper le souffle ! Nous n'aurions jamais pu le faire sans cette opération. » conclut Christophe Lépine.