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Un Gypaète barbu en détresse, retrouvé près de Tours et pris en charge par les inspecteurs de l’environnement de l’OFB

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Le 15 mai dernier, les inspecteurs de l’environnement du service départemental d’Indre-et-Loire ont eu la grande surprise de recueillir un Gypaète barbu immature, retrouvé épuisé par un particulier dans une parcelle agricole située dans la commune de Sorigny (37), non loin de Tours.

L’oiseau, non bagué et ne portant pas de balise, a immédiatement fait l’objet de premiers soins au centre tourangeau « Sauve qui plume », premiers soins qui ont permis aux inspecteurs de l’environnement de retirer un morceau de plastique de 40 cm de long coincé dans son gosier. Le jeune Gypaète a ensuite été acheminé dans la soirée jusqu’au centre de soins d’Hegalaldia spécialisé dans les grands rapaces et notamment dans le soin de cette espèce, à Ustaritz dans le Pays Basque (64), où il a pu être examiné de manière approfondie par  les soigneurs spécialisés. Souffrant d’une hypothermie prononcée, de dénutrition avancée et d’épuisement, il a été réhydraté et réchauffé, puis alimenté peu à peu. Une radiographie a mis ensuite en évidence un hamas de déchets en tout genre, notamment de petits fils de fer dans l’estomac de cet oiseau. Il fait actuellement l’objet d’un suivi quotidien, et lorsqu’il sera définitivement rétabli, il sera relâché dans le milieu naturel.

Cet acheminement a été rendu possible grâce à une excellente coordination entre les services des directions régionales Centre-Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine de l’OFB, de la DREAL Nouvelle-Aquitaine, de la LPO et du centre de soins Hegalaldia qui depuis sa création, a pu soigner  12 Gypaètes dont les 8 derniers ont pu être relâchés.

Espèce strictement nécrophage, le Gypaète barbu est l’une des quatre espèces de vautours présentes en France et le plus grand rapace d’Europe (2,60 à 2,90 m d’envergure). Le Gypaète barbu est plus communément appelé « le casseur d’os » car, si les os sont trop gros pour être ingurgité, il a l'habitude de les laisser tomber d'une hauteur de 50 à 100 mètres sur les flancs de falaise ou sur les pierriers afin d’en manger les débris.

Cette espèce fait l’objet depuis 10 ans d’un Plan national d’actions piloté par la DREAL Nouvelle-Aquitaine, sous l’autorité du Ministère de la Transition écologique et solidaire. Malgré les efforts entrepris depuis plus de 10 ans en Europe de l’Ouest pour restaurer ses populations, l’espèce est toujours considérée selon les critères UICN, comme « Menacée d’extinction ». Cependant, un regard par massif nuance cet état pour les populations présentes en France. Dans les Pyrénées, elle est classée « Vulnérable » alors que dans les Alpes et en Corse, elle est classée « Gravement menacée d’extinction ».

Cette observation en Indre-et-Loire s’inscrit dans le cadre d’un erratisme fréquent au mois de mai, qui peut conduire les jeunes oiseaux à des centaines de kilomètres de leur lieu de naissance (Alpes, Pyrénées, Massif Central). Ainsi, certains individus ont pu être observés par le passé aux Pays-Bas, et le 14 mai dernier au Havre (76). Après cette phase d’erratisme d’une durée variable, les oiseaux se sédentarisent en général vers l’âge de 4 ou 5 ans avant de se reproduire.