Une première campagne réussie pour le suivi du Puffin des Baléares

Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national d’actions en faveur du Puffin des Baléares, l’Office français de la biodiversité (OFB) et ses partenaires ont mené avec succès une opération de suivi de l’espèce au sud de la Bretagne.

Le Puffin des Baléares (Puffinus mauretanicus) est une espèce endémique de l’archipel espagnol qui estive en France sur les côtes Atlantique et de la Manche, de juin à octobre.
Avec une population estimée à 25 000 individus, il est considéré comme l’oiseau marin le plus menacé d’Europe.
Pour essayer d’enrayer le déclin de cette espèce, la France a lancé un Plan national d’actions (PNA) en 2021. Ce PNA est animé par l’Office français de la biodiversité.

Une première campagne d’acquisition de données a été organisée du 15 au 31 août dans le Mor Braz par l’OFB, le CNRS, le LIENSs, le Northern New Zealand Seabird Trust et l’association SKRAVIK.
Pour la mener à bien, les agents se sont répartis en deux équipes. La première était responsable de la capture des oiseaux et la seconde était chargée d’effectuer des prélèvements et d’équiper les individus de balises GPS.

Une méthode novatrice

Lors d’une première tentative il y a une dizaine d’années, quelques individus avaient été capturés en vol à l’aide d’une grande épuisette. Cette méthode s’était révélée peu efficace en termes de nombre de captures et avait été jugée trop dérangeante pour l’espèce.

Au total, 30 individus ont pu être capturés, soit le nombre maximum autorisé par le Centre de recherches sur la biologie des populations d'oiseaux (CRBPO).

Une fois capturés, des prélèvements de plumes et de sang ont été effectués par le LIENSs sur les Puffins des Baléares à bord d’un catamaran de l’association SKRAVIK qui a assuré le support technique et logistique.
Les analyses permettront de caractériser leur régime alimentaire mais aussi d’évaluer leur niveau de contamination par les métaux lourds et polluants organiques.
10 individus ont également été équipés de balises GPS-GSM par le CNRS pour pouvoir suivre leurs déplacements après avoir été relâchés. Ce suivi télémétrique a notamment pour objectif de spatialiser les zones fonctionnelles de l’espèce, d’évaluer la dépendance des puffins aux rejets de pêche pour se nourrir ainsi que d’étudier les impacts des parcs éoliens en mer situés dans la zone ou sur leurs trajets.

Au vu des excellents premiers résultats, cette campagne devrait être renouvelée chaque année sur une durée de 5 ans. Les données récoltées permettront de mettre en place des mesures de gestion efficaces pour protéger le Puffin des Baléares. La nouvelle méthode de capture pourra également être déployée sur d’autres opérations de suivi d’oiseaux marins, partout en France.