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Biodiversa+, le partenariat européen pour la biodiversité (2021-2028)
Connaissances, données & diagnostics
Espèces
Europe
Biodiversa+ est le partenariat européen cofinancé pour la biodiversité. Il vise à améliorer les connaissances et la surveillance de la biodiversité pour en augmenter l'impact sur la société et les politiques à travers l’Europe. L'objectif est d’associer la science, les politiques publiques et la surveillance sur le terrain pour mettre en place des changements transformateurs. Les 84 partenaires sont des agences de financement de la recherche et des acteurs des politiques environnementales de 41 pays. Parmi les 5 français, l’Office français de la biodiversité (OFB) participe à toutes les actions de surveillance, et en pilote trois.
Durée du projet : 7 ans
Porteur(s) du projet : Consortium Biodiversa+ dont fait partie l’Office français de la biodiversité
Dernière mise à jour : 7 octobre 2025
Partenariat Biodiversa + : des acteurs nombreux autour d'objectifs ambitieux
Ce partenariat cofinancé par la Commission européenne s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l'Union européenne (UE) pour la biodiversité à l'horizon 2030, qui ambitionne de mettre la biodiversité européenne sur la voie du rétablissement d’ici à 2030. Grâce à l’appui de la Commission européenne et des membres du partenariat, Biodiversa+ dispose d’un budget supérieur à 800 millions € sur 7 ans (2021–2028). Il s'incrit dans le cadre du prograrmme Horizon Europe.
Le partenariat rassemble actuellement 84 partenaires, agences de financement de la recherche et acteurs des politiques environnementales, Ministères de l’environnement et Agences de protection de l’environnement notamment, de 41 pays. En plus de l’Office français de la biodiversité (OFB), la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires (MTECT), l’Agence nationale de la recherche (ANR) et le Ministère français de lʼEnseignement supérieur, de la recherche et de lʼinnovation (MESRI) complètent la représentation française dans le partenariat.
Des activités en réponse à 5 objectifs principaux
Planifier et soutenir la recherche et l'innovation sur la biodiversité grâce à une stratégie commune, des appels à projets de recherche annuels conjoints et des activités de renforcement des capacités
Mettre en place un réseau de dispositifs harmonisés pour améliorer la surveillance de la biodiversité et des services écosystémiques à travers l'Europe
Soutenir l’acquisition de connaissances de haut niveau pour le déploiement de solutions fondées sur la nature et la valorisation de la biodiversité dans le secteur privé
Assurer un soutien scientifique efficace à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques publiques en Europe
Renforcer la pertinence et l’impact de la recherche paneuropéenne sur la biodiversité dans un contexte mondial
chercheurs
collectivités
organisations non gouvernementales
professionnels de la biodiversité
En s'appuyant sur les programmes de surveillance nationaux et régionaux et sur le développement de nouveaux programmes transnationaux, Biodiversa+ vise à améliorer et harmoniser en Europe la surveillance de la biodiversité et des services écosystémiques, dans les habitats terrestres, dulcicoles et marins d'Europe.
Cet objectif porte sur un élément clé : établir un réseau transnational de dispositifs de surveillance de la biodiversité répondant à des priorités liées à la recherche et l’innovation ainsi qu’aux politiques publiques.
L'implication de l'OFB y est particulièrement forte.
L'OFB, acteur majeur des activités « surveillance » du partenariat
Les activités de cet objectif sont organisées en différentes thématiques liées entre elles, sous la responsabilité du Ministère de l’environnement de la Finlande. Les partenaires actifs viennent de 22 pays différents et sont soit des ministères de l’environnement, soit des agences de protection de l’environnement comme l’est l’OFB.
L’OFB participe à toutes les tâches liées à la surveillance, et porte trois d’entre elles (en bleu) :
identification des priorités de surveillance,
définition d’indicateurs communs,
harmonisation des protocoles de suivi de la biodiversité,
harmonisation des bases de données et l’interopérabilité des données,
développement de nouvelles technologies,
développement des sciences participatives,
utilisation des résultats de la surveillance par la recherche et les décideurs,
construction d’un réseau de surveillance transnationale,
planification à long terme de la surveillance,
déploiement des études pilotes,
développement d’études pilotes candidates.
L’OFB pilote également le groupe de travail pour le développement d’un tableau de bord de la surveillance (BioDash). Cette page présente plus en détail les activités de Biodiversa+ dans lesquelles l’OFB est moteur.
Zoom sur...
Les priorités portent sur des thèmes orientant les activités de Biodiversa+ afin de mieux soutenir la surveillance transnationale de la biodiversité, en lien avec les besoins de la recherche, de la société et des politiques publiques. L’OFB mène cette tâche afin d’établir et réviser périodiquement les priorités de surveillance pour le partenariat.
Douze priorités encadrent les orientations du partenariat, ainsi qu’un sujet spécial pour les Activités transversales (voir image). Depuis 2023, cinq nouvelles priorités ont été ajoutées pour aboutir à la liste suivante : aires protégées, biodiversité marine, biodiversité du sol, biodiversité urbaine, chauves-souris, composition génétique, espèces communes, espèces exotiques envahissantes, habitats, insectes, maladies de la faune, zones humides.
Biodiversa+ soutient l'interopérabilité et l'harmonisation des protocoles de surveillance de la biodiversité et des bases de données, afin d'unifier les programmes de surveillance de la biodiversité à travers l'Europe.
L’OFB mène cette tâche, avec un intérêt particulier porté à l'identification :
des composantes minimales pour établir un programme de surveillance de la biodiversité permettant une inclusion à différentes échelles,
des différentes communautés thématiques transnationales existantes (e.g. oiseaux, mammifères marins, pollinisateurs, etc.), constituant l’échelle la plus pertinente pour mettre en œuvre l’harmonisation des protocoles,
des meilleures solutions pour l'interopérabilité des données et le stockage des données en Europe.
BioDash : un tableau de bord européen des dispositifs de surveillance, basé sur les variables essentielles de la biodiversité (EBV)
Le nombre de dispositifs de surveillance de la biodiversité en Europe est énorme, et il peut être difficile de s’y retrouver : quelles espèces et écosystèmes sont suivis, par qui et comment, et où peut-on trouver les données et résultats issus de ces suivis ? L’OFB pilote le développement d’un outil qui listera de manière organisée les dispositifs de surveillance européens, et ainsi permettre :
d’accéder à des « fiches dispositifs » descriptives ainsi qu’aux résultats produits en termes d’EBV,
d’avoir une vision synthétique des programmes de surveillance de la biodiversité au niveau européen et de créer un réseau entre les acteurs, encourageant notamment l’harmonisation des dispositifs.
Le développement n’en est encore qu’aux premières phases d’évaluation des besoins et des fonctionnalités, et vise un outil opérationnel d’ici 2028.
Biodiversa+ encourage la création d'un réseau transnational de schémas nationaux de surveillance de la biodiversité, en concevant conjointement la gouvernance transnationale des schémas nationaux et infranationaux.
Un élément clé de cet objectif est la connexion avec des initiatives telles qu'EuropaBON, la Commission européenne, l'Agence européenne pour l'environnement (AEE), GBIF et le groupe ad-hoc de surveillance de la biodiversité du Centre de connaissances sur la biodiversité.
Le projet EuropaBON s’est notamment conclu sur la proposition de mise en place d’un centre européen de coordination de la surveillance de la biodiversité, et une version pilote de ce centre doit être lancée dans les mois à venir par la Commission européenne.
En cohérence avec ce projet, Biodiversa+ accompagne l’élaboration de lignes directrices pour la mise sur pied de centres nationaux de coordination de la surveillance de la biodiversité. Ces centres sont imaginés pour être équivalents d’un pays à l’autre et pour fonctionner comme homologues du centre européen. Les travaux de l’OFB pour mettre au point le centre français de coordination viennent de débuter.
L’OFB participe à quatre études pilotes sur les six actuellement lancées, et porte l’une d’entre elles (EuRockFish).
L'étude comporte 2 volets : plantes et insectes nocturnes.
Objectif
Tester le déploiement d’un dispositif semi-automatisé de détection des espèces exotiques envahissantes à travers l’Europe.
Protocole
Le dispositif est composé :
d’une caméra embarquée sur voiture pour la surveillance des espèces de plantes exotiques envahissantes le long des infrastructures de grands linéaires (routes, chemins de fer, canaux),
de caméras fixes type piège-photo lumineux pour la surveillance des espèces d’insectes envahissantes.
Depuis 2023, 20 espèces de plantes (terrestres et aquatiques) et 10 espèces d’insectes sont suivies.
En Europe
Sous la coordination du Danemark, 10 pays contribuent initialement au projet, chaque pays dispose d’une caméra pour les plantes et de trois caméras pour les insectes. En 2024, la Belgique a rejoint à son tour l’équipe.
En France
L’implémentation de l’étude en France est pilotée par l'OFB, plus précisément la direction de la Recherche et de l'appui scientifique (Dras).
Pour le volet plantes, l’étude se fait en partenariat avec la direction générale des Infrastructures, des transports et des mobilités du MTECT, le réseau des directions interdépartementales des routes (DIR), les conservatoires botaniques nationaux (CBN) et le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema). Ce projet a également pour ambition de proposer un outil aux gestionnaires sur le terrain pour accompagner la gestion des plantes sur le réseau.
Pour le volet insectes, l’étude fait appel aux experts de l’association Oreina sur les lépidoptères en France.
Tester le déploiement d’un dispositif harmonisé de suivi de la biodiversité des sols à l’échelle européenne.
Protocole
Il est inspiré des protocoles Soil Bon et Soil Bon Foodweb. Cette étude pilote vise les forêts « proches de l’état naturel ».
Les groupes échantillonnés sont la macrofaune du sol (vers de terre, insectes, myriapodes...) par test-bêche (prélèvement et tri d’un volume de sol), la macrofaune active de surface (carabes, araignées...) par piège Barber, les micro-organismes par metabarcoding (ADN environnemental) et la flore (identification + recouvrement). L’échantillonnage a lieu deux fois par an, au printemps et à l’automne.
En Europe
Dix partenaires issus de pays différents participent à cette étude : la province autonome de Bolzano, en Italie, qui coordonne le projet et assure l’identification et les analyses des échantillons, la Belgique, le Danemark, la France, Israël, les Açores au Portugal, la Slovaquie et la Turquie, auxquels se sont ajoutés l’Allemagne depuis l’automne 2023 et la Suède depuis 2024.
En France
L’implémentation de l’étude en France est pilotée par l'OFB, plus précisément la DRAS. Douze sites ont été échantillonnés en France (deux sites en 2023 uniquement, cinq en 2023 et 2024, et cinq en 2024 uniquement), en collaboration avec le Réseau de mesures de la qualité des sols (RMQS Biodiversité).
Cette étude pilote s'inscrit dans le cadre de la thématique gouvernance évoquée plus haut, avec un travail spécifique sur 12 mois pour préciser les modes de gouvernance existants chez les différents partenaires de l’étude.
Objectif
Comprendre l’organisation générale des programmes de surveillance de la biodiversité (espèces et habitats, tous milieux confondus) et la façon dont les standards de données permettent une meilleure utilisation des données issues de la surveillance.
Ce projet a permis d'analyser la gouvernance (ses dimensions à la fois structurelle et stratégique) de la surveillance de la biodiversité en France, et de regarder comment s’articulent les activités de surveillance faites sur différents milieux (terrestres, marins, eaux douces) et à différentes échelles.
En Europe
Sous la coordination du ministère de l’Environnement finlandais, 10 pays et régions participaient à cette étude. Chaque partenaire a produit un rapport synthétisant l’organisation de la surveillance dans son pays ou sa région, ainsi que les modes de gestion des données de biodiversité. Une analyse comparative a ensuite été réalisée, concernant par exemple le niveau de centralisation, ou le nombre d’acteurs impliqués dans la surveillance.
En France
L’implémentation de l’étude en France était pilotée par l'OFB, plus précisément la direction Surveillance, évaluation et données (DSUED).
De nombreux entretiens ont été réalisés auprès des acteurs de la surveillance (OFB, Muséum national d'histoire naturelle, Direction de l'eau et la biodiversité du MTECT, Observatoire national de la biodiversité, etc.) et un séminaire a été organisé (août 2023, Paris) pour rassembler ces acteurs et initier la formation d'un réseau « surveillance inter-milieux ».
L’étude s’intéresse aux peuplements de poissons des milieux côtiers rocheux et récifaux, objet de plusieurs politiques publiques internationales, de la Directive-cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM) à plusieurs conventions marines (Convention Ospar pour la protection du milieu marin de l'Atlantique Nord-Est, Convention d’Helsinki pour la mer Baltique, Convention de Barcelone pour la mer Méditerranée).
Objectif
Tester, entre six partenaires, une stratégie de suivi des poissons rocheux qui soit coordonnée et harmonisée à l’échelle européenne, afin de remédier à l’absence de coordination et plus généralement de données sur le long terme.
Protocoles
L’étude a démarré en 2024 et s’appuie sur :
deux approches traditionnelles complémentaires : recensement visuel en plongée et pose de stations vidéos sous-marines appâtées,
une approche novatrice de metabarcoding s’appuyant sur l’utilisation d’ADN environnemental.
Ces trois méthodes seront homogénéisées et intercalibrées entre partenaires afin de développer une stratégie de suivi sur le long terme reposant sur leur complémentarité.
En Europe
Sous la coordination de la France, six partenaires participent activement à cette étude couvrant à la fois :
la façade atlantique : Norvège, Danemark, France, Espagne,
la façade méditerranéenne : Espagne, France, Turquie, Israël.
En France
L’étude est menée par l'OFB, plus précisément la DSUED et Patrinat, qui déploie en France les protocoles choisis sur les deux façades concernées.
L’OFB suit également le développement de 2 autres études pilotes :
des stations automatisées de suivi de la biodiversité,
une harmonisation du suivi des habitats de prairie et de zones humides.
En septembre 2022, Biodiversa+ a lancé un appel à projets de recherche baptisé « BiodivMon : Améliorer la surveillance transnationale des changements de la biodiversité et des écosystèmes pour la science et la société », cofinancé en France par l’OFB et l’ANR.
Trois thèmes principaux étaient abordés :
développer et harmoniser les méthodes et outils de collecte et de gestion des données de surveillance de la biodiversité,
combler les lacunes en matière de connaissances sur l'état, la dynamique et les tendances de la biodiversité,
réutiliser les données de surveillance déjà collectées.
Un comité indépendant a évalué 262 dossiers déposés, chacun regroupant des structures issues d’au minimum trois pays différents. Au final, 33 projets de recherche ont été retenus, avec un financement total de plus de 46 millions d'euros.
L’enveloppe budgétaire allouée par l’OFB cofinance 4 projets, déployés en partie sur le sol français et dont la mise en œuvre a débuté au printemps 2024 :
SoilRise (avec des partenaires issus d’Allemagne, d’Autriche, de Pologne, d’Irlande et de France) : sciences participatives pour la surveillance des sols,
NorTrack (avec des partenaires issus d’Irlande, de Belgique, de Norvège, de France, du Danemark, de Suède et du Canada) : analyse de données acoustiques pour la surveillance marine,
Bioboost+ (avec des partenaires issus d’Italie, des Pays-Bas, de Norvège, de Grèce, de France, d’Espagne et d’Israël) : analyse de données d’image et de vidéo pour la surveillance marine,
TabMon (avec des partenaires issus de Norvège, des Pays-Bas, de France et d’Espagne) : analyse de données acoustiques pour la surveillance des oiseaux.
En plus de son implication dans les activités propres du partenariat, l’OFB déploie des ressources en appui à la surveillance nationale selon plusieurs axes.
Structurer, développer, harmoniser les suivis
Développer les variables essentielles de biodiversité (connues sous l’acronyme anglais EBV pour Essential biodiversity variables)
Tester de nouvelles méthodes et analyses
Améliorer la gestion des données
Cet appui cible les suivis terrestres et marins, hexagonaux et d’outre-mer, passés, en cours ou en développement, sur les espèces et les habitats, sur des sujets conceptuels, d’ingénierie informatique, de développement méthodologique ou de coordination avec les acteurs. Il représente 15 à 20 emplois en contrats à durée déterminée.