Les transitions écologiques et sociétales exigent une transformation en profondeur de nos modes de vie, de nos politiques et de nos économies. Pour faire face aux crises environnementales et sociales, l’Office français de la biodiversité (OFB) et ses partenaires produisent des connaissances scientifiques et techniques, appuyant l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques et les acteurs, du local au national. L’objectif : favoriser des changements durables et partagés, à toutes les échelles, pour renforcer notre résilience collective en préservant la biodiversité.
Pourquoi accompagner et favoriser les changements ?
Les enjeux liés à la biodiversité ne peuvent pas être envisagés séparément : ils sont intimement liés à ceux du climat, de l’eau, de l’alimentation et de la santé. Ces cinq dimensions forment un ensemble cohérent où chaque action entreprise dans l’un de ces domaines a des répercussions sur les autres. Agir de façon isolée risquerait d’aggraver certains déséquilibres ou de déplacer les problèmes plutôt que de les résoudre.
Initier un « changement transformateur »
L’IPBES souligne la nécessité de changements transformateurs pour inverser la perte de biodiversité et atteindre un avenir durable.
L’objectif est de modifier radicalement les façons de penser, d’agir et de structurer les systèmes. Ce sont des évolutions permettant de s’attaquer aux causes profondes de la crise écologique et d’ouvrir la voie vers une société plus juste, durable et résiliente.
Une vision intégrée et prospective s’impose
Penser les transitions dans leur globalité permet d’anticiper les conséquences à long terme et de maximiser les bénéfices communs. Cette approche réduit le risque d’effets imprévus et contraires, et facilite l’articulation entre les nombreuses composantes.
Un large périmètre : l’affaire de tous et partout
L’accompagnement des changements concerne tous les milieux et l’ensemble du territoire, qu’il s’agisse des aires protégées ou de la biodiversité ordinaire qui nous entoure. Cette approche inclut également les services que la nature rend dans les villes, contribuant à la qualité de vie et au bien-être des habitants.
Cette démarche s’adresse à tous les publics, chacun est concerné et joue déjà un rôle à travers ses actes quotidiens. Chacun peut agir sur ses propres choix, jusqu’à s’impliquer pour contribuer à l’avenir individuel et collectif dans sa préservation. Sensibiliser aux enjeux, considérer nos liens avec le vivant et donner les moyens d’agir sont des étapes clés pour accompagner la transition vers des pratiques durables.
Les changements nécessaires pour préserver la biodiversité et lutter contre le changement climatique doivent être envisagés à toutes les échelles : individuelle, professionnelle, locale, nationale et mondiale.
Chaque acteur, qu’il soit citoyen, entreprise, collectivité, association ou État, a un rôle à jouer dans cette transformation.
Comment accompagner : des leviers d’actions pour repenser nos systèmes
Les changements transformateurs impliquent une réorganisation profonde de nos systèmes économiques, technologiques et sociétaux, afin de les rendre compatibles avec les limites planétaires et les besoins humains. Ils nécessitent une vision à long terme, une gouvernance inclusive et une mobilisation collective.
Des leviers de mobilisation pour accompagner les transformations
- Information scientifique et technique : diffuser les connaissances sur les enjeux environnementaux et les solutions possibles, afin de permettre à chacun de se les approprier et d’agir.
- Incitations extérieures : mettre en place des politiques publiques, des dispositifs économiques et juridiques qui encouragent les comportements favorables à la biodiversité et au climat, tels que les réglementations, les subventions, les taxes ou les labels.
- Approches sensibilisation : développer des liens affectifs et sensoriels avec la nature, en valorisant les paysages, les traditions, les récits et les imaginaires, afin de susciter l’envie de préserver le vivant et de renforcer le sentiment d’appartenance à un écosystème commun.
Ces leviers doivent être adaptés aux contextes locaux et aux spécificités des publics concernés, en tenant compte des inégalités sociales, culturelles et économiques.
Un constat : entre savoir et agir, le chemin n'est pas si simple
L’information scientifique, les faits établis, devraient fonder toute prise de décision. Pourtant, cette seule logique argumentative (sensibilisation, partage d’informations objectives) ne suffit pas à induire des changements individuels ou collectifs. Diffuser les connaissances ne garantit pas le passage à l’action.
Nos attitudes, nos choix, ne sont pas conséquences d’arbitrages rationnels simplement issus de l’acquisition ou la mobilisation de connaissances factuelles. Nos comportements sont le fruit d’une multitude de biais cognitifs, influencés par nos éducations, personnalités, vécus, facteurs culturels, etc.
Ainsi les pratiques actuelles de diffusion se révèlent inefficaces, face au progrès de la mésinformation / désinformation, des croyances irrationnelles, des discours conspirationnistes, ainsi que de la remise en question croissante de l’expertise et de la parole scientifiques.
D’autres logiques d’action sont nécessaires pour entraîner une modification de comportements.
Approfondir : 4 approches complémentaires
Accompagner les changements et les politiques publiques, c’est proposer une porte d’entrée transversale pour comprendre et mobiliser l’ensemble des ressources, outils et connaissances nécessaires à la transition écologique. Cette rubrique aide à articuler les différents leviers d’action, depuis la mise en œuvre des politiques publiques jusqu’à la mobilisation des acteurs, en passant par les relations au vivant et les enjeux des filières économiques.
Mettre en œuvre les politiques publiques
Présentation des dispositifs, outils et ressources pour décliner les politiques environnementales.
Qu'en est-il de nos relations avec le vivant ?
Une meilleure considération du reste du vivant est un des principes fondamentaux pour conduire aux changements transformateurs selon l’IPBES. Présentation des démarches conduites et soutenues par l’OFB en ce sens.
Comprendre et éclairer les décisions grâce aux leviers sociétaux, économiques et réglementaires
Analyse des rôles, interactions et mécanismes économiques ou de gouvernance qui influencent les décisions collectives.
Des filières économiques à enjeux
Présentation des secteurs économiques clés (énergie, agriculture, infrastructures…) et des pressions qu’ils exercent sur la biodiversité, avec des pistes pour concilier développement et préservation.
Les expertises : fournir les analyses scientifiques en réponse à une question
Les experts de l'OFB et d'autres établissement scientifiques sont sollicités sur des sujets précis, afin de fournir les éléments disponibles en appui aux décisions politiques.
IPBES - Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques
L'IPBES a été créée en 2012 auprès de l'ONU-Environnement sur le modèle du GIEC. Ce rassemblement de 132 pays a pour mission d'évaluer au niveau mondial l'état de la biodiversité et des services rendus par les écosystèmes aux sociétés humaines, en réponse aux demandes des décideurs politiques, avec un appui particulier auprès des pays émergents.
L'OFB apporte son soutien financier à l'IPBES et au comité français de l'IPBES.
Espèces exotiques envahissantes (2023)
- Résumé à l'intention des décideurs de l'évaluation thématique des espèces exotiques envahissantes et de la lutte contre leur prolifération (mai 2024)
- Ensemble des documents : www.ipbes.net/ias