Limiter nos éclairages extérieurs

  • Prendre soin des espèces et des espaces

Nos nuits sont de moins en moins noires. Dans les rues, jardins, les allées, les balcons ou les cours d’immeubles, nos lumières restent souvent allumées, toute la nuit. 

Or la majorité des êtres vivants ne sont actifs que la nuit. Quand on éclaire partout, tout le temps, on bouleverse leur monde et habitudes, on nuit notamment à la chasse et à la reproduction de ces espèces. Les insectes se désorientent et tournent jusqu'à épuisement autour des sources lumineuses. Puisqu’une part de la pollution lumineuse vient de nos usages individuels, faire des choix éclairés pour nos luminaires extérieurs, ce n’est pas seulement retrouver les étoiles dans le ciel — c’est aussi préserver la vie qui dépend de l’obscurité.

Des idées pour agir

  • Je n’éclaire que si c’est vraiment utile (un chemin, une entrée, … ).
  • J’installe un détecteur de présence et choisis un modèle fiable, bien orienté, et peu puissant.
  • J’éteins en cœur de nuit, surtout en été, pour laisser les espèces nocturnes vivre, chasser et se reproduire sans être dérangées.
  • Je choisis une lumière douce et ambrées jaunes/oranges dont la température de couleur maximale autorisée est de 3000 k.
  • Je dirige mes luminaires vers le sol, jamais vers le ciel ou les végétaux. J’éclaire là où c’est nécessaire, et rien de plus.
  • J’invite mes élus à ouvrir une étude pour réduire les impacts de la pollution lumineuse et à économiser l’énergie.
     

Les (é)co-bénéfices

🦋 Je protège la biodiversité

Moins de lumière, c’est plus de vie nocturne préservée.

💲 Je fais des économies

Moins d’éclairage, c’est moins d’équipement, moins d’entretien, moins de dépenses. 

🌡️ Je limite le changement climatique

En réduisant l’usage de l’éclairage, je limite les besoins en production et consommation d’énergie.

Pourquoi c’est important ?

L’éclairage extérieur est souvent synonyme de confort et de sécurité. Il rassure, permet de se déplacer facilement la nuit. Dans l’espace public comme dans nos jardins, il fait partie de notre quotidien.

Aujourd’hui, plus de 68 % des Français vivent dans une maison individuelle, selon l’INSEE. Ces maisons disposent souvent d’un espace extérieur. On peut en déduire que des millions de foyers possèdent un ou plusieurs points lumineux en extérieur, activés dès la tombée de la nuit, par confort, sécurité ou habitude. 
Il est facile d'installer des éclairages LED solaires dans son jardin ou sur son balcon, pensés comme économiques et écologiques. Mais ces éclairages peuvent perturber la faune nocturne, malgré leur faible impact sur la facture d'électricité.

Nombre d’espèces nocturnes, comme les chauves-souris ou les amphibiens, fuient ces éclairages qu’elles perçoivent comme une menace. En les empêchant de chasser, de se déplacer ou de se reproduire, la lumière fragmente leur territoire. Les oiseaux migrateurs, qui s’orientent grâce aux étoiles, sont désorientés par les halos lumineux, ce qui entraîne des collisions, des erreurs de trajectoire ou un épuisement fatal. La pollution lumineuse affecte également les plantes. Elles gardent leurs feuilles plus longtemps lorsqu’elles sont exposées à la lumière, les rendant plus vulnérables au froid et aux parasites.

Préserver la nuit, c’est aussi favoriser les chauves-souris, grandes mangeuses de moustiques !

En chiffre

Le saviez-vous ?

85 % du territoire métropolitain est exposé à un niveau élevé de pollution lumineuse. Naturefrance.fr

Politique publique

  • Les préenseignes lumineuses doivent être éteintes entre 1 heure et 6 heures du matin.
  • Les collectivités doivent aujourd’hui utiliser une lumière chaude (< 3000 K), dirigée vers le sol, de faible intensité et beaucoup applique l'extinction en cœur de nuit. 

Ils le font déjà

La métropole de Lille mène des recherches sur la Trame noire et la connectivité écologique nocturne. Une étude sociologique montre que beaucoup de citadins sont prêts à éteindre pour protéger la vie sauvage. Une luciole pour penser l'éclairage urbain différemment - Article de la semaine - Le Châtillon