Les aires éducatives permettent aux élèves de gérer un petit espace naturel, marin ou terrestre, près de leur école. Accompagnés par leurs enseignants et des acteurs de terrain, ils observent, décident et agissent ensemble pour mieux connaître et préserver leur territoire.
Dernière mise à jour : 19 septembre 2025
Qu'est-ce qu'une aire éducative ?
Une aire éducative est un petit territoire naturel géré de manière participative par les élèves d’une école, d'un collège ou d'un lycée. Encadrés par leurs enseignants et une structure de l’éducation à l’environnement, les élèves se réunissent sous la forme d’un « conseil des enfants » et prennent toutes les décisions concernant leur aire éducative.
Ce concept est né en 2012, aux Marquises (Polynésie Française), de l’imagination des enfants de l’école primaire de Vaitahu qui ont souhaité protéger la baie se situant devant leur école. Une aire éducative peut être marine ou terrestre : on parle d’une AME (aire marine éducative) ou d’une ATE (aire terrestre éducative).
Ce projet éco-citoyen s'inscrit pleinement dans la dynamique de l'enseignement scolaire. Il s'adresse aux classes de CE2, de cycle 3 (CM1, CM2, 6e), 4 (5e, 4e, 3e) et de lycées.
Durée : 6 min 27 sec
Vidéo YouTube [Vidéo - Les aires éducatives]Cette vidéo présente le programme d’aire éducative.
Une vidéo nous montre des adventices dans un champ.
Texte à l’écran : Les aires éducatives – quand des enfants s’emparent d’un petit espace de nature
Une enfant marche dans le champ en direction de la mer.
Texte à l’écran : « Mélina – En CM2 à Trégunc »
Mélina : J’adore habiter à côté de la mer. Je suis très sensible à ça, quand t’es à la mer t’entends le bruit des vagues, ça t’apaise, c’est vraiment trop bien. J’adore cet endroit.
Mélina est debout face à la mer, yeux fermés.
Mélina : Mon truc favori, c'est vraiment de fouiller les petites espèces d'animaux dans les rochers.
La caméra nous montre l’océan au large, et zoom sur un crabe et une étoile de mer.
Mélina : J'ai découvert plein d'espèces. Et en faisant des recherches sur une étoile de mer, j'ai découvert que quand elle avait perdu une de ses tentacules, elle repoussait après. Et vraiment, ça me fascine, ça.
Changement de scène, un autre enfant apparaît grimpant sur les rochers.
Texte à l’écran : « Maxime – en CM2 à Trégunc »
Maxime : J'aime bien surtout escalader les rochers, c’est ça que j’aime bien. Pour arriver tout en haut, voir l'horizon.
Maxime, debout en haut des rochers, regarde la mer. Le plan change sur une vue en plongée de la cour d’une école publique pendant la récréation. On voit ensuite une salle de classe, avec une maîtresse en plein cours.
La maîtresse s’adresse à ses élèves : L’atelier paysage, si jamais vous terminez assez tôt, rien ne vous empêche de rejoindre …
Un élève : Je pense qu’on a assez pollué comme ça, donc il faut essayer de trouver un moyen et de pas continuer.
Une élève, face caméra : On sait qu'on préserve un peu l'environnement selon ce qu'on fait. Je pense que je peux agir, et surtout si on est plusieurs à agir et à faire plein de petits gestes chaque jour. Et après, on essaie de trouver une idée pour que tout le monde s'y intéresse.
Les élèves sont filmés en classe, levant la main, prenant la parole devant la classe.
Une élève, filmée face caméra : L'air marine éducative, ça sert à protéger la nature et à connaître les plages qui sont près de chez nous.
La caméra filme la maîtresse, interviewée.
Texte à l’écran : « Béatrice Ponthieu, directrice de l’école René Daniel »
Béatrice Ponthieu, s’adressant à la caméra : Une aire marine éducative, ou une aire terrestre éducative, c'est le même principe, c’est une petite zone d'un espace naturel qui est cogérée entre une école, la mairie, la commune, et des référents du secteur environnemental.
Les élèves sont filmés levant la main, bougeant les tables, prenant des notes …
Béatrice Ponthieu : Donc c'est tous ces intervenants-là qui définissent une petite zone sur laquelle ils vont faire des propositions, que ce soit au niveau de la préservation de certaines espèces, au niveau de l'information des visiteurs, des touristes, là où on habite nous.
Les élèves changent la disposition des tables et des chaises pour se préparer au Conseil de la mer. Ils placent les chaises en cercle.
Texte à l’écran : « Conseil de la mer de l’école René Daniel »
Zoé : Je déclare le Conseil à la mer ouvert. Je m'appelle Zoé et je serai présidente.
Certains élèves lèvent la main.
Un élève : Moi, je proposais de faire un jeu de sept familles des animaux du littoral.
Une adulte : Ça pourrait être intéressant qu’il soit dans le ludothèque, je ne sais pas si vous le voyez passer de temps en temps. Comme il vient sur les plages pendant l’été…
La caméra nous montre le Conseil de la mer : élèves et adultes, assis en cercle, discutent, partagent des papiers, réfléchissent, débattent …
Une élève : Le Conseil à la mer, je trouve ça assez bien parce que c'est quelque chose qui permet d'améliorer les idées des autres pour qu'elles plaisent à tout le monde. Des fois, les enfants ont des idées plus riches, des fois, les adultes ont des idées plus riches aussi. Ils peuvent mélanger leurs idées et voir ce que ça donne. Comme ça, on peut faire le tri entre ce qui est possible de faire et ce qui n'est pas possible de faire.
Zoé : Qui vote pour l’action une ?
Quelques personnes lèvent la main. Un élève se lève pour compter les mains levées.
Béatrice Ponthieu : Dans le Conseil à la mer, les adultes présents respectent les mêmes règles que les enfants. Et c'est le lieu où on va faire le point sur ce qui a été fait et puis envisager les actions futures qu'on aimerait mener.
La caméra nous montre le littoral rocheux à marée basse, avec les enfants cherchant des espèces parmi les rochers et les mares créent par la marée.
Béatrice Ponthieu : C'est une manière de faire l'école différemment. Les enfants sont super impliqués. Ils sont à fond pour apprendre, partager. Ils ont envie que tout le monde sache ce qu'ils ont appris et voir leur environnement proche finalement avec un autre œil.
Un enfant montre à la caméra un petit poisson trouvé dans une mare. Ils sont ensuite réunis en groupe autour de boîtes « Mollusques », « Crustacés », « Cnidaires » où ils classent leurs trouvailles. Un crabe est filmé tenant un crabe plus petit dans sa pince. Puis, changement d’ambiance, on se retrouve dans une forêt et un panorama sur un village.
Texte à l’écran : « Aire terrestre éducative de Saint-Sylvestre. »
Une adulte, non montrée à l’écran : Au départ, il y a eu les aires marines éducatives, puis les aires terrestres éducatives. Nous ici en Limousin, c'est vrai que c'est un paysage très boisé. Ce qui est intéressant, c'est le fait que ce soit une zone humide tout près de l'école.
Un cours d’eau est filmé. On voit des enfants attroupés autour du ruisseau et recueillir des éléments dans des petits boîtes.
Texte à l’écran : « Bérangère Ducastelle, professeure des écoles »
Bérangère Ducastelle, face caméra : Les enfants sont en immersion totale. Ils sont dans une démarche scientifique d'exploration, d'analyse, de tri des données.
On voit les enfants avec des fiches d’identification d’espèces à la main, discuter avec la référente travaillant au Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine.
Bérangère Ducastelle : Ce matin, ils sont accompagnés par Murielle. Moi, je sais que personnellement, ce qui me manquait, c'était les compétences scientifiques. Donc là, on bénéficie de l'aide de gens compétents.
Texte à l’écran : « Murielle Lencroz – Conservatoire d’espaces naturels Nouvelle-Aquitaine »
On voit Murielle montrer une chose dans une boîte aux enfants.
Texte à l’écran : « Vicente – En CM2 à Saint-Sylvestre ».
Vicente, face caméra : Aujourd'hui, on essaye de voir l'état de l'eau pour voir si elle est de bonne qualité, si la station d'épuration n’endommage pas le site.
On voit de nouveau les enfants autour du ruisseau, et ils montrent des larves de libellule dans une boîte à la caméra.
Vicente : C'est des larves de libellule qu'on a trouvées. On a trouvé il y a trois ans *nom d’espèce de libellule* qui prouve qu'il n'y a pas beaucoup de pollution parce qu'elle est très sensible à la pollution.
Les enfants, fiches à la main, répondent à une question de Murielle Lencroz.
Bérangère Ducastelle : Il y a des sciences, il y a de la démocratie, mais on travaille aussi les maths, on travaille le français, on travaille énormément de choses et tout ça en dehors des quatre murs de la classe.
De retour dans une salle de classe. Les enfants lèvent la main, écrivent des choses au tableau.
Texte à l’écran : « Conseil de la Terre de l’école Nelson Mandela »
Bérangère Ducastelle : Le gros projet maintenant, c'est en termes de communication, les enfants envisagent de réaliser des panneaux pédagogiques pour donner des informations aux visiteurs. Pour eux, je crois que c'est une nouvelle génération, ils entendent parler des règlements climatiques, ils voient bien qu'il y a plein de choses qui ne vont pas dans leur quotidien, ils en entendent parler, ça peut même être anxiogène, donc ils sont très sensibles à ça. Et c'est leur offrir concrètement une possibilité d'agir. Ensuite, la municipalité jusqu'à présent a toujours joué le jeu, donc ça a donné un espace de liberté énorme aux enfants. Et ça a surtout donné du poids à leur travail et à leurs actions.
Les enfants sont groupés devant leur école et s’écrient : « ATE, AME, sauvent la nature ! » la caméra s’éloigne de l’école.
Texte à l’écran : « Partout en métropole et dans les Outre-mer, les élèves des aires éducatives agissent pour préserver l’environnement. »
Le logo de l’Office français de la biodiversité apparaît en conclusion finale.
Les grands objectifs des aires éducatives
- Former les plus jeunes à l’éco-citoyenneté et au développement durable.
- Reconnecter les élèves à la nature et à leur territoire.
- Favoriser le dialogue entre les élèves et les acteurs de la nature (usagers, acteurs économiques, gestionnaires d’espaces naturels…).
Gouvernance
L’Office français de la biodiversité coordonne le réseau des Aires éducatives sur la base des orientations prises par le comité de pilotage. Celui-ci réunit trois ministères (Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Outre-Mer) et l’OFB. Des groupes régionaux spécifiques appuient l’accompagnement dans les territoires.
Comment mettre en place une aire éducative ?
Une aire éducative se développe tout au long de l’année scolaire et a vocation à durer sur le long terme. Sa mise en place nécessite au préalable 3 étapes :
- Identifier une structure (« Le référent ») qui peut accompagner le projet : structure de la sphère de l'éducation à l’environnement, gestionnaire d’espaces naturels, collectivités...
- Se rapprocher de la commune pour l’informer du projet et la questionner sur des sites d’accueil potentiels de l’aire éducative (le choix final revient aux élèves).
- Évaluer le coût du projet avec le référent afin de lancer des demandes de financement.
La zone de l'aire éducative ne doit pas nécessairement se trouver dans un espace protégé, elle doit se situer sur la commune, à proximité de l'école. Les milieux peuvent être très variés et se trouver à la campagne, à la mer, à la montagne ou en ville (plage, zone humide, parc urbain, forêt, terrain vague, rivière,...).
Aire terrestre éducative du collège Louis Armand de Golbey. Crédit photo : Philippe Massit / Office français de la biodiversité
L’enseignant, avec le soutien de la structure référente, amène les élèves à construire leur projet d’aire, en suivant les étapes du guide méthodologique et autres outils développés par l’OFB.
L’équipe nationale et les partenaires territoriaux sont également là pour accompagner les projets. Les participants à cette démarche peuvent aussi s'appuyer sur le réseau des aires éducatives, coordonné par l'OFB.
Plus de 1 000 écoles et établissements scolaires sont déjà engagés dans la mise en place d’une aire marine ou d’une aire terrestre éducative en métropole et dans les Outre-mer.
Inscription, labellisation et financement
Les écoles peuvent s’inscrire au dispositif des aires éducatives du 1er juin au 3 octobre sur la plateforme SAGAE. Cette inscription permet d’être accompagnées par l’OFB et ses partenaires pour construire leur projet.
En fin d’année scolaire, les établissements engagés peuvent obtenir le label « Aire marine éducative » ou « Aire terrestre éducative », reconnaissant l’implication des élèves dans la gestion participative de leur territoire.
Parallèlement, une campagne de financement 2025 permet aux écoles de solliciter un soutien pour conduire leur projet sur deux ans.
Comment faire financer un projet d'aire éducative ?
Les dépenses dans un projet d’aire éducative sont principalement liées aux interventions de la structure référente. On estime, à titre indicatif, que celle-ci intervient en moyenne 10 demi-journées par an avec un coût d’environ 4 000 euros par an et par aire éducative. Ce coût a tendance à diminuer avec la montée en compétence de l’enseignant qui a besoin de moins d’interventions de la structure référente au fil des années et qui peut solliciter son réseau d’acteurs du territoire qu’il a acquis à travers le projet.
Où trouver du financement ?
- Localement auprès de la collectivité (commune, communauté de communes, d’agglomération, département, parfois région) (ouverture dans une nouvelle fenêtre)
- Fonds d’innovation pédagogique (notre école faisons-là ensemble) (ouverture dans une nouvelle fenêtre)
- Financement via ADAGE sur l’Education artistique et culturelle (ouverture dans une nouvelle fenêtre)
- Mobilisation du pass Culture (ouverture dans une nouvelle fenêtre)
- Faire une demande via « La Trousse à projet », plateforme de financement participatif de l’éducation nationale (ouverture dans une nouvelle fenêtre)
Ressources
-
Présentation de la démarche Aires éducatives pour les enseignants
PDF - 8.82 Mo -
Les aires éducatives pour les collectivités
PDF - 5.98 Mo -
Les aires éducatives pour les financeurs
PDF - 7.38 Mo -
Charte d'engagement à la démarche « Aire éducative »
PDF - 1.01 Mo -
Guide méthodologique pour la création d'une aire éducative
PDF - 3.32 Mo
Contacts
-
L'équipe des aires éducatives