L'Office français de la biodiversité gère la Réserve nationale de chasse et de faune sauvage de Donzère-Mondragon, entre les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
La réserve nationale de chasse et de faune sauvage de Donzère-Mondragon a été créée en 1954 à la suite du creusement du canal de dérivation du fleuve Rhône et de la construction de l’usine hydroélectrique « André Blondel » en 1952 et renouvelée par arrêté inter-préfectoral en octobre 1997.
Auparavant réserve de chasse et de faune sauvage, elle est classée en réserve nationale de chasse et de faune sauvage par l’arrêté ministériel du 4 août 2021, publié au Journal Officiel, le 20 novembre 2021.
Cet espace couvre une superficie de 1450 hectares et sa forme tout en longueur s’étend sur 26 km de long (300 à 850 m de large) entre les communes de Donzère dans la Drôme et de Mondragon dans le Vaucluse. Elle est entièrement comprise sur le Domaine public fluvial de l’État qui a confié la concession de ce canal à la Compagnie Nationale du Rhône (CNR).
La réserve est constituée de l’ensemble du canal de dérivation, de ses berges et ses digues, des contres-canaux et canaux de réalimentation, ainsi que d’une surface variable de terrains attenants constitués de buttes et remblais (plates-formes).
Les terrains ont évolué plus ou moins librement et rapidement depuis une soixantaine d’années formant aujourd’hui des habitats variés et juxtaposés en mosaïque. Les formations végétales évoluent ainsi de milieux ouverts aux boisements, selon le type de sol et la gestion conduite.
Du fait de sa situation au sein d’un important carrefour migratoire Rhin-Rhône, ce site représente une escale migratoire remarquable avant la traversée de la Méditerranée, et une zone de nidification et d’hivernage pour de nombreuses espèces d’oiseaux. Le caractère particulier de ce carrefour biogéographique de la basse vallée du Rhône est révélé par la variété de sa flore à la fois médio-européenne et méditerranéenne des milieux arides.
Photo de la Réserve nationale de chasse et de faune sauvage de Donzère-Mondragon. Crédit photo : Office français de la biodiversité
Habitats et espèces de la réserve
Parmi les unités écologiques dominantes de la réserve se trouvent les pelouses méditerranéennes, les prairies semi-naturelles et les forêts de bois tendre comme les peupleraies.
À différents stades d’évolution, les contre-canaux et canaux de réalimentation avec leur annexe (fosses qui peuvent fonctionner en mare temporaire) constituent des habitats intéressants pour la faune sur un linéaire très importants (plus de 50 km) sur une surface relativement réduite.
La vocation originelle de la réserve étant la préservation des oiseaux, c’est le groupe le plus étudié jusqu’à ce jour. Les espèces présentes sur la réserve sont très variées, elles utilisent la réserve comme halte migratoire ou comme zone d’hivernage. C’est le cas des grives et du merle noir qui trouvent dans la réserve leur site de refuge et d’alimentation. D’autres espèces y nidifient aussi comme le milan noir ou le guêpier d’Europe.
Les espèces gibier comme le lapin de garenne, le sanglier et le chevreuil sont aussi présentes sur la réserve. Le Castor d’Europe peut être rencontré sur les linéaires de cours d’eau comme les contre-canaux que ce soit au nord de l’Usine Blondel ou au sud. La Loutre y a également été observée à de nombreuses reprises. Les petits prédateurs y sont également représentés comme le renard, le blaireau ou la fouine. La genette, espèce protégée, est présente aussi.
La partie vauclusienne de la réserve est compris dans le site Natura 2000 du « Rhône aval » qui s’étend jusqu’à la Camargue et celui de « l’Ile Vieille et de ses alentours ». Dans la partie drômoise, les Lacs Ferréols au nord de la réserve sont localisés dans le site Natura 2000 « Milieux alluviaux du Rhône aval ».
L'OFB, gestionnaire de la réserve nationale de chasse et de faune sauvage de Donzère-Mondragon
À la création de la réserve, le Conseil supérieur de la chasse (CSC, désormais OFB) est chargé, par convention avec la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), déjà concessionnaire des terrains, de la gestion cynégétique du site, afin de garantir la sécurité des agents de la CNR sur les berges du canal en période de chasse mais aussi afin de préserver la quiétude des espèces de gibier présentes (oiseaux d’eau, perdrix, grives, lapin de garenne…).
L’OFB travaille en étroite collaboration avec la Compagnie Nationale du Rhône dans le cadre d’une convention de partenariat signée en juin 2023 jusqu'en 2041. Elle permet de coordonner les efforts d’intervention des deux structures sur ce territoire.
En tant que gestionnaire, l’OFB est chargé :
- d’assurer la protection de la faune sauvage et de ses habitats,
- de réaliser des études scientifiques, techniques ou appliqués concernant certaines espèces et leurs habitats,
- de la réalisation d’un modèle de gestion globale des différents écosystèmes, notamment par la mise en œuvre d’opérations expérimentales d’aménagement de l’espace,
- de la formation des professionnels sur les connaissances acquises en matière de gestion des espèces sauvages et de l’espace naturel,
- de la mise en place des objectifs à long terme relatifs à la conservation du patrimoine dans le cadre d'un plan de gestion.
Le premier comité de direction, présidé par la Préfète du Vaucluse en décembre 2023, a permis la validation du 4e plan de gestion sur 10 ans (2023-2033).
La réserve constitue également un laboratoire intéressant pour l’analyse de la dynamique des habitats d’origine anthropique et l’étude des couloirs de migration des oiseaux, notamment.
Pour la qualité de sa gestion, la réserve nationale de chasse et de faune sauvage de Donzère-Mondragon a obtenu le label liste verte de l’UICN en 2019. Son renouvellement est en cours pour la période 2025-2030.
Vidéo : À quoi sert une réserve ? L'exemple de Donzère-Mondragon
Durée : 4 min 3 sec
Vidéo YouTube [Vidéo - À quoi sert une réserve? L'exemple de la réserve de Donzère-Mondragon]Plusieurs images de la Réserve nationale de chasse et de faune sauvage de Donzère-Mondragon se succèdent.
Voix off : Connaissez-vous une réserve proche de chez vous ? Depuis 2020, l'OFB gère ou co-gère 27 réserves. Le but ? Préserver la biodiversité, suivre scientifiquement les espèces et sensibiliser le grand public et les professionnels aux résultats des recherches. Aujourd'hui, nous nous intéressons à la Réserve nationale de chasse et de faune sauvage de Donzère-Mondragon...
Le titre de la vidéo est affiché à l'écran : À quoi sert une réserve ? L'exemple de Donzère-Mondragon
D'autres images de la Réserve nationale de chasse et de faune sauvage de Donzère-Mondragon apparaissent à l'écran.
Voix off : La réserve de Donzère-Mondragon est un écrin de biodiversité au milieu d'un espace urbain dense. Elle s'étire sur une longueur de 26 km, du sud dans la Drôme au nord dans le Vaucluse, pour quelques centaines de mètres de large. Elle longe le canal de dérivation du Rhône où l'usine Blondel construite après la deuxième guerre mondiale produit de l'hydroélectricité. Créée il y a 70 ans, les 1450 hectares de superficie deviennent en 2021, la Réserve nationale de chasse et de faune sauvage (RNCFS) de Donzère-Mondragon. La réserve est le lieu d'habitats de nombreuses espèces, avec en premier lieu les oiseaux. Qu'ils soient nicheurs, migrateurs ou hivernants, les agents de l'OFB ont une mission d'étude de ces populations.
Plusieurs agents sont autour d'une table en train d'étudier un oiseau.
Interview de Richard Marc, Inspecteur de l'environnement OFB (PACA-Corse)
Richard Marc : La première chose c'est de déterminer son espèce. Là, il s'agit d'une mésange charbonnière. Là je vois par rapport à son plumage que c'est un individu de première année donc c'est un oiseau qui est né ce printemps. Donc là je sais que vous pourrez pas le sexer parce qu'il est trop jeune. J'ai l'espèce et j'ai l'âge, maintenant je vais poser une bague : c'est un numéro unique que l'oiseau va garder toute sa vie. Là c'est une bague en alu, je vais lui serrer autour de la patte sans la blesser. (Il lit le numéro de la bague pendant qu'un de ses collègues note) 9464166.
Les scientifiques manipulent l'oiseau.
Voix off : Des mesures biométriques sont ensuite prélevées : du tarse, de l'aile pliée puis le poids de l'oiseau. Un protocole scientifique standardisé et suivi rigoureusement pour connaître les évolutions des espèces étudiées.
L'interview de Richard Marc reprend.
Richard Marc : Donc là, on est dans le cadre d'un protocole sur la phénologie de la migration post-nuptiale. On étudie la migration des oiseaux après la période de reproduction. Ces paramètres là, qui sont rentrés dans une base de données nationale puis une base de données européennes, permettent de suivre l'état de santé, notamment des populations d'oiseaux.
Richard Marc relâche l'oiseau.
Voix off : Le site se veut un lieu de quiétude pour les espèces animales et les interventions humaines sont limitées.
Des chevaux sont montrés à l'écran
Ces femelles de race Konik polsky sont introduites pour privilégier le pastoralisme dans l'entretien des pelouses méditerranéennes.
Interview de Bruna Romanimi, Agent de gestion d'espaces naturels OFB (PACA-Corse)
Bruna Romanimi : Ces chevaux, ils viennent de deux réserves qu'on a dans le nord-est de la France, des réserves de l'OFB. C'est le descendant du Tarpan, c'est un des plus vieux chevaux. Là on regarde un petit peu l'entretien qui est fait sur les pelouses.
Plusieurs images de la Réserve nationale de chasse et de faune sauvage de Donzère-Mondragon sont montrées à l'écran.
Voix off : À d'autres endroits, la végétation propice à la reproduction des insectes n'est pas taillée pendant les moments cruciaux. Les oiseaux trouvent de la nourriture en abondance.
Une photo d'Hibou Moyen-Duc (photographe Philippe Massit), suivie d'une photo d'un Castor d'Europe (photographe Philippe Massit) puis de Fleur d'orchidée (photographe Philippe Massit) se succèdent.
Voix off : Aujourd'hui, la réserve recense plus de 100 espèces d'oiseaux, 41 espèces de mammifères et des espèces floristiques typiques de la région. Une véritable réussite au vu de la localisation de la réserve.
La scène suivante se déroule dans une voiture.
Interview de Virginie Croquet, Conservatrice de la réserve OFB (PACA-Corse)
Virginie Croquet : La particularité de la réserve, c'est qu'elle est coincée entre des infrastructures linéaires. Donc le challenge en tant que gestionnaire, c'est justement de favoriser cette biodiversité malgré la présence de tous ces ouvrages qui sont exploitées par l'Homme.
Un panneau d'interdiction de la réserve est montré à l'écran suivi de la devanture du siège de la Compagnie nationale du Rhône et des vues du canal.
Voix off : L'OFB gère la réserve grâce à un plan de gestion de 10 ans et collabore avec la Compagnie nationale du Rhône (CNR). Le CNR gère l'exploitation du canal et la production d'hydroélectricité, tandis que l'OFB travaille à préserver la biodiversité sur ce lieu construit par l'Homme. En 2019, la réserve a intégré la liste verte pour l'efficacité de sa gestion décernée par l'Union internationale pour la conservation de la nature.
L'interview de Virginie Croquet continue en extérieur.
Virginie Croquet : Le but de la réserve, c'est de préserver une zone de quiétude pour la faune sauvage, pour toute la faune sauvage. Donc on a des cibles de conservation : la préservation des pelouses méditerranéennes, des boisements et en particulier des ripisylves, des mares temporaires ou permanentes, mais également des systèmes de corridor écologique et puis des micro-habitats type façade de l'usine Blondel par exemple.
Un panneau d'interdiction de la réserve est montré à l'écran
Voix off : La réserve est fermée au grand public, mais elle reste accessible à quelques occasions dans l'année comme la Fête de la nature.
Les crédits s'affichent à l'écran : Reportage : Oriane Flores / OFB ; Images drone : Éric Hansen / OFB, ARB biodiversité PACA ; Photos espèces : Philippe Massit ; Musique : We are all stars - X. Plouchard, V. Jacq / Audioscreen Music
La vidéo s'achève sur le logo de l'Office français de la biodiversité.
Réglementation dans la réserve
Les textes réglementaires qui ont permis la création de cette aire protégée définissent la liste des parcelles, les limites et énumèrent un certain nombre d’interdictions :
- Tout acte de chasse est interdit ;
- L’accès des véhicules à moteur est interdit en dehors des voies ouvertes à la circulation ; sauf pour la CNR, l’OFB, les services de l’État et de secours ;
- La pénétration des chiens, même tenus en laisse, est interdite en tout temps à l’intérieur de la réserve ; sauf pour les chiens de secours et de service, utilisés sous le contrôle de l’OFB, dans le cadre des études et expérimentations ;
- Le camping est interdit ;
- La circulation des piétons et cyclistes est interdite en dehors des sentiers autorisés ;
- Toute utilisation d’appareils sonores est interdite.